Yves Martin
Volkswagen Touareg (2018)Premières impressions
Le nouveau Touareg adopte un style moins pataud que la précédente version du SUV de Volkswagen et séduit par son intérieur très technologique, quitte à faire l’impasse sur la simplicité d’usage. Si les mécaniques n'évoluent guère, l'unique boîte de vitesses automatique déçoit un peu.
Après le Tiguan, le Tiguan Allspace et le T-Roc, la famille des SUV de Volkswagen s’agrandit avec la commercialisation du nouveau Touareg, le plus grand de tous. Et à l’image de ses dimensions, son équipement technologique prend également de l’envergure. Mais, comme à l’accoutumée, pour bénéficier de tous les systèmes innovants, il faudra payer le prix fort : seules les finitions haut de gamme les reçoivent. Et encore, certains équipements sont, pour elles aussi, en option.
Qualité de vie à bord
En montant à bord du nouveau Touareg, le niveau technologique saute aux yeux. L’Innovision Cockpit, un tableau de bord panoramique entièrement numérique qui se compose du Digital Cockpit de 12,3 pouces ainsi que du Discover Premium de 15 pouces, fait son effet. Et quel effet ! Proposé à 3 760 € sur les finitions Carat et R-Line et de série sur les finitions Exclusive, ce dispositif est assez bluffant et, avec l’orientation du Digital Cockpit vers le conducteur, l’ambiance à bord est vraiment impressionnante. Mais, une fois l’effet de surprise passé, l'enthousiasme initial retombe quelque peu. En effet si les commandes traditionnelles ont quasiment disparu pour laisser place à une gestion du bout des doigts en tapotant sur la dalle tactile de 15 pouces, il est parfois compliqué de trouver une fonction ou un réglage particulier. Certes, il existe des raccourcis pour le réglage de la température et pour accéder aux fonctions proposées, en option, au niveau des sièges (ventilation, massage, chauffage...) mais pour le reste, ce n'est pas toujours évident. En outre, il peut être compliqué de viser au bon endroit en roulant surtout si on passe sur une bosse au même moment. Heureusement, l'agacement des premières heures d’utilisation se fera rapidement oublier au regard des possibilités offertes. Si le conducteur appréciera grandement l’orientation de l’écran, le passager devra se contenter d’un angle de vision pas toujours idéal. Enfin, le conducteur dispose tout de même de quelques commandes au volant (son, régulateur de vitesse…) qui s’avèrent pratiques et faciles à appréhender.
La finition est d'un très bon niveau grâce à l'utilisation de matériaux bien rembourrés et très agréables au toucher. Seuls ceux de la partie basse de la planche de bord et sur les côtés de la console centrale sont durs et un cran en dessous. De même, le couvercle de la boîte à gants, lui aussi en plastique dur, dénote et s’avère peu agréable à manipuler. Ce dernier donne accès à une petite boîte à gants d'une forme peu pratique à l'usage. Les autres espaces de rangement sont assez nombreux et il sera facile de poser tout son petit matériel.
La vie à bord s’avère d'un excellent niveau grâce à une très bonne habitabilité et des sièges confortables qui assurent un très bon maintien en toutes circonstances. Tous les passagers disposeront en outre d’un bel espace pour voyager dans d’excellentes conditions.
Au volant
Nous n’avons pu prendre en main que la version diesel V6 3.0 litres de 286 ch. Un second V6 3.0 diesel de 231 ch sera proposé dans quelques mois. Suivront ensuite, début 2019, un essence 3.0 V6 de 340 ch, puis un V8 diesel 4.0 litres de 421 ch.
Toutefois, c’est bien le petit diesel de 286 ch qui devrait avoir le plus de succès. Car contrairement à la tendance générale qui s'oriente vers les motorisations à essence, le diesel prédomine toujours sur ce type de véhicules souvent destinés aux gros rouleurs et représente encore plus de 80 % des ventes.
Le bloc essayé s'est montré assez agréable malgré un manque de couple à bas régime plutôt gênant. Un défaut aggravé par une lenteur de réaction de la boîte de vitesses automatique (le Touareg ne peut pas recevoir de boîte de vitesses manuelle). C'est donc la double peine au moment d'effectuer un dépassement car rien ne se passe en dessous des 2 500 tr/min lorsque le conducteur enfonce la pédale d’accélérateur. Une situation très désagréable également en montagne où il faudra constamment anticiper les accélérations afin de sortir d'un virage normalement et relancer le véhicule sans encombre. Heureusement, en dehors de cette phase critique à bas régime, le duo est plutôt sympathique à conduire et s'avère très silencieux.
Côté consommation, étant donné le poids du SUV, nous n'espérions pas battre des records et n'avons donc pas été trop surpris par les 11 litres de moyenne sur des routes de montagne. Sur des voies plus roulantes, nous sommes quand même descendus à un presque raisonnable 9 litres aux 100 km.
Sur route, nous n'avons pas non plus vraiment apprécié la direction dont l'assistance nous a semblé étrange. Ainsi, dans les courbes serrées, elle ne procure pas un bon ressenti et s'avère même un peu floue, comme si les roues avant ne touchaient plus le sol.
Pour le reste, le Touareg est agréable à rouler et très confortable. Les suspensions sont suffisamment fermes pour éviter une prise de roulis trop importante et assez souples pour filtrer correctement les irrégularités de la route. Le système de suspension pneumatique (en option) dispose même de différents modes de fonctionnement, du plus confortable au plus sportif en passant par un mode « off road » pour sortir des sentiers battus. Et, à ce jeu-là, le Touareg se montre très à l'aise et dispose de plusieurs aides à la conduite appréciables, comme l'assistance en descente qui gère seule la vitesse du véhicule. De même, le SUV peut être rehaussé afin d'éviter de toucher un obstacle.
Sécurité
Le Touareg reçoit des solutions innovantes comme les feux intelligents à LED, connectés au GPS et à la caméra avant, capables d'adapter automatiquement la forme du faisceau lumineux en fonction de la typologie de la route ou pour éviter d’éblouir un conducteur arrivant en face (option à 2 010 € ou de série sur Carat Exclusive et RLine Exclusive), la vision nocturne (option à 1 995 €), le régulateur de vitesse intelligent qui adapte automatiquement la vitesse à l'approche d'un rond-point ou lors d'un changement de limitation de vitesse. Enfin, comme sur certains autres modèles Volkswagen, il dispose de la conduite semi-autonome Traffic Jam Assist. La fonction évolue même pour proposer une assistance dans les bouchons avec maintien de voie en zone de travaux. Grâce à l’interconnexion de différents éléments (caméras, radars, navigation, système de protection des occupants…), le système assure automatiquement et temporairement le guidage longitudinal et latéral du SUV (freinage, accélération, direction) lorsque le volant est lâché et cela jusqu’à 60 km/h.
Le Volkswagen Touareg en résumé
Le nouveau Touareg gagne sur tous les tableaux. Il est plus fluide en termes de design, mieux fini et nettement mieux équipé. Dommage que l’unique duo moteur Diesel V6 de 286 ch et boîte de vitesses automatique à 8 rapports proposé au lancement pèche par son manque de réactivité à bas régime. Et pour profiter des solutions innovantes, il faudra débourser au minimum 73 480 €. C’est plus qu’un Volvo XC90 qui commence à 70 650 € mais qui est moins bien équipé et moins cher qu’un Audi Q7 (équipé du même moteur mais moins puissant, 272 ch) qui s’affiche à 74 280 €. Enfin, attention à ne pas oublier le malus écologique qui viendra gonfler encore la facture.
Les +
- Ligne plus fluides
- Confort
- Niveau d’équipement (version haut de gamme)
- Tenue de route
Les –
- Boîte de vitesses
- Direction perfectible
- Certains plastiques durs