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Volkswagen ArteonPremières impressions

Avec l’Arteon, Volkswagen commercialise une nouvelle routière au style original de coupé. Dotée d’équipements technologiques innovants, l’Arteon propose des assistances à la conduite inédites, mais qui peuvent réserver de mauvaises surprises.

La toute nouvelle Arteon de Volkswagen devient le modèle haut de gamme du constructeur allemand. La routière à la ligne de coupé reprend ainsi la place vacante laissée par l’abandon de la Passat CC (rebaptisée simplement CC par la suite). Si extérieurement, l’Arteon adopte un style qui lui est propre, elle utilise néanmoins des éléments de sa devancière comme la plateforme MQB et la planche de bord. Mais elle innove avec de nouvelles solutions technologiques qui préfigurent la conduite autonome, sans être toutefois totalement abouties (voir encadré).

Qualité de vie à bord

Un intérieur haut de gamme pour la nouvelle berline de Volkswagen.

L'Arteon propose un habitacle soigné avec des matériaux de grande qualité. Bien rembourrés et agréables à l'œil, ils sont aussi bien assemblés. Même les parties les moins visibles sont bien traitées. Mais ce qui est surtout remarquable, c’est son habitabilité. On trouvera ainsi facilement ses aises à l’avant, mais c’est surtout le volume arrière qui nous a impressionnés. En effet, malgré la ligne plongeante de la voiture, la garde au toit est très généreuse et la sensation d’espace agréable. Même lorsque le siège avant est reculé, le passager a largement de quoi placer ses jambes.

Et avec un coffre de 563 à 1 557 litres, l’Arteon offre un volume de chargement digne d’un SUV. L’habitacle est donc globalement très agréable à vivre et permet de voyager dans d’excellentes conditions.

L'habitabilité à l'arrière est très généreuse et le coffre très volumineux.

Côté ergonomie, grâce à l’écran tactile, la prise en main des différentes fonctionnalités de la voiture est assez rapide et ne pose pas de problème. Par contre, les commandes au volant sont un peu complexes : il faudra un certain temps pour maîtriser entièrement les différents éléments et gérer les accès aux menus. Autre déception, le système de navigation dont les indications saccadées ne sont pas dignes d’un véhicule de ce segment.

Le combiné d'instruments numérique se révèle facile à prendre en main, ce qui est moins le cas des commandes au volant.

Au volant

La gamme de moteurs disponibles aujourd'hui est assez restreinte et le choix se limite à un essence et deux diesels (6 autres blocs arriveront au catalogue dans quelques semaines). Pour notre roulage, nous avons d'abord pris en main le diesel de 150 ch associé à la boîte de vitesses à double embrayage DSG7. Un duo qui répond parfaitement aux attentes que l'on peut avoir d'une routière. Le confort de passage des rapports et la réactivité du moteur assurent en effet une conduite très douce et très silencieuse. À moins de devoir enfoncer la pédale à fond, le moteur se montre en effet très discret, en termes de bruit comme de vibrations. Autre bon point, sa consommation : lors d'un trajet, exclusivement urbain, effectué en conduite tranquille, ce dernier n’a demandé, selon l'ordinateur de bord, qu'une moyenne de 5,6 litres aux 100 km. Le seul reproche que nous avons à lui faire concerne les désengagements du système d'aide au démarrage (serrage automatique à l’arrêt du frein de stationnement) : un peu brutal, il engendre une secousse désagréable si on n'accélère pas assez.

L’autre bloc conduit était le 2.0 TDI 240, également couplé à la boîte DSG7, et en version à quatre roues motrices 4Motion. Cette fois, nous avons parcouru des routes sinueuses, ce qui nous a permis d’apprécier la puissance du moteur et l’agrément de la boîte de vitesses. Si elle manque parfois de réactivité au moment de négocier un virage très serré, le conducteur dispose du mode sport (qui retarde le passage du rapport supérieur) mais aussi des palettes au volant qui lui permettent de gérer l’engagement des rapports. Dans ces conditions, on apprécie la puissance du moteur qui autorise des relances efficaces. Mais on constate alors que le moteur devient gourmand : l’ordinateur de bord ne descendra pas sous la moyenne de 8,6 l aux 100 km. Il nous faudra reprendre des routes plus droites et adopter une conduite plus paisible pour arriver à descendre à 7,2 litres de moyenne. Les routes exigeantes auront également permis de mettre en évidence le très bon comportement routier de la voiture et l’efficacité des suspensions.

Contrairement à beaucoup d’autres modèles de la marque, la voiture reste confortable et ne secoue pas ses occupants, même sur des bosses. À noter que l’Arteon peut recevoir un système d’amortissement piloté offrant plusieurs caractéristiques de suspension, plus ou moins fermes. La routière de Volkswagen se révèle ainsi confortable dans toutes les situations. En ville, nous avons regretté un rayon de braquage assez important et une visibilité moyenne qui rend la caméra de recul indispensable. Cette dernière est d’ailleurs logée dans le hayon, derrière le logo de la marque qui bascule lors du passage de la marche arrière. Une solution qui offre l'avantage d'avoir un objectif toujours propre, sans buée, et donc une image irréprochable à l’écran.

L'amortissement piloté permet de modifier les caractéristiques des suspensions.

Sécurité

L'Arteon reçoit moult équipements de sécurité et d'aide à la conduite dont les projecteurs à diodes, la détection des piétons, le régulateur de vitesse adaptatif, l'assistant de maintien en ligne et la reconnaissance des panneaux. Les phares directionnels (de série à partir du troisième niveau d'équipement ou en option à 950 €) anticipent les virages et le braquage du volant en s’appuyant sur la cartographie du système de navigation. Enfin, l’Emergency Assist de deuxième génération renforce la sécurité en cas de défaillance du conducteur. Si ce dernier n’agit plus sur le volant et ne répond pas aux avertissements, l’assistant déporte automatiquement la voiture sur la voie de droite (si le trafic à l’arrière le permet) et l’immobilise.

La Volkswagen Arteon en résumé

Très bien finie et dotée d’équipements d’aide à la conduite prédictive (voir encadré), l’Arteon offre des prestations haut de gamme. Elle est également très confortable et ne tombe pas dans les travers de certains autres modèles de la marque dont les suspensions sont jugées trop dures. Avec des tarifs, pour les modèles actuellement commercialisés, compris entre 42 300 € et 58 820 €, la routière de Volkswagen n’est pas franchement bon marché (avec l’apparition du 1.5 TSI de 150 ch, le prix devrait débuter à 37 800 €). Elle est certes moins chère qu’une Audi A5 Coupé (de 40 370 à 68 650 €) mais plus chère qu’une Opel Insignia Grand Sport qui démarre à 27 150 € pour un 1.5 Turbo 140 Edition. Mais cette dernière est nettement moins bien équipée.

Les +

  • Qualité de fabrication
  • Habitabilité à l’avant et à l’arrière
  • Volume de coffre
  • Niveau d’équipement
  • Confort

Les -

  • Visibilité
  • Rayon de braquage
  • Ergonomie perfectible

Les prémices – perfectibles – de la conduite autonome

La navigation prédictive adapte automatiquement la vitesse à la configuration de la route.

L’interaction entre les équipements comme le régulateur de vitesse adaptatif, le système de maintien dans la voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore du système de navigation a permis à Volkswagen de proposer des aides à la conduite prédictives. Ainsi, le régulateur de vitesse prend désormais en compte les limitations de vitesse, les virages, les ronds-points et les bifurcations pour adapter automatiquement la vitesse. Nous avons ainsi apprécié les ralentissements à l’approche d’un rond-point et la réaccélération automatique de la voiture à la sortie. Idem lors de la traversée des villages, la voiture adapte seule l’allure aux indications officielles. Une fois l’appréhension passée, nous avons même constaté que la voiture était capable de ralentir seule avant un virage dangereux pour le négocier à une allure acceptable. À condition, toutefois, que le marquage au sol soit digne de ce nom. Mais nous n’en sommes qu’aux prémices de la voiture autonome, et la vigilance du conducteur reste indispensable car le dispositif n’est pas infaillible. Par exemple, nous avons dû subir un freinage appuyé quand, sur autoroute, le radar a détecté un très léger changement de trajectoire du camion que nous dépassions. Certes, mieux vaut que le système soit trop prudent que l’inverse mais cela aurait pu avoir des conséquences si un conducteur avait été derrière nous. De même, en ville, la voiture a réduit la vitesse à 30 km/h alors qu’aucun panneau n’imposait cette limitation. Si globalement, le système est assez bluffant, il reste encore largement perfectible et la vigilance du conducteur doit toujours être maximale.

Yves Martin

Yves Martin

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