Voyages en ligneLa Cnil se penche sur l’IP tracking
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) vient de répondre favorablement à la demande de l’eurodéputée Françoise Castex. La Cnil va chercher à savoir si des agences de voyages en ligne utilisent l’adresse IP des internautes pour suivre leurs simulations et modifier leurs tarifs en fonction des recherches.
Que se cache-t-il derrière les tarifs des agences de voyages en ligne ? Pourquoi certains prix ont-ils tendance à augmenter au fur et à mesure que l’internaute multiplie les simulations ? C’est ce que va chercher à savoir la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Sa présidente, Isabelle Falque-Pierrotin, a en effet annoncé que la Commission chargée de la protection des données personnelles allait se pencher sur l’épineux sujet de l’IP tracking.
Elle craint en effet que cette technique, qui consiste à surveiller les agissements de chaque internaute par le biais de son adresse IP (numéro unique attribué à chaque ordinateur connecté) ne soit utilisée par certains voyagistes pour adapter leurs tarifs en temps réel en fonction des simulations d’achat antérieures. Concrètement, les agences de voyages pourraient augmenter leurs tarifs au fur et à mesure que l’internaute multiplie les recherches, de manière à l’inciter à acheter le séjour ou le vol sans attendre, par peur que le prix ne continue à augmenter.
La Cnil va notamment se prononcer sur le caractère licite de cette pratique. Les sites Internet qui collectent des données personnelles doivent en effet non seulement en avertir la Cnil, mais aussi informer au préalable les internautes. Elle va aussi chercher à vérifier si l’IP tracking est susceptible de porter préjudice à certains clients « qui se verraient appliquer des tarifs moins avantageux en fonction de leur profil de navigation ». Enfin, la Cnil va travailler avec la Répression des fraudes (DGCCRF) pour déterminer si l’IP tracking ne constituerait pas une pratique commerciale déloyale, dans le sens où il inciterait les consommateurs à modifier leur comportement par manque de transparence. Avec cette enquête, la Cnil répond positivement à la demande de Françoise Castex, eurodéputée, qui avait elle-même été alertée par des usagers mécontents. Résultat d’ici quelques mois.