Yves Martin
Volkswagen Polo (2017)Premières impressions
Bien qu’entièrement nouvelle, la Polo arbore un style connu qui devrait ravir les amateurs de Volkswagen. En parallèle, la qualité de fabrication de la Polo progresse, tout comme le niveau d’équipement, tandis que les prix se maintiennent.
Changer dans la continuité. C'est en substance ce qu'a souhaité faire Volkswagen pour la sixième génération de la Polo. Il faut dire que le constructeur ne voulait pas prendre trop de risques pour sa citadine, son modèle le plus vendu et qui représente 28 % de ses ventes en France. De son propre aveu, la nouvelle Polo ne devait donc pas perturber les aficionados de la marque. Ainsi, malgré l'utilisation d'une toute nouvelle plateforme (inaugurée au printemps dernier sur la Seat Ibiza), le style extérieur reste immédiatement reconnaissable et l'intérieur utilise les codes connus de la marque.
Qualité de vie à bord
La nouvelle planche de bord allie un style novateur et une très bonne qualité de fabrication. Même s'il faut attendre le deuxième niveau de finition Confortline pour trouver un rembourrage en partie supérieure de planche de bord, le résultat global est très agréable. Les assemblages sont très bien réalisés et les raccordements entre les différents éléments sont réguliers. Du beau travail. Visuellement, la disposition sur une même ligne horizontale de tous les écrans et cadrans est très pratique pour le conducteur qui n'aura pas à faire de mouvements importants des yeux pour trouver l'info souhaitée. L'ergonomie générale est donc d'un très bon niveau et, même sur les finitions haut de gamme dotées de nombreux équipements technologiques, le conducteur trouvera facilement ses marques.
De même, les commandes au volant sont assez claires et faciles d'accès, ce qui permettra au conducteur de se familiariser rapidement avec sa voiture. L’écran tactile est bien positionné et son affichage est très clair et lisible. Nous avons toutefois été déçus par le système de navigation. Ce dernier ne nous a effectivement pas convaincus à cause de sa voix, peu agréable et saccadée, et par le manque de précision de la carte à l’approche d’une intersection compliquée. En effet, le système ne propose pas automatiquement de séparation de l'écran pour afficher un zoom du carrefour. Nous avons ainsi hésité plusieurs fois avant de prendre la bonne direction. Sa programmation est heureusement simple et efficace et l’écran tactile, très réactif, s’avère très agréable à utiliser.
De son côté, le combiné d’instruments est également clair et les informations affichées sont facilement lisibles. À noter que les versions haut de gamme inaugureront en fin d’année la nouvelle génération de combiné numérique Active Info Display. Le conducteur aura ainsi le choix entre différents modes d’affichage et pourra même « supprimer » les traditionnels cadrans pour n’afficher, par exemple, que la carte et les infos de navigation. Certaines informations permanentes seront toutefois affichées comme la vitesse, le kilométrage journalier et la température extérieure.
L’habitabilité de la Polo est assez bonne et progresse par rapport à l’ancienne version. La nouvelle citadine, qui mesure désormais 4 053 mm (soit 35 mm de plus qu’une Golf 3 commercialisée jusqu’en 1997), offre ainsi plus d’espace aux occupants. C’est en fait surtout l’empattement allongé de 94 mm de la nouvelle plateforme qui permet d’offrir une meilleure habitabilité, notamment à l’arrière, même lorsque le siège avant est bien reculé.
Au volant
Comme l’ancienne Polo était majoritairement vendue en versions à essence (80 % des ventes), Volkswagen met l’accent sur ce type de motorisation avec pas moins de 6 versions de 65 à 200 ch pour la version GTi qui arrivera en 2018 (plus une fonctionnant au gaz naturel, plus particulièrement destinée aux entreprises) contre seulement 2 diesel de 80 ou 95 ch. Nous avons pris en main celle qui devrait représenter le plus gros des ventes : le bloc trois cylindres 1.0 TSI de 95 ch dans ses deux versions, avec la boîte de vitesses DSG à 7 rapports et boîte mécanique à 5 vitesses. Sans conteste, le premier duo s'est avéré le plus agréable à conduire, surtout en zone urbaine. Le moteur est en effet très silencieux et la boîte gère très bien tous les passages de rapport. Par contre, nous l’avons trouvé un peu gourmand et, pour un trajet mixte réalisé sur routes sinueuses et autoroute, le moteur a englouti pas moins de 7,2 litres aux 100 km selon l'ordinateur de bord. Et cela en ayant le pied plutôt léger. Son appétit devrait donc encore croître lorsque la citadine sera chargée ou lors d’une conduite plus dynamique ou même selon la sélection du profil de conduite (système en option proposé à partir de 2018). Avec ce dispositif, le conducteur pourra modifier la réactivité du moteur. Ainsi, en mode « confort », la pédale d'accélérateur sera plus « molle » alors qu'elle apportera une réponse instantanée en mode « sport ». Il est d'ailleurs préférable d'utiliser ce mode pour rouler sur routes sinueuses où les besoins d'accélération sont fréquents.
Sur route, la Polo s'est montrée un peu raide en suspensions et le passage sur des routes dégradées ou pavées engendrera des secousses peu agréables. Le bon côté de cette fermeté est que la tenue de route est très bonne et la voiture est difficile à prendre en défaut. Mais elle s’avère globalement moins confortable que la plupart de ses concurrentes comme la Peugeot 208 ou même la star du segment, la Renault Clio.
Sécurité
La nouvelle Polo est un modèle de sécurité dans son segment. Elle dispose en effet de série du freinage automatique antimulticollision, du système Front Assit avec détection des piétons et freinage automatique en ville (jusqu’à 30 km/h). Des dispositifs qui, parfois, n'existent même pas chez la concurrence.
La Polo en résumé
La sixième génération de Polo gagne en qualité de fabrication et, surtout, se voit dotée de nouveaux équipements de sécurité et de confort. Autre bonus : son prix se maintient et serait même, selon le constructeur, en baisse par rapport à la précédente mouture avec un prix de départ à 14 430 €. Une Polo 1.0 TSI 95 Confortline (ce modèle n’est pas proposé en version bas de gamme Trendline) s’affiche à 18 030 €. En comparaison, une Renault Clio équivalente (TCe 90 Intens) et une Peugeot 208 1.2 82 Allure sont plus chères de plus de 600 €, sans même disposer du même niveau de finition et des équipements de sécurité de la nouvelle Polo.
Les +
- Qualité de fabrication
- Niveau d'équipement
- Moteur agréable
- Habitabilité
Les -
- Prix
- Consommation
- GPS perfectible
- Suspensions fermes