Anne-Sophie Stamane
VéloNouveau clap de fin pour le bonus vélo
L’aide nationale à l’achat d’un vélo vient d’être supprimée par un décret paru fin novembre. Elle avait pourtant été pérennisée jusqu’en 2027 il n’y a même pas un an.
En février 2024, il y a un peu moins d’un an, un décret pérennisait les aides à l’achat d’un vélo, électrique ou non, d’occasion ou neuf, jusqu’en 2027. Signe qu’à l’époque, pas si lointaine, le pays se projetait dans l’avenir ? Aujourd’hui, la donne est tout autre. En quête d’économies à tout prix, le gouvernement a, juste avant sa chute devant le Parlement, signé par décret l’arrêt de toute subvention aux mobilités douces.
Exit le bonus vélo, qui bénéficiait aux foyers modestes (revenu fiscal par part inférieur à 15 400 €) et, sans conditions de ressources, aux personnes en situation de handicap, ainsi qu’aux employeurs. Si la facture d’achat est postérieure au 14 février 2025, il ne sera plus possible de l’obtenir.
Même chose pour la prime à la conversion, qui s’offrait aux foyers ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 24 900 € par part, et décidant de se passer d’une voiture au profit d’un vélo. Elle se montait dans la plupart des situations à 1 500 € par personne d’un même foyer, mais pouvait atteindre 3 000 € en cas de handicap ou de revenu fiscal de référence par part de 7 100 €. Une surprime de 1 000 € à 3 000 € était possible pour les habitants des zones à faible émission (ZFE).
Si vous comptez solliciter l’une ou l’autre de ces subventions, ne tardez donc pas à réaliser votre achat et à constituer le dossier. Autrement, il faudra vous tourner vers les aides prévues par les collectivités locales. Toutes n’en proposent pas, mieux vaut y regarder de plus près et vous assurer de leur existence, soit directement auprès de l’administration de votre territoire (municipalité, région, département, communauté de communes), soit auprès des vélocistes souvent bien au courant des dispositifs en cours.
De son côté, l’Alliance pour le vélo, qui rassemble associations d’usagers et professionnels du vélo, dénonce le désengagement de l’État. Le bonus écologique, rappelle-t-elle, venait « répondre à une injustice territoriale », en proposant un coup de pouce aux plus défavorisés des régions où aucune subvention locale n’existe. En outre, les aides constituaient un soutien indispensable à une filière du cycle qui tente depuis quelques années de relocaliser la fabrication en France.