Yves Martin
Volkswagen Passat (2024)Premières impressions
Sur la nouvelle Volkswagen Passat, tout change, même l’invisible. La plateforme est nouvelle, les moteurs revus et l’intérieur devient plus technologique et qualitatif. Enfin une bonne alternative pour les familles qui ne souhaitent pas investir dans un SUV. On attend désormais la version hybride rechargeable, qui semble prometteuse.
Ne pas se fier aux apparences. Voilà une expression qui convient parfaitement à la nouvelle routière de Volkswagen, la Passat. En effet, si extérieurement cette neuvième génération ressemble peu ou prou à l’ancienne, elle utilise pourtant une nouvelle plateforme, des moteurs modifiés (avec prochainement une version hybride rechargeable) mais aussi un intérieur revu et encore mieux fini.
Qualité de vie à bord
L’intérieur de la Passat se modernise nettement en arborant un nouvel écran central aux dimensions plus que généreuses (diagonale de 15 pouces). Son ergonomie revue et corrigée est plus fluide, plus intuitive. Des icones, personnalisables pour certaines, ont été placées au-dessus et en dessous de l’image affichée. Elles ne se déplacent jamais et peuvent être activées à tout instant. Ainsi, il est possible de désactiver les alertes ou de modifier les modes de conduite en deux appuis seulement. Et cela, sans vraiment quitter la route des yeux. Côté ergonomie toujours, le volant est également nouveau et adopte des touches traditionnelles, laissant de côté les boutons tactiles de l’ancienne mouture, jugés trop peu pratiques. Le combiné d’instruments Digital Cockpit, d’une dimension de 10 pouces, est programmable assez facilement et permettra à chacun d’afficher ce qui lui convient le mieux.
Le sélecteur de vitesses, désormais placé au niveau du volant, libère totalement l’espace au niveau de la console centrale. Ce qui permet de disposer de deux espaces de rangement très pratiques. Et ce n’est pas du luxe, car les autres espaces sont de petite taille comme la boîte à gants qui s’avère assez restreinte. Les dimensions plus généreuses (14,4 cm de long ; 5 cm d’empattement et 2 cm de largeur en plus) de la nouvelle Passat, disponible uniquement en carrosserie break, profitent à l’habitabilité et au coffre. Ainsi, que ce soit à l’avant ou à l’arrière, l’espace est généreux dans cette routière. Même à l’arrière, nous en avons fait l’expérience, trois « beaux » gabarits pourront s’installer assez confortablement. Le coffre gagne 40 l pour atteindre les 690 l de volume de chargement, et même 1 920 l, soit 140 l de plus qu’avec l’ancienne Passat, lorsque la banquette est rabattue.
Au volant
Pour son début de commercialisation, la Passat est proposée avec un choix de deux moteurs thermiques associés à une boîte de vitesses automatique à double embrayage DSG7 : un diesel 2.0 TDI de 150 ch et un essence 1.5 eTSI (une évolution du bloc déjà connu), lui aussi développant 150 ch. Viendra ensuite une version hybride rechargeable qui, selon nos informations, devrait disposer d’une autonomie record de plus de 120 km en mode tout électrique et même plus de 1 000 km au total (électrique plus essence). Cela grâce à une batterie dernier cri d’une capacité de 19,7 kWh équipée de nouvelles cellules plus performantes.
Nous avons pris en main le bloc essence qui dispose désormais d’une hybridation moyenne sous 48 V. L’alterno-démarreur peut apporter un surcroît de puissance lors des phases d’accélération et jusqu’à 50 Nm de couple en plus, ce qui n’est pas négligeable au démarrage.
Afin de limiter la consommation, le constructeur équipe le bloc 1.5 e-TSI d’un système de désactivation des cylindres et de coupure automatique du moteur. Ainsi, avec le premier, lorsqu’on roule à vitesse stabilisée, sans besoin de puissance, deux des quatre cylindres sont coupés. Le constructeur a d’ailleurs modifié la gestion électronique de ce système, supprimant les à-coups que l’on pouvait constater sur la précédente génération de ce moteur. Avec la coupure automatique du moteur à la décélération, dès que l’on relâche le pied de l’accélérateur, le moteur s’arrête et se désolidarise de la boîte de vitesses. Résultat : plus une goutte d’essence n’est avalée et… plus de frein moteur ! C’est un peu surprenant la première fois, car on s’attend à ce que la voiture ralentisse alors qu’elle continue sur sa lancée. Parfois, en descente comme nous l’avons vécu, elle accélère même légèrement. Il faut donc modifier ses habitudes pour ne pas se faire surprendre par le phénomène. Toutefois, il faut bien constater que l’objectif de réduire la consommation est atteint. En effet, après environ 150 km de routes de campagne et de montagne, la valeur moyenne affichée par l’ordinateur est de « seulement » 7,5 l/100 km. C’est vraiment bien au regard des conditions assez exigeantes de parcours d’essai. Et lorsque l’on revient sur des routes plus « normales », on arrive à descendre à 6,5 l. Le plus gros grief contre ce moteur sera son manque de tonus à bas régime et un niveau sonore assez désagréable dans les tours.
La Passat version 2024 reçoit un nouveau système de châssis piloté (DCC Pro) avec de nouveaux amortisseurs. L’ensemble offre une très bonne maîtrise du roulis et une excellente tenue de route en virage. En outre, selon le monde de conduite sélectionné, la direction est plus ou moins directe et l’amortissement est adapté. Que ce soit sur route, sur autoroute ou en ville, la voiture est assez maniable et précise. Si le gabarait est un peu gênant et demande une certaine habitude, on remercie les aides au stationnement et les caméras qui permettent de visualiser facilement les environs de la carrosserie.
Sécurité
Une dizaine d’airbags, le régulateur de vitesse adaptatif et prédictif ACC (avec limiteur de vitesse), l’assistant de freinage d’urgence avec système de détection des piétons et des cyclistes, l’assistant de maintien sur la voie, la détection d’angles morts avec assistance de sortie de stationnement ou encore les radars de stationnement avant et arrière : autant de systèmes de sécurité montés en série sur la nouvelle Passat. En option (1 210 ou 980 € selon la finition), le contrôle électronique actif DCC Pro offre un niveau de sécurité de conduite accru. Il réagit en permanence en fonction de l’état de la route, s’adapte à la situation de conduite et prend en compte des paramètres tels que la direction, le freinage et l’accélération pour agir sur la fermeté de la suspension, et ce au profit de la sécurité.
La Volkswagen Passat en résumé
La Passat se remet bien au goût du jour par rapport à la concurrence récemment restylée elle aussi. Elle offre un bon niveau d’équipement et un confort de roulage d’un très bon niveau, comparable à celui de la Peugeot 508. Actuellement proposée entre 42 990 et 57 290 €, la nouvelle Passat est parfois plus chère que la concurrence, à motorisation comparable. Par exemple, sa concurrente française principale, la Peugeot 508 SW, est proposée à partir de 47 200 € en version diesel BlueHDi 130 ch alors que la Passat 2.0 TDi 150 ch (proposée à partir du 8 avril) sera vendue à partir de 50 490 €. En revanche, la Passat eHybrid 204 ch à venir sera commercialisée à partir de 51 791 €, contre 53 400 pour la Peugeot 508 Plug-in Hybrid 225. En plus, l’allemande disposera d’une autonomie en mode électrique quasiment 3 fois supérieure à celle de la française.
Les +
- Habitabilité
- Volume de coffre
- Ergonomie en progrès
- Suspensions efficaces
Les -
- Style peu dynamique
- Moteur 1.5 bruyant à haut régime et manquant de peps sous 3 000 tr/min