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Ventes immobilièresGare aux arnaques des faux courriels de notaires !

Un nouveau type d’escroquerie en ligne a fait son apparition. Répondant à des courriels falsifiés de leur notaire, des particuliers ont envoyé tout ou partie du paiement d’un achat immobilier à des escrocs.

50 000 € dérobés à un particulier qui s’apprêtait à acheter un logement dans le Nord-Pas-de-Calais, 30 000 € à un couple résidant à Pau (Ariège) : ce sont les montants subtilisés par des pirates informatiques dans le cadre de ventes immobilières. Chaque fois, c’est un faux courriel d’un vrai notaire qui a induit les particuliers en erreur et les a conduits à effectuer un virement bancaire sur le compte d’escrocs. Les deux consommateurs ne sont pas les seuls à faire les frais de cette nouvelle forme d’arnaque. D’autres témoignages dans le Nord, le centre, l’Île-de-France, le Sud-Ouest, etc., ont été constatés. Les services de gendarmerie notamment ont enregistré un certain nombre de plaintes identiques.

Faux RIB

Dans le premier cas, l’acheteur qui venait de conclure la vente s’apprêtait à payer un premier acompte. C’est à ce moment qu’il a reçu, comme convenu, un courriel de son notaire avec, en pièce jointe, un relevé d’identité bancaire (RIB) de l’étude. Le message récapitulait précisément tous les éléments de la vente (adresse du bien, prix, coordonnées du notaire, etc.), à ceci près que les coordonnées du RIB n’étaient pas celles du compte de l’étude à la Caisse des dépôts et consignation… mais d’un compte à l’étranger. Trop tard : lorsque l’acheteur apprend l’escroquerie, la banque a déjà autorisé la transaction.

Les criminels qui ont piraté la messagerie du notaire sont parvenus à intercepter le véritable courriel envoyé par le juriste à son client. Et ont remplacé la pièce jointe avec le véritable RIB par une autre contenant leurs propres coordonnées bancaires. À Pau, le schéma est identique : le hacker intercepte un courriel du notaire, le détourne et renvoie une version modifiée. Selon un informaticien qui a examiné le mode d’action des pirates, ces derniers, une fois rentrés dans la messagerie de l’étude notariale, seraient parvenus à transférer sur leur propre boîte électronique tous les messages mentionnant les mots : « RIB, virement, acompte, vente, facture ».

Prudence généralisée

L’arnaque pourrait prendre de l’ampleur. Le Conseil supérieur du notariat a indiqué cet été que de nombreuses boîtes électroniques de professionnels avaient été piratées, comme nous le relations pour des arnaques à l’assurance vie. Il est donc impératif de se montrer extrêmement vigilant au moment de conclure une vente immobilière. Il est conseillé de ne plus effectuer de virements d’un montant important sur la base d’un RIB reçu par courriel. La parade : téléphoner à l’étude pour vérifier les coordonnées bancaires, ou bien se rendre sur place pour se faire remettre le RIB en main propre. Il est aussi possible d’aller en agence bancaire et de demander à son conseiller de vérifier le compte et de faire une transaction sécurisée. Dans l’affaire du détournement des 50 000 €, c’est l’agence bancaire du particulier qui a sonné l’alerte en constatant que les numéros sur le RIB ne correspondaient pas à un compte de la Caisse des dépôts et consignations, mais à celui d’une personne domiciliée à l’étranger.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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