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Trottinettes et vélos électriquesQuelle assurance choisir ?

Avec le déconfinement, la volonté d’éviter les transports en commun et l’arrivée des beaux jours, vélos à assistance électrique, trottinettes électriques, gyropodes et autres engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) arrivent en masse sur les voies publiques. Comment bien assurer son engin et surtout quelles sont les conséquences d’un éventuel accident ?

Après une première phase de confinement liée à l’épidémie de coronavirus, les vélos et trottinettes électriques sont de retour dans les rues. Les plans vélos développés par de nombreuses collectivités locales pour encourager les modes de circulation douce ont encore augmenté l’utilisation de ces modes de transport. Leur multiplication entraîne aussi une hausse du nombre d’accidents, vols, actes de vandalisme, etc. La question de s’assurer contre des dommages corporels en cas d’accident, mais aussi de se garantir contre le vol (certains vélos électriques peuvent atteindre plus de 5 000 €) se pose ainsi aujourd’hui avec acuité. Est-il obligatoire de s’assurer ? Pour quel type d’usage ? Faut-il préférer une société spécialisée ou s’assurer auprès de sa compagnie multirisque habitation ?

Responsabilité civile : deux cas

Vélos électriques : la responsabilité civile suffit

La loi n’envisage pas les trottinettes électriques et les vélos à assistance électrique (VAE) de la même façon. Car le vélo électrique dont le moteur ne peut fonctionner que si l’on pédale possède juridiquement le même statut qu’un vélo. À ce titre, il n’est pas obligatoire de s’assurer pour pouvoir l’utiliser. Les vélos et VAE sont en effet couverts par la garantie responsabilité civile obligatoire, incluse dans le cadre de l’assurance multirisque habitation. Cela signifie qu’en cas d’accident, les dommages causés à des tiers (dégâts matériels comme corporels) sont pris en charge par l’assureur.

Trottinettes électriques, gyropodes, etc. : vignette indispensable

La situation est différente pour les nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI) : trottinettes électriques, gyropodes et hoverboards. À la différence du VAE, tous ces engins sont mus uniquement par un moteur. Le décret du 25 octobre 2019 (article L. 324.2 du code de la route) impose désormais d’assurer ces nouveaux véhicules (que l’on en soit le propriétaire ou qu’il s’agisse d’une location) en souscrivant un contrat d’assurance EDPM spécifique. Comme pour une voiture ou une moto, l’assureur délivrera une carte verte. Il faut compter autour de 50 à 60 € par an pour la garantie tiers d’une trottinette électrique. « Nos sociétaires sont assurés pour leurs vélos à assistance électrique dans leur contrat habitation. Nous proposons aussi des formules d’assurance automobile pour les autres engins motorisés comme les trottinettes électriques et les gyropodes », précise Christophe Sabadel, chef produits auto et nouvelles mobilités à la Maif.

À noter. La responsabilité civile couvre aussi les dommages aux tiers en cas de location de l’engin.

Renforcer sa couverture contre les dommages corporels

La garantie responsabilité civile ne couvre pas les dégâts susceptibles de survenir en cas d’accident aux propriétaires de VAE ou de NVEI. Si le conducteur est blessé, l’assurance habitation ou l’assurance NVEI tiers n’interviendra pas.

Avec un vélo à assistance électrique, il faut examiner ses contrats d’assurance et vérifier si l’on a ou non souscrit une assurance garantie accident de la vie (GAV). Dans ce cas, l’assureur versera une indemnisation en complément des assurances santé (le montant variera en fonction du niveau de GAV souscrit). Les cyclistes qui n’ont pas d’assurance GAV mais font un usage intensif du vélo et souhaitent s’assurer contre des dommages corporels potentiels ont intérêt à consulter les contrats sur le marché. Il faut commencer par demander à son assureur s’il propose une option couvrant les dommages corporels en cas de pratique régulière. Il faut regarder le prix (une GAV coûte généralement autour de 40 à 50 € par an), les montants couverts et surtout la liste des exclusions (conduite de nuit, conduite sans casque, etc.). Même démarche à effectuer auprès de courtiers ou associations spécialisés, par exemple Wizzas, un courtier spécialisé à l’origine dans l’assurance des vélos de la marque Moustache, ou FFVélo, la Fédération française de cyclotourisme qui joue un rôle d’intermédiaire entre les clients et la compagnie d’assurance Allianz. L’objectif étant de souscrire le contrat le plus intéressant. Mais attention, le prix n’est pas le seul critère. Il faut aussi comparer les franchises et surtout les exclusions que l’on néglige trop souvent, par exemple certaines pratiques (compétition), l’âge ou les conditions d’entretien du véhicule, certains frais ne donnant lieu à aucun remboursement par l’assurance maladie pour la garantie frais de soins, etc.

S’assurer contre le vol et le vandalisme

Comme pour les dommages corporels conducteur, la loi n’impose pas d’assurer son vélo ou sa trottinette électrique contre le vol ou la casse. Certains contrats multirisques habitation peuvent garantir le vol de VAE ou de NVEI à l’intérieur du logement (lire les conditions de sa multirisque habitation), mais pas tous et surtout selon certaines conditions précises à bien étudier (généralement uniquement à l’intérieur d’un garage, parfois avec une protection, etc.).

Or avec le développement de ces modes de transport, les prix se sont diversifiés. Il faut compter environ 1 000 € pour un vélo à assistance électrique d’entrée de gamme. Le prix grimpe ensuite autour de 2 000 à 3 000 € pour du moyen de gamme et dépasse les 5 000 € pour les plus perfectionnés. Les trottinettes électriques les moins chères démarrent autour de 400 € (utilisation ponctuelle ou pour enfant). Pour des modèles robustes permettant une utilisation très régulière, il faut tabler autour de 800 à 1 000 €. C’est pourquoi l’intérêt de souscrire une assurance contre le vol, la casse et le vandalisme dépend essentiellement du prix et de l’âge de l’engin concerné. « Au-delà de cinq ans, il n’est plus utile d’assurer son engin contre ces risques. L’assurance en responsabilité civile reste cependant obligatoire », précise-t-on à la Maif. S’agissant des VAE, certaines multirisques habitation proposent des options pour élargir les garanties (vol dans la rue, vol de nuit). Attention aux restrictions possibles (points d’attache, type d’antivol, etc.). Wizzas accepte par exemple seulement deux types d’antivol (agréés Fub ou SRA). Pour la couverture du vol ou des dégâts matériels au véhicule, le prix de l’assurance va extrêmement varier en fonction du prix et de l’âge du vélo ou de la trottinette. Cela peut démarrer à 100 € par an pour un vélo d’entrée de gamme pour atteindre 500 € pour un haut de gamme. Comparer les prix, mais aussi les montants de remboursement garantis, les franchises et les exclusions s’avère indispensable.

Quelques exemples de prix relevés

Maif

Vélo à assistance électriqueTrottinette électrique

Assurance vol, dommage matériel du vélo en tous lieux
83,40 €/an (Filia-Maif)
76,20 €/an (Maif)

Assurance Initiale (tiers, dommages corporels conducteur)
60 €/an

Assurance complète (vol, dommage matériel du vélo en tous lieux inclus, accidents corporels du conducteur)
À partir de 120 €/an, tarification propre à chaque foyer

Assurance Différence (tiers, dommages corporels conducteur de premier niveau, vol et casse)
100 €/an

 

Assurance Différence (tiers, assurance corporelle de second niveau, contrat PACS, vol et casse)
150 €/an

Axa

Vélo à assistance électrique
Usage loisirs
Vélo à assistance électrique
Usage sportif

Assurance complète (tiers, corporel, vol et casse)
406 €/an pour un vélo de 5 000 €

Assurance complète (tiers, corporel, vol et casse)
528 €/an pour un vélo de 5 000 €

Wizzas

Vélo à assistance électriqueTrottinette électrique

Assurance complète (tiers, corporel, vol et casse)
7,5 à 8 % du prix du vélo TTC

Assurance tiers (formule A)
À partir de 58 €/an

Assurance garantie tiers + corporelle conducteur (formule B)
À partir de 96 €

Assurance complète (avec dommages vélo)
À partir de 151 €/an

FFVélo (Fédération française de cyclotourisme en partenariat avec Allianz)

Vélo à assistance électrique

Assurance complète (tiers, dommages corporels, vol et casse)
Environ 180 € pour un vélo d’entrée de gamme
215 € (adhésion incluse) pour un vélo autour de 3 000 €

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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