Yves Martin
Toyota Yaris HybridPremières impressions
L’hybridation permet non seulement de réduire les émissions polluantes, mais aussi d’offrir un agrément de conduite important en ville. En ville uniquement car, sur route, c’est une autre histoire. Comme le prouve notre prise en main de la Toyota Yaris Hybrid.
Le principe de l’hybridation est d’associer un moteur électrique à un moteur thermique (essence ou Diesel). S’il existe plusieurs niveaux d’hybridation, permettant ou non de rouler en mode « tout électrique », Toyota a opté pour une technologie « full hybrid » (hybridation totale) qui autorise de multiples configurations : le moteur thermique fonctionne seul ; les deux moteurs fonctionnent ensemble (effet de turbo apporté par l’électrique) ; le moteur électrique fonctionne seul ; le moteur thermique recharge les batteries… Une situation différente de celle de la Honda Jazz Hybrid dont le moteur électrique sert exclusivement d’appoint au moteur thermique (si, sur le papier, le moteur électrique est capable d’entraîner seul les roues de la citadine, dans la réalité ce n’est quasiment jamais le cas). Sur la Yaris Hybrid, le constructeur japonais a donc choisi de coupler un moteur thermique à essence (4 cylindres) de 1,5 litre de cylindrée (d’une puissance de 75 ch à 4 800 tr/min pour un couple maximal de 111 Nm disponible de 3 600 à 4 400 tr/min) à un moteur électrique de 61 ch (169 Nm de couple maximum au démarrage). Au final, la puissance totale disponible est de 100 ch : comme le moteur électrique fonctionne grâce aux batteries, il ne suffit pas d’additionner les deux puissances de chaque moteur pour obtenir la valeur totale, mais une règle de calcul complexe s’impose.
Qualité de vie à bord
L’habitacle de la Yaris Hybrid est accueillant et plutôt original. Mais, quand on y regarde de plus près, on regrette vite les assemblages moyens et les matériaux rigides placés sur les portes, en haut et en bas de la planche de bord. Seule la face frontale de cette dernière est agréable au toucher grâce à des matériaux disposant d’un léger rembourrage. Ceci explique certainement en grande partie le niveau sonore élevé que nous avons noté lors de notre prise en main sur autoroute.
Ensuite, c’est le manque de rangement qui fait défaut. La boîte à gants ne pourra pas recevoir grand-chose et les bacs de portières, même s’ils possèdent un emplacement dédié à une bouteille d’eau, sont ridicules. Heureusement, la place allouée aux occupants permet de s’installer confortablement. Chouchouté, le conducteur appréciera l’accoudoir qui lui est proposé. Quant au passager… il devra s’en passer. Heureusement, le confort, le maintien des sièges et la facilité d’utilisation des différentes commandes participent à rendre l’intérieur convivial. Le système de gestion audio, avec écran tactile, permet de gérer toutes les fonctions multimédias de la voiture : ordinateur de bord, radio, CD, téléphone, navigation… Attention toutefois à bien être précis en touchant l’écran car, lors d’une saisie d’adresse par exemple, nous avons remarqué un manque de sensibilité du dispositif qui peut amener à des erreurs. Passé ce cap de programmation, le GPS s’est montré pertinent et l’affichage précis, avec des représentations des panneaux de signalisation, assurant un très bon guidage. Enfin, le côté pratique se retrouve avec un coffre d’une bonne capacité de 286 dm3 (à comparer aux 285 dm3 d’une Peugeot 208, aux 288 dm3 d’une Renault Clio III ou aux 280 dm3 d’une Volkswagen Polo). À noter que le coffre reçoit un fond amovible qui permet de moduler l’espace de rangement.
Au volant
À l’instar des modèles électriques, le démarrage de la voiture, via un bouton, est un peu déroutant. En effet, lorsqu’on appuie dessus, c’est plutôt une mise sous tension du circuit électrique qui s’opère que la véritable mise en route du moteur thermique. Le conducteur ne sera alors averti que par un « bip » sonore du succès de l’opération. La deuxième surprise survient lorsque le conducteur appuie sur la pédale d’accélérateur : la voiture démarre exclusivement en mode électrique, donc sans aucun bruit ni vibration. Ainsi, jusqu’à 50 km/h, la Yaris Hybrid fonctionne automatiquement en mode EV (« electric vehicle »), où seul le moteur électrique est en action (mode que le conducteur peut aussi sélectionner manuellement via un bouton éponyme situé à proximité du frein de stationnement). La citadine peut ainsi parcourir jusqu’à deux kilomètres dans cette configuration, une distance qui varie en fonction de la charge des batteries. Le conducteur peut également choisir un autre mode de fonctionnement : le mode ECO. Ce dernier « bride » le moteur et élimine les sollicitations agressives de l’accélérateur, tout en optimisant le fonctionnement de la climatisation pour ne pas consommer trop d’énergie. D’après le constructeur, et selon les conditions de conduite, ce mode ECO diminue d’environ 10 % la consommation de carburant par rapport au mode normal. Une fois la prise en main effectuée, la conduite ne pose absolument aucun souci. En ville, grâce à une bonne insonorisation du compartiment moteur, il sera même parfois difficile de se rendre compte quel moteur fonctionne. Cela se gâte par contre dès que le rythme s’accélère ou que l’on roule sur route. Dans ce cas, le moteur thermique est relativement bruyant et des bruits aérodynamiques deviennent omniprésents. Les longs trajets risquent alors fort d’être pénibles. C’est dommage car la voiture se montre confortable et les suspensions filtrent bien les irrégularités de la route.
Sécurité
La Yaris Hybrid offre d’origine un bon niveau de sécurité avec sept airbags, le système de freinage avec antiblocage ABS et répartiteur électronique de la force de freinage, le contrôle de stabilité en courbe (CSC), l’aide au freinage d’urgence (BA), le contrôle de motricité (TRC) et le contrôle de stabilité du véhicule (VSC). La caméra de recul, dont l’affichage de l’image s’effectue au niveau de l’écran central, est également un gage de sécurité lors des marches arrière. Enfin, en 2011, la Yaris s’est vue décerner la note maximale de 5 étoiles aux crash tests Euro NCAP.
Les tarifs
L’hybridation procure des avantages en termes de conduite (en ville) et d’émissions polluantes. Elle permet également de limiter les frais d’entretien. En effet, la voiture se dispense d’embrayage, de démarreur, d’alternateur et de courroie de distribution. Ainsi affranchi de l’entretien et du remplacement de ces pièces, il est possible de réaliser une économie d’environ 1 500 € sur 100 000 km. La nouvelle Yaris Hybrid bénéficie en outre d’une garantie de trois ans ou 100 000 km, étendue à cinq ans ou 100 000 km pour les composants du système hybride. Avec un tarif de base qui débute à partir de 18 500 €, ce qui correspond aux tarifs des versions haut de gamme des modèles concurrents, la Yaris Hybrid n’apparaît pas aussi chère que cela. En plus, à l’heure actuelle, l’acheteur peut encore bénéficier d’un bonus écologique de 2 000 €, ce qui rend la voiture plus abordable et compétitive.
La Toyota Yaris Hybrid en résumé
Tous les composants du système hybride HSD (Hybrid Synergy Drive) ont été réduits en taille et en poids. Cela permet à Toyota de proposer une citadine avec un volume de coffre préservé (286 litres). Loin d’être une sportive, la Yaris Hybrid permet au contraire d’adopter une conduite tranquille tout en étant plus respectueux de l’environnement avec 79 g de CO2 émis aux 100 km.
Les Toyota Yaris Hybrid testées par Que Choisir
Toyota Yaris Hybrid 100h (2017)
Toyota Yaris Hybrid 100h (2014)
Les +
Mode « tout électrique »
Insonorisation en ville
Confort d’utilisation en ville
Tarif acceptable (avec prime écologique)
Les –
Finition moyenne
Volume de rangement
Volume sonore sur route