Yves Martin
Volkswagen Caddy (2021)Premières impressions
Plus spacieux, plus dynamique en termes de style, plus technologique et moderne, le Caddy version 2021 progresse à grands pas. Si ces évolutions le remettent dans la course sur le marché des ludospaces dominé par les modèles français, son prix élevé pourrait s’avérer dissuasif.
La cinquième génération du Caddy, apparu en 1982 en Europe, a été revue de fond en comble par Volkswagen. Son design change pour devenir plus moderne, tout comme son intérieur qui reçoit des équipements digitaux, connectés et des aides à la conduite en grand nombre. Le Caddy 2021 utilise désormais la plateforme MQB, celle de la compacte Golf 8, et ses moteurs modernisés sont plus sobres et, surtout, plus propres. Il rivalise ainsi sans complexe avec les stars du segment que sont les Citroën Berlingo, Peugeot Rifter, Renault Kangoo ou Dacia Dokker (retiré du marché fin 2020 et disponible uniquement sur le marché de l’occasion).
Qualité de vie à bord
Avec son nouvel intérieur, le Caddy entre résolument dans l’ère de la modernité. L’absence de boutons sur la planche de bord la rend plus fluide et plus agréable. Les utilisateurs apprécieront les espaces de rangement aménagés dans sa partie supérieure permettant d’y déposer de nombreux objets. Le Caddy est désormais équipé d’un écran central tactile de 8,25 pouces en version de base et de 10 pouces de série sur Caddy Style. Le second, qui équipait notre version prise en main, est très lisible et pratique à l’usage. Grâce à des menus simples et clairs, il permet de tout gérer facilement : c’est indéniable, à ce niveau le Caddy prend l’ascendant sur toute la concurrence. Il subsiste toutefois quelques commandes, elles aussi toutes tactiles, en dessous de cet écran. Ce sont des accès directs à certaines fonctions comme le réglage de la température et du volume. Encore en dessous, entre les bouches d’aération, on trouve des accès à des menus spécifiques : aides au stationnement, aides à la conduite et climatisation. On regrette qu’il n’y ait pas un bouton d’inhibition du système stop & start. Il faut passer par le menu de configuration du véhicule pour accéder à cette fonction, ce qui est un peu plus long.
Situé sur la gauche de la planche de bord, on trouve un pavé numérique ergonomique qui gère l’éclairage. Ces commandes sont très bien placées et tombent facilement sous la main. Le Caddy peut aussi recevoir un combiné d’instruments entièrement numérique (de série sur Style ou à 555 €), tout comme la commande vocale (de série sur Style ou de 230 à 260 € selon les versions) : deux premières pour ce segment.
La finition intérieure est d’un très bon niveau et les matériaux sont bien assemblés. L’espace habitable est généreux et la place pour tous les passagers est largement suffisante. Le toit panoramique (option à 760 €) inonde l’habitacle de lumière et donne une très bonne sensation d’espace. À noter que les deux versions du Caddy, courte ou longue (baptisée Maxi), peuvent recevoir l’option 7 places (945 €) grâce à l’implémentation de deux sièges supplémentaires. Mais attention, si le ludospace demeure entièrement modulable, les places additionnelles réduisent drastiquement le volume du coffre et il ne restera que 191 litres sur la version courte et 446 litres sur la version Maxi. Dans le premier cas, il est alors quasiment impossible de prévoir un départ en vacances avec 7 personnes et leurs bagages.
Au volant
Pour le moment, le Caddy n’est proposé qu’avec un seul moteur diesel, un quatre cylindres 2 litres TDI et décliné en 2 puissances : 102 ou 122 ch. Une version 75 ch ainsi que deux modèles à essence et un hybride rechargeable compléteront l’offre en 2022. Le diesel 2 l TDI 102 ch est associé à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports tandis que le plus puissant est également disponible avec une boîte automatique robotisée à double embrayage DSG7. C’est cette version que nous avons conduite. Le constructeur avance avoir travaillé sur ce moteur pour en réduire la consommation (moins 12 %) et les émissions avec notamment 25 g de CO2/km en moins par rapport à la précédente génération. Si nous avons effectivement relevé une consommation raisonnable de 6 litres aux 100 km, c’est au détriment de la vivacité. Le moteur est en effet un peu lent à réagir et les accélérations, bien qu’il dispose d’une puissance raisonnable de 122 ch, ne sont pas exceptionnelles. Cela pourrait devenir gênant lors des trajets en charge sur des routes demandant beaucoup de relances. Mais nous avons apprécié sa rondeur ainsi que son silence de fonctionnement. Sur route et en ville, on ne se rend pas compte qu’il s’agit d’un diesel. Par ailleurs, nous avons trouvé les conseils d’écoconduite délivrés par notre version d’essai intéressants. Par exemple à l'approche d'un village ou d’un rond-point, le système affiche un message sur le combiné d’instruments : « relâcher l'accélérateur ». Cela, afin de profiter du frein moteur et de ne plus consommer de carburant pendant la décélération.
L’utilisation de la nouvelle plateforme a permis à Volkswagen de modifier les trains roulants de son ludospace et d’utiliser désormais un train arrière équipé de ressorts hélicoïdaux en remplacement des ressorts à lames moins confortables. Notre trajet sur route et autoroute a confirmé ce bon choix et le Caddy s’est montré confortable. Les suspensions filtrent bien les défauts de la route et assurent un excellent confort. Et, dans les virages, malgré la hauteur du véhicule, la prise de roulis n’est pas exagérée, même si on peut regretter un manque de maintien des sièges.
Sécurité
Le Caddy peut recevoir jusqu’à 19 aides à la conduite et devient l’un des mieux lotis de son segment dans ce domaine. Attention toutefois, de nombreux systèmes sont en option, ce qui peut faire grimper la facture. À commencer par le Travel assist qui permet au Caddy de disposer d’une conduite semi-autonome de niveau 2 qui gère l’accélération, le freinage et le maintien dans la voie. Mais ce système n’est proposé qu’avec les modèles équipés de la boîte de vitesses DSG7, ce qui limite le nombre d’exemplaires vendus et ne devrait alors pas lui permettre de gagner quelques points sur sa notation Euro NCAP. En effet, pour qu’il rapporte des points, un système d’aide à la conduite doit être monté sur la majorité des exemplaires vendus.
Le Volkswagen Caddy en résumé
Le nouveau Caddy dispose de bons atouts et rattrape son retard face à la concurrence récente. Confortable et agréable à conduire, il est une véritable alternative aux SUV, souvent décriés pour leurs émissions polluantes, et répond aux besoins d’une famille en recherche d’espace habitable, de volume de chargement et de praticité.
Côté tarifs, le Caddy, qui dispose d’un contenu technologique souvent supérieur à la concurrence, n’est pas le mieux-disant avec un prix qui débute à 26 350 €. En comparaison, le Citroën Berlingo commence à 22 600 €, son cousin le Peugeot Rifter, proposé à partir de 23 700 €, est un peu plus cher, et le Kangoo s’affiche à partir de 21 700 €.
Les +
- Qualité de fabrication
- Équipement technologique
- Agrément de conduite
- Toit panoramique (en option)
Les -
- Prix
- Apparition de bruit d’air à partir de 100 km/h