Camille Gruhier
Un moteur de recherche pour plus de visibilité
Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et les services français de vidéo à la demande lancent un moteur de recherche des films disponibles dans leurs kiosques (CanalPlay, FilmoTV, etc.). Accessible depuis le site Internet du CNC, cet outil permet aussi à Allociné et Télérama, entre autres, de publier l’offre VOD d’un film sur sa fiche, à côté de la bande-annonce, du synopsis ou encore de la distribution. Cette mise en lumière vise à contrer les mastodontes américains iTunes et Netflix, mais aussi à détourner les internautes du téléchargement illégal.
Depuis quelques jours, lorsqu’un internaute consulte la fiche d’un film sur Allocine.fr, Premiere.fr, SensCritique.com ou Telerama.fr, il peut voir en un clic dans quels kiosques de VOD (vidéo à la demande) il est disponible. La Grande Vadrouille ? Disponible à la location chez FilmoTV, pour 2,99 €. Fight Club ? À voir depuis CanalPlay ou MyTF1 VOD à partir de 3,99 € en version SD. Ce nouvel outil, mis en place par le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), répertorie l’offre des principaux services de VOD : ArteVOD, CanalPlay, FilmoTV, MyTF1 VOD, Orange Cinema Series, PluzzVAD, UniversCine et Videofutur, notamment. À ce jour, environ 10 000 films sont répertoriés, disponibles à la location, à l’achat ou dans le cadre d’un abonnement (SVOD, Subscription Video On Demand). Le catalogue s’enrichira avec le temps de séries et de courts-métrages. Les internautes peuvent également accéder à ce moteur de recherche directement depuis le site du CNC, à l’adresse http://vad.cnc.fr. Avec cet outil, le CNC et le ministère de la Culture souhaitent « proposer de manière claire, simplifiée et rapide un accès à la totalité de l’offre légale en France ». Un objectif que s’était pourtant déjà fixé la Hadopi avec son site www.offrelegale.fr, lancé fin 2013, qui « recense les offres culturelles labellisées Hadopi ou pouvant être regardées comme étant légales. » Décevant et inutile, ce site n’a jamais trouvé son public.
Netflix et iTunes absents
Les films et les séries proposés par Netflix et par iTunes ne sont pas indexés dans le moteur de recherche du CNC. Non qu’ils aient refusé. Le ministère de la Culture ne leur a simplement pas proposé. La lutte contre le piratage n’est pas son unique objectif, il souhaite aussi donner un coup de pouce aux services qui respectent le cadre réglementaire français. Le décret SMAD (Services de médias audiovisuels à la demande), paru en 2010 (1), leur impose en effet de contribuer financièrement à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles. Une taxe qui représente entre 12 et 15 % de leur chiffre d’affaires. Les Américains Netflix et iTunes, qui proposent leur service en France via un siège situé respectivement à Amsterdam et en Irlande, passent entre les gouttes et n’ont donc logiquement pas été associés au projet. Dommage pour eux, car le moteur de recherche du CNC apporte une visibilité certaine aux services concurrents installés en France. Les quatre sites partenaires représentent plus de 12 millions de visiteurs uniques par mois (dont 8,9 millions pour Allociné seul), autant que le site de La Poste. À peine 48 heures après le lancement du moteur, Videofutur constatait ainsi une augmentation de 10 % du nombre de nouveaux visiteurs sur son site, et une hausse de 20 % du nombre de pages vues.
(1) Décret no 2010-1379 du 12 novembre 2010 relatif aux services de médias audiovisuels à la demande.