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Transfert d’argentSe protéger des fraudes

Affiche de la campagne de Western Union

Adresser plusieurs centaines d’euros en quelques minutes à l’autre bout du monde est très facile grâce aux services de transfert d’argent express comme Western Union ou MoneyGram. Mais des escrocs ont flairé le filon… Des précautions s’imposent.

Mandats cash de la Poste ou transferts d’argent opérés via Western Union : lorsque l’on parle de ces services, c’est souvent à l’occasion d’une arnaque liée à une petite annonce publiée sur Internet (des exemples ici, ici et ici). Ce qui, pour ces opérateurs, n’est pas « top » en termes d’image.

« D’abord, ces escroqueries ne touchent qu’une infime part des transactions que nous effectuons, corrige Dan Benisty, de Western Union France. Ensuite, il faut bien rappeler que notre service doit exclusivement servir aux transferts d’argent entre personnes qui se connaissent. Il ne doit pas être utilisé comme un moyen pour, par exemple, payer un produit qu’un particulier propose sur un site ». Western Union dit avoir sensibilisé les personnes en relation avec la clientèle dans ses boutiques ou aux guichets de la Banque postale, son partenaire privilégié dans l’Hexagone.

En principe, ces agents ou employés doivent s’informer sur les motifs du transfert et, en cas de doute, mettre en garde l’expéditeur, insister pour qu’il renonce à l’opération. N’empêche, des consommateurs sont encore régulièrement abusés.

Et certaines victimes d’arnaques s’étonnent : comment se fait-il que l’escroc ait pu retirer l’argent à l’autre bout du monde (au moins 10 minutes de délai) alors qu’elles disent ne lui avoir jamais transmis le code nécessaire ? « La victime se persuade fréquemment qu’elle ne l’a pas fait, ce qui est contraire à la réalité, analyse Dan Benisty. Notre système de transfert d’argent est fermé : nous le gérons en interne du début à la fin et nous avons une traçabilité complète. Nous pouvons ainsi savoir qui a consulté les informations liées à telle ou telle opération. De fait, si le code a été détourné par un guichetier complice, nous pouvons l’établir. À partir de là, on prend des mesures très fortes ». Parmi elles, Western Union affirme rembourser intégralement la victime.

C’est effectivement ce qui est arrivé à ce retraité parisien qui s’en est ouvert, il y a quelques mois, à Que Choisir. Une de ses relations lui expédia plusieurs courriels lui réclamant l’envoi en urgence de 1 500 € environ dans un pays lointain où elle était bloquée (en fait, il avait été visé par un « brouteur » : la boîte mail de son amie avait été piratée et celle-ci n’avait en fait jamais bougé de chez elle !). Il s’exécuta. Mais pris d’un doute une fois revenu chez lui, il affirme n’avoir jamais communiqué le code. Mais, trop tard : le temps de revenir au guichet et l’argent avait été retiré. Il envoie une réclamation. Quelques jours plus tard, on lui répond qu’il sera intégralement remboursé… mais qu’il devait s’engager à garder le silence sur cette affaire. Raté…

Avec Western Union, il est possible d’envoyer jusqu’à 6 000 € à l’étranger. Mais, dans la majorité des cas, le montant de la transaction tourne autour de 300 €. « En France, il s’agit essentiellement de populations qui adressent des fonds à leurs familles, essentiellement en Afrique et notamment au Maroc », précise Dan Benisty. Payée par l’expéditeur, la commission perçue par Western Union varie selon le montant du transfert et le pays de destination. Par exemple, pour 100 € adressés au Nigéria (la somme est retirée dans ce pays en monnaie locale), elle se monte à 4,90 €.

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

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