Audrey Vaugrente
Traitement du diabèteLes ordonnances seront contrôlées par l’assurance maladie
À compter du 1er février 2025, les médecins devront justifier, auprès de l’assurance maladie, la prescription d’un agoniste du GLP-1, comme le sémaglutide ou le liraglutide. Si les indications ne sont pas respectées, ces médicaments ne seront pas remboursés.
Les dépenses liées à la prise en charge du diabète s’envolent depuis plusieurs années. Entre 2021 et 2022, elles ont grimpé de 667 millions d’euros (+7 %) ! Les nouveaux traitements injectables, dits agonistes du GLP-1 (dulaglutide/Trulicity, liraglutide/Victoza, sémaglutide/Ozempic, exénatide/Byetta*), sont en partie responsables de cette explosion : en 2023, ils représentaient à eux seuls 500 millions d’euros de remboursements. Ces médicaments sont-ils toujours prescrits à bon escient ? Pas aux yeux de l’assurance maladie, qui pointe des prescriptions inappropriées, voire détournées à des fins d’amaigrissement.
L’assurance maladie a prévu, dès l’été 2023, « une action d’accompagnement sur la prise en charge du patient diabétique ». Dans son viseur, les traitements les plus récents – et les plus coûteux : les agonistes du GLP-1 et les gliflozines. Souhait confirmé et détaillé dès l’année suivante dans le rapport « Charges et produits pour 2025 ». Le programme, censé générer 10 millions d’euros d’économies, consiste à développer des contrôles des ordonnances a priori, en s’appuyant sur plusieurs critères.
Ce plan entre en œuvre à compter du 1er février 2025 et conditionne la prise en charge de ces médicaments aux informations fournies par le médecin, sur l’ordonnance et dans un formulaire en ligne. Le prescripteur devra confirmer que son patient est majeur et qu’il souffre d’un diabète de type 2 qui n’est pas contrôlé par des mesures hygiéno-diététiques (régime et activité physique). Les agonistes du GLP-1 devront aussi être donnés en association avec la metformine, sauf intolérance ou contre-indications à celle-ci. Ce formulaire sera contrôlé par l’assurance maladie. En cas de réponse négative de sa part, le médecin pourra réviser sa prescription ou la maintenir. Dans ce cas, il devra indiquer au patient qu’il ne sera pas remboursé.
* Celui-ci n’est plus commercialisé depuis le 29 novembre 2024.
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