
Camille Gruhier
Les trottinettes électriques et autres engins électriques (monoroues, hoverboards) s’avèrent être une alternative intéressante pour gagner du temps dans ses déplacements. Mais ils constituent aussi un danger : la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a réalisé des contrôles sur 20 modèles du marché, et tous se sont révélés non conformes et dangereux. Au programme, défaut de marquage, mais aussi – et c’est plus grave – risque avéré de choc électrique et d’incendie.
La fréquence des rappels de trottinettes électriques et d’hoverboards donnait un indice. Les conclusions de l’enquête menée par la DGCCRF confirment les craintes : ces nouveaux engins électriques sont dangereux. Ce n’est pas de courtoisie vis-à-vis des piétons ou de vitesse excessive dont il s’agit, mais bien de défauts de conformité avec les normes en vigueur (directive machine 2006/42/CE). En 2018, la Répression des fraudes a visité 250 établissements (boutiques, grandes surfaces, vente à distance, fabricants, importateurs) et prélevé 20 trottinettes, monoroues et hoverboards pour analyse. Tous se sont révélés non conformes et dangereux. « Les dangers identifiés étaient liés aux risques de choc électrique ou d’incendie. En particulier, la majorité des EDPM [engins de déplacements personnels motorisés électriques, ndlr] contrôlés ne résistaient pas suffisamment à l’humidité, alors même que l’indice de protection requis (« IPX4 ») doit prévoir une utilisation sous la pluie sans risque pour leur système électrique. Une étanchéité insuffisante peut en effet entraîner un risque d’incendie par courts-circuits », explique la DGCCRF.
À l’issue de son enquête, la Répression des fraudes a envoyé 50 avertissements et 23 injonctions de remise en conformité. Elle a aussi exigé 3 arrêtés préfectoraux, dont deux visant à imposer des mesures de retrait, rappel et destruction, et un destiné à procéder à des tests en laboratoires. Elle a encore dressé 3 procès-verbaux administratifs et 3 procès-verbaux pénaux (sanctions portant sur des manquements graves en matière d’information des consommateurs ou sur certains cas de commercialisation de produits dangereux). Fait assez rare pour être souligné, la DGCCRF a même publié la liste des modèles ayant fait l’objet d’un rappel suite à son enquête (voir ci-dessous). Il faut dire que certains de ces modèles sont vendus dans des enseignes comme la Fnac, Darty, Go Sport ou encore Amazon. Un conseil si vous comptez vous équiper ou offrir l’un de ces engins à Noël : évitez les marques inconnues, vérifiez que l’appareil comporte le marquage « CE », qu’il est accompagné d’une notice d’utilisation en français et d’une déclaration « CE » de conformité. Notre guide d’achat vous aidera également à choisir.
Devant les résultats alarmants de son enquête, la DGCCRF a affirmé qu’elle poursuivrait les contrôles ; on ne peut que s’en réjouir. Le marché de la trottinette électrique est en effet en plein boom. De 232 000 modèles vendus en France en 2018, les ventes devraient atteindre 350 000 en 2019 et le million en 2022 (1) ! L’adoption d’une réglementation encadrant leur usage, en octobre dernier, a constitué la première étape vers la maturité du marché. Il est désormais indispensable que le consommateur trouve des modèles fiables, sûrs et conformes. Quant aux hoverboards, rappelons qu’il s’agit de jouets, pas de véritables moyens de déplacement.
Dans notre rubrique Produits au rappel, les trottinettes et hoverboards font partie des produits les plus régulièrement cités. Exemple ces derniers mois :
(1) Source : L’Observatoire de la mobilité, octobre 2019.
Camille Gruhier
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