ACTUALITÉ
Transport aérien

Enfin un peu de transparence sur les émissions de CO2 !

Certaines compagnies aériennes indiquent les émissions de gaz à effet de serre engendrées par leurs vols. Problème, elles ne calculent pas toutes ce chiffre de la même manière. L’Union européenne veut mettre fin à cette cacophonie en harmonisant la méthode d’évaluation des émissions de CO2 dans l’aviation commerciale. Elle délivrera un label aux sociétés qui utilisent cette nouvelle méthode et communiquent clairement le niveau d’émission à leurs passagers. Bien que nécessaire, cette clarification reste insuffisante : tout reposera sur le volontariat des compagnies aériennes.

L’impact environnemental du transport aérien est souvent pointé du doigt. Alors, forcément, à l’heure de réserver un vol, certains passagers aimeraient connaître l’impact de leur trajet sur le réchauffement climatique. Une interrogation légitime à laquelle répondent parfois les compagnies aériennes. Certaines d’entre elles indiquent en effet aux passagers les rejets de CO2 engendrés par leurs vols. Une information reprise par certains comparateurs qui la transforment en critère de sélection ou de présentation des vols. Le hic, c’est que les compagnies aériennes n’utilisent pas toutes la même méthode de calcul pour déterminer les émissions de gaz à effet de serre imputables à leur activité. « L’absence de méthodologie et de critères communs pour l’estimation des émissions conduit les compagnies aériennes et les vendeurs de billets à déclarer les niveaux d’émission en utilisant des méthodologies disparates qui ne sont pas nécessairement comparables », constate ainsi la Commission européenne.

Parmi les critères de sélection de ce comparateur de billets d’avion : les émissions de CO2.
Cette dernière vient de lancer une « consultation publique » (ouverte jusqu’au 22 octobre, à cette adresse) sur la création d’un « label environnemental portant sur les émissions de CO2 des vols (Flight Emissions Label) ». Objectif annoncé : « fournir aux passagers des informations environnementales fiables et harmonisées sur les vols » à partir de l’année prochaine. Comment souhaite-t-elle s’y prendre ? En deux temps. D’abord, en « définissant une méthode fiable et harmonisée pour estimer les émissions de vol en tenant compte de facteurs tels que le type d’aéronef, le nombre moyen de passagers et le volume de fret à bord, ainsi que le carburant utilisé ». Ensuite, en communiquant. Une « page web spéciale sera créée pour permettre au public de comparer les niveaux d’émissions des différentes compagnies aériennes en concurrence sur un même itinéraire, ainsi qu’un classement des compagnies ayant les émissions les plus faibles par itinéraire », assure la commission. Cette communication sera aussi présente sur les sites Unternet des compagnies. « Lors de la réservation de vols en ligne, un logo spécifique sera affiché à côté des données relatives aux émissions des vols, afin d’aider les passagers à prendre leurs décisions en connaissance de cause et de les protéger contre les allégations trompeuses (“écoblanchiment”) », précise la Commission européenne. Concrètement, il sera indiqué le niveau d’émission par passager (en équivalent CO2). Cette donnée sera mise en comparaison avec la performance environnementale des autres compagnies opérant sur cette ligne.

Ce visuel apparaîtra lors de la réservation d’un vol, comme par exemple, ici, un Bruxelles (BRU) – Madrid (MAD). La compagnie aérienne indiquera les émissions de CO2 calculées par passager. Il sera ensuite précisé si la compagnie pollue moins (en vert) ou plus (en rouge) que la plupart de ses concurrentes sur cette liaison (source : Commission européenne).

Une information à retrouver bientôt sur tous les sites internet des compagnies aériennes ? Clairement, non ! « À partir de 2025, les compagnies aériennes opérant des vols au sein de l’UE ou au départ de l’UE pourront adhérer volontairement à ce label », souligne la Commission européenne. Tout reste donc basé sur la bonne volonté des compagnies. Pas sûr, donc, qu’elles s’y précipitent…
Autre écueil, pour laisser la possibilité aux consommateurs d’effectuer un choix éclairé sur l’impact carbone d’un déplacement, l’information fournie ne devrait pas se cantonner à indiquer que la compagnie X fait mieux ou moins bien sur ce trajet que la moyenne des entreprises du secteur. Elle devrait aussi, inclure, des éléments de comparaison avec des modes de transports alternatifs sur ces trajets. Un exemple ? Penons un Paris Marseille. À en croire le calculateur d’émission carbone de l’Ademe, ce trajet effectué en avion se solde par 171 kg de CO2 de plus dans l’atmosphère. Un niveau d’émission quasi équivalent à celui de la voiture (169 kg), mais 77 fois plus important que s’il avait été effectué en train à grande vitesse (2,2 kg CO2) !

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