Yves Martin
Premières impressions
Depuis sa première commercialisation en 1974, la Volkswagen Golf ne laisse personne indifférent. Cela devrait continuer avec cette septième version qui met l’accent sur la technologie. Parfois un peu trop.
La nouvelle Golf, septième du nom, arrive début novembre dans les concessions. Autant le dire tout de suite, les aficionados ne seront pas déçus. Ils retrouveront à travers cette nouvelle mouture tous leurs repères. Car si la Golf change en profondeur (nouveau châssis, nouvelle carrosserie, nouvel intérieur et nouveaux équipements), elle reste avant tout une Golf et demeure reconnaissable au premier coup d'œil.
Qualité de vie à bord
La finition est d'un excellent niveau et les matériaux de bonne qualité, aussi agréables au regard qu'au toucher. Détail qui prouve toute l'attention portée à la finition : les bacs de portières sont recouverts d'un revêtement feutré, ce qui permet d’éviter les bruits que pourraient générer des objets déposés.
L’habitabilité de la Golf est bonne et le conducteur se sentira très rapidement à l’aise. L'espace intérieur est également acceptable à l’arrière où les trois occupants, de gabarit moyen, pourront voyager sans trop de difficulté. La garde au toit et l’espace pour les jambes sont suffisants pour ne pas gêner ces passagers. Par ailleurs, l'accès aux places arrière se fait assez facilement. Même si le débattement des portes est moyen, l'ouverture bien dégagée permettra de s'installer aisément, sans avoir à se contorsionner. Pour les portes avant, soulignons la présence d'un dispositif ingénieux qui permet de maintenir la porte ouverte dans n'importe quelle position à partir d'un certain angle. Ainsi, dans un parking exigu par exemple, le risque de toucher une carrosserie voisine trop proche est réduit.
Un reproche quant à l’écran central du combiné d’instruments, situé entre les deux compteurs, qui s’avère difficilement lisible : il est trop chargé, avec les infos des panneaux de signalisation, du rapport engagé (boîte DSG) ou de celui à passer (boîte manuelle), de navigation (ou de consommation selon les choix du conducteur), de température, de mise en service du régulateur de vitesse… Soit au total une petite dizaine de paramètres. C’est bien trop pour un conducteur qui n’est pas encore familiarisé avec cette Golf et qui risque de chercher trop longtemps une information. De même, l’ergonomie pour gérer les paramètres d’affichage est assez complexe. Il faudra un certain temps pour bien comprendre le fonctionnement. Heureusement, une fois la logique trouvée, cela devient assez intuitif. Il faudra donc penser à se faire décrypter l’écran central chez le concessionnaire si on ne veut pas avoir à compulser les 150 pages de la notice d’utilisation.
À noter également, la présence de petites astuces qui facilitent la vie au quotidien, comme la possibilité de ranger la tablette arrière sous le plancher du coffre, la poignée d’ouverture du capot qui ne peut se manœuvrer sans ouvrir la porte avant, les rangements et porte-gobelets de la console centrale…
Le volume du coffre se situe dans la moyenne de la catégorie avec 380 litres de volume de chargement. Sa forme et son seuil de chargement assez bas le rendent très pratique à l’usage.
Au volant
Nous avons pris en main deux motorisations : une essence avec le 1.4 TSI de 140 ch et une diesel avec le 2.0 TDI de 150 ch. Chacune d'elle pouvant être associée à une boîte de vitesses manuelle ou à double embrayage DSG, avec des palettes de commande au volant. Dans le cas du diesel, cette dernière ne dispose que de 6 rapports, contre 7 pour la version destinée à l'essence. Les modèles essayés à tour de rôle avec la boîte DSG puis manuelle se sont montrés agréables. La commande manuelle s'avère précise avec un levier qui demande de petits déplacements et des rapports qui s'engagent sans encombre. Du côté de la DSG, le conducteur peut laisser la boîte opérer toute seule ou utiliser les palettes au volant pour changer les rapports à sa guise. Mais, à quoi bon s’embêter alors que le système fonctionne très bien tout seul ?
Concernant les moteurs, le premier constat est amer. L'ordinateur de bord nous a en effet indiqué à chaque fois une consommation nettement plus élevée que celle avancée par le constructeur. Et pas qu'un peu, puisque le 2.0 TDI a avalé en moyenne 5,2 l/100 km lors d'un trajet d'une trentaine de kilomètres réalisé en mode ECO (une option disponible dans le pack Drive Assist II facturée 750 €) en conduite très souple et est passé à 6,8 l/100 km en conduite plus rapide sur des routes sinueuses de montagne. Et cela alors que ce moteur est censé consommer seulement 4,4 l/100 km lorsqu’il est associé à la boîte DSG. L'essence TSI fait encore pire avec une conso moyenne affichée de plus de 11 l/100 km sur ces mêmes routes. Même en ayant le pied plus léger, et en bénéficiant du système de désactivation des cylindres (que nous avons déjà eu l'occasion de présenter sur la Polo BlueGT), la consommation n’est pas passée sous les 6 l/100 km (contre les 4,8 l/100 km indiqués dans les documents commerciaux). Nous avons même relevé une consommation instantanée de plus de 9 l/100 km alors que seulement deux cylindres fonctionnaient ! Dès lors, quid de la très sobre version écologique BlueMotion annoncée à 3,2 l/100 km ?
Au-delà de cette surconsommation, le diesel se montre également assez bruyant lors des accélérations franches mais aussi à l'arrêt. Heureusement qu’à l’usage, le système Stop & Start, monté de série, coupe le moteur, limitant ainsi ce désagrément.
Sur route, les deux blocs se sont montrés très agréables et performants. Ils ont aussi démontré qu’ils seraient tout aussi appréciables une fois le véhicule en charge. Reste à voir si le moteur à essence d’entrée de gamme, le 1.2 TSI de 85 ch, remplira aussi bien son rôle. Sur la route, pas de mauvaise surprise et la tenue de route, tout comme le confort, sont très bons. On regrette juste l’apparition de bruits de roulement lorsque le revêtement se dégrade un peu (pavés, rainurage...). Équipés du système de suspension pilotée (système DCC proposé à 995 €), les modèles pris en main se sont montrés très agiles sur les petites routes, même si nous avons noté des réactions un peu sèches lors des changements d'appuis (passage rapide de virages serrés à droite puis à gauche) lorsque le rythme s'accélère. Dans cette situation un peu extrême, nous avons apprécié le maintien ferme des sièges, au demeurant très enveloppants.
De son côté, la direction offre un bon ressenti et la voiture réagit bien aux demandes du conducteur. Nous avons également pu jauger le régulateur de vitesse adaptatif (ACC) qui permet de gérer automatiquement la distance avec le véhicule qui précède. Et cela, jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. Mais, aussi pratique soit-il, ce dispositif s'est parfois montré un peu brutal lors des ralentissements. En effet, contrairement à un conducteur qui est capable d'anticiper une situation, l'électronique réagit en « tout ou rien » et engendre des freinages peu agréables.
Le détail qui fâche vraiment vient de la visibilité vers l’avant gauche qui est handicapée par un large montant de pare-brise et, selon les conditions, par un reflet désagréable dans le pare-brise.
Sécurité
La Golf met véritablement l’accent sur la technologie et propose de nombreux équipements jusqu’alors réservés à des modèles des segments supérieurs. Ainsi, parmi la longue liste des nouveaux systèmes d’aide à la conduite, souvent en option, figurent le freinage multicollision (une première dans le segment des compactes), un système actif de protection des occupants, le blocage électronique de différentiel, le régulateur de vitesse adaptatif ACC (associé au système Front Assist et au freinage d’urgence en ville), l’alerte de franchissement de ligne Lane Assist, le dispositif de détection de somnolence (Fatigue Detection), la reconnaissance des panneaux de signalisation et la toute dernière génération de l’aide au stationnement automatique Park Assist, ainsi que les fonctions d’éclairage automatisées Light Assist et Dynamic Light Assist.
Imbattable en matière d'équipements et d'aides à la conduite, cette Volkswagen Golf domine incontestablement la concurrence de ce point de vue. Elle demeure également relativement compétitive en termes de tarifs avec des prix s’échelonnant de 17 790 € pour une Golf 1.2 TSI 85 Trendline 3 portes à 31 420 € pour le haut de gamme Golf 2.0 TDI 150 DSG6 Carat 5 portes. En comparaison, la gamme Peugeot 308 va de 18 650 € à 30 350 € pour la berline, la nouvelle Renault Megane 5 portes se situe dans une fourchette de prix allant de 19 800 € à 30 500 € et la Citroën C4 varie de 17 850 € à 29 900 €. Attention toutefois au moment de l'achat de bien se fixer une limite à ne surtout pas dépasser car il serait tentant d'opter pour des dispositifs proposés en option qui alourdiraient sensiblement la note. Et cela est d’autant plus vrai qu’il devrait être difficile de négocier une remise intéressante sur ce tout nouveau modèle phare du constructeur allemand.
La Volkswagen Golf 7 en résumé
On ne change pas une voiture qui gagne. Ainsi, la Golf 7 ressemble à la Golf 6 qui elle-même ressemblait à la Golf 5, et ainsi de suite. Elle gagne toutefois en qualité, en habitabilité et en agrément d’utilisation. Les moteurs sont également plus performants et moins gourmands. Le revers de la médaille est que tout cela se paie au prix fort.
Les Volkswagen Golf 7 testées par Que Choisir
Volkswagen Golf 2.0 TDI 150 BlueMotion Technology
Les anciennes Volkswagen Golf testées par Que Choisir
Volkswagen Golf 1.2 TSI 85
Volkswagen Golf 1.4 TSI 122
Volkswagen Golf 2.0 TDI 170
Volkswagen Golf 2.0 TDI 140 FAP CR
Volkswagen Golf 1.6 TDI 105 FAP CR BlueMotion
Volkswagen Golf 2.0 TDI 140 FAP CR DSG6
Les +
Agrément de conduite
Moteurs efficaces
Tenue de route
Finition
Niveau d’équipement
Habitabilité
Les –
Consommations supérieurs aux annonces
Diesel bruyant
Détails d’ergonomie
Visibilité latérale