Yves Martin
Premières impressions
Sorte d’ID3 bodybuildé, l’ID4 devient le nouveau fer de lance de la gamme électrique de Volkswagen. Le SUV joue la carte de la technologie quitte à complexifier l’ergonomie. Côté performances, il souffle le chaud et le froid.
Vous avez aimé l’ID3, vous devriez donc apprécier l’ID4. Le nouveau SUV compact électrique de Volkswagen reprend en effet l’essentiel de sa mécanique et de son architecture. La plateforme est identique et le SUV dispose de porte-à-faux avant et arrière rallongés pour porter sa longueur à 4,58 m. À noter qu’une version à quatre roues motrices sera proposée cet été.
Qualité de vie à bord
En s’installant à bord de l’ID4, l’impression de déjà-vu est immédiate. Et pour cause, à quelques figures de style près, l’habitacle du SUV est identique à celui de l’ID3. Nous ne ressentirons donc pas le même effet de surprise en s’installant à bord de l’ID4 mais son style très épuré offre toujours la même impression de modernité. Dommage que le constructeur ait parfois raté le coche : certains défauts que l’on reprochait déjà à l’ID3 n’ont pas été corrigés, comme les commandes tactiles omniprésentes qui peuvent manquer de réactivité ou de sensibilité. Résultat, en voulant modifier un réglage (notamment le volume ou la température), on manque de précision et on passe d’un extrême à l’autre sans le vouloir. De même l’absence quasi totale de boutons impose de passer par l’écran central tactile pour accéder aux menus, ce qui demande une attention particulière pour arriver à ses fins. Le constat est un peu le même avec les touches du volant. Si elles sont vraiment agréables à manier, elles demandent un peu de doigté pour être totalement apprivoisées. Les premiers instants passés à bord ont généré un certain nombre de fausses manipulations. Autre grief, le système de navigation n’est pas totalement convaincant à cause d’indications visuelles pas toujours pertinentes et d’annonces vocales pas toujours compréhensibles, notamment à l’approche d’un rond-point.
Utilisant la même plateforme et avec un empattement similaire (distance entre les axes des essieux avant et arrière), l’habitabilité de l’ID4 est identique à celle de l’ID3. Les occupants avant apprécieront le volume qui leur est destiné. Les passagers arrière, même les plus grands, seront très bien lotis et disposeront de suffisamment de place pour voyager sereinement. Grâce au porte-à-faux arrière allongé, le volume de coffre gagne en capacité et atteint les 543 litres. À noter qu’un aménagement dédié au rangement des câbles est disponible sous le plancher.
Au volant
Le moteur de l’ID4, installé entre les roues arrière, est proposé en trois niveaux de puissance de 109 kW (148 ch), 125 kW (170 ch) et 150 kW (204 ch) et peut être associé à deux types de batteries : une de 52 kWh (baptisée Pure) ou une de 77 kWh (appelée Pro et disponible à partir de la finition Life) censées offrir respectivement 345 et 520 km d’autonomie. Nous avons pu conduire le duo le plus puissant (moteur de 204 ch associé à la batterie Pro) installé dans un ID4 1st Max, une sériée limitée uniquement proposée au lancement. Sur notre parcours de plus de 450 km, principalement composé de routes et d’autoroutes, la consommation affichée par l’ordinateur de bord a été de 22,4 kWh/100 km. Ce qui nous amène à une autonomie de 344 km. Loin, donc, des 520 km annoncés. C’est bien sûr le trajet réalisé sur autoroute qui s’est montré le plus énergivore. En effet, avec le régulateur de vitesse programmé à 130 km/h, la consommation instantanée se situait aux alentours des 35 kWh/100 km. Ce qui laisse alors espérer une autonomie de seulement 220 km ! Il faut dire qu’avec ses 2 124 kg sur la balance (dont 493 kg de batterie, 344 kg pour la batterie Pure), le SUV n’est pas vraiment un poids plume et il faut beaucoup d’énergie pour mettre cette masse en mouvement. Le constructeur annonce par ailleurs que la voiture peut tracter jusqu’à 1 200 kg mais, dans ce cas, l’autonomie sera encore fortement réduite.
L’ID4 s’est montré très agréable à conduire avec, comme sur son petit frère, des suspensions très efficaces et un grand confort lorsque le revêtement routier est de bonne qualité. Cela est un peu moins vrai sur des routes en mauvais état. La voiture est bien équilibrée et la tenue de route est sans reproche particulier. La direction, précise, offre un bon ressenti au conducteur et, grâce à son faible rayon de braquage, rend le SUV très maniable en ville.
Sécurité
S’il est très bien loti en termes d’équipement de sécurité, l’ID4 n’innove pas vraiment et reçoit les mêmes solutions que l’ID3. Il reprend par exemple l’airbag central aux places avant qui évite le contact entre les deux occupants en cas d’accident ou, selon les versions, le système d’affichage tête haute à réalité augmentée (une flèche de couleur s’affiche pour indiquer la direction à prendre). L’ID4 dispose également de l’innovant système de communication Car2X. Ce dispositif utilise les informations des autres véhicules (dans un rayon de 800 mètres) ainsi que les signaux des infrastructures de transport pour avertir le conducteur et transmettre, à son tour, des informations aux autres véhicules équipés (encore assez rares).
Le Volkswagen ID4 en résumé
Avec une fourchette de prix étendue entre 39 370 € (ID4 City 52 kWh) et 58 950 € (ID4 1st Max 150 kWh), le SUV électrique de Volkswagen est dans la moyenne de la concurrence. S’il peut prendre l’ascendant en matière d’équipements technologiques, de design intérieur et de qualité de fabrication, il ne gagne pas le match en termes d’autonomie en raison de son poids élevé. À ce jeu-là, le Huyndai Kona electric est le mieux-disant, suivi de près par le Kia e-Niro.
Les +
- Qualité de fabrication
- Confort
- Comportement routier
- Agrément de conduite
Les -
- Autonomie
- Ergonomie
En route vers le « zéro émission »
Toujours empêtré dans l’affaire Volkswagen, le constructeur allemand accélère son offensive sur les véhicules dits « propres ». Ainsi, il promet de ne plus commercialiser de véhicules à moteur thermique à partir de 2040 et de ne proposer que des véhicules à zéro émission. Pour ce faire, la dernière plateforme dédiée aux moteurs essence et diesel sera commercialisée en 2026 pour une durée de vie de 14 ans (soit deux générations de voitures). Volkswagen prévoit de vendre 70 % de modèles 100 % électriques en Europe en 2030.
Cette transformation industrielle concerne également ses moyens de production et d’approvisionnement qui, eux aussi, doivent respecter des critères environnementaux et éthiques : utilisation d’énergie verte dans les usines, approvisionnement des matières premières auprès de fournisseurs labellisés, etc. D’ores et déjà, l’ID4, comme l’ID3, est fabriqué dans l’usine de Zwickau (Allemagne), présentée comme neutre en émissions de carbone.