Yves Martin
Toyota Rav4 (2019)Premières impressions
Revu en profondeur, le Toyota Rav4 arbore désormais un style original, à l'intérieur comme à l'extérieur, qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Et, si on regrette une ergonomie parfois complexe, on apprécie la motorisation hybride qui aide à rendre le SUV peu gourmand.
Le Toyota Rav4, l'un des précurseurs du segment des SUV familiaux, dévoile sa cinquième génération. Pour l'occasion, il change de fond en comble : la plate-forme, la carrosserie et même l'intérieur. Les évolutions sous le capot sont aussi au programme avec l'abandon total des motorisations diesel et une offre exclusivement hybride.
Qualité de vie à bord
Si la finition de l'habitacle du nouveau Rav4 est quasi irréprochable avec des matériaux de qualité bien assemblés, son agencement ne fera pas l'unanimité. En effet, en de nombreux endroits les assemblages sont complexes avec le regroupement de plusieurs éléments conçus dans différents matériaux. La planche de bord est très découpée, anguleuse et souvent assez chargée, à l’image de la carrosserie extérieure qui présente également de nombreux éléments anguleux. Un parti pris du constructeur, qui se démarque ainsi de la concurrence souvent plus consensuelle.
Mais l'habitacle souffre aussi de quelques défauts d’ergonomie. On regrette l’absence des systèmes Apple CarPlay ou Android Auto qui permettent d’afficher le contenu de son smartphone sur l'écran multimédia. Le nouveau Rav4 propose toutefois des services connectés par le biais de la nouvelle application MyT qui apporte de nombreuses fonctionnalités : possibilité de prolonger la navigation sur son smartphone pour un guidage en mode piéton (Car to door), l’envoi d’itinéraires à la voiture (Send to Car), localisation de la voiture (Find my Car), etc. Dommage que l’écran soit peu agréable à l'usage en raison de ses commandes compliquées à gérer : parfois les fonctions sont accessibles depuis l'écran tactile, parfois via les boutons situés de part et d'autre. Une gymnastique qui demandera de l’habitude.
Pour le reste, l’habitacle est agréable et offre une bonne sensation d’espace à l’avant. L’habitabilité à l’arrière est également appréciable et les trois places sont assez confortables pour que les occupants disposent d’une bonne largeur pour s’installer. Les espaces de rangement sont assez nombreux mais pas toujours pratiques, notamment au niveau de la boîte à gants qui s’avère assez étriquée. À l’inverse, le vide-poche central et le coffre sont très volumineux. Avec 530 dm3, ce dernier est dans la moyenne de la catégorie mais on regrette que la banquette arrière n’offre pas un plancher plat une fois rabattue.
Enfin, nous avons apprécié le rétroviseur intérieur numérique qui retransmet l’image filmée par une caméra. Très agréable à l'usage, cette solution offre un large champ de vision, mais demande un petit temps d'adaptation car il est un peu plus difficile d’apprécier les distances. Et pour ceux qui ne pourraient pas s’y faire, il est toujours possible de retrouver un effet miroir classique en basculant le rétroviseur. Nous recommandons d'ailleurs d'utiliser cette configuration classique lors des roulages de nuit.
Au volant
Nous avons pu conduire le nouveau Rav4 dans les deux configurations proposées, en deux et quatre roues motrices. À noter que cette dernière n'arrivera en concessions qu'à partir de mai. Légèrement plus puissant (222 ch contre 218 ch pour la version 4x2), le modèle 4x4 utilise un deuxième moteur électrique destiné à l'entraînement des roues arrière. En usage normal sur route, cette architecture est quasi insignifiante et la différence de comportement routier est à peine perceptible. Même la consommation est très proche entre les deux motorisations et avoisine, selon l’ordinateur de bord, les 6,3 litres aux 100 km. Un résultat plutôt satisfaisant pour de tels moteurs montés sur un véhicule assez lourd (1 590 kg et 1 650 kg à vide). Pour entrevoir des différences de comportement, il faudra emprunter des chemins forestiers afin de tirer profit des quatre roues motrices. Conduit dans des ornières boueuses, le SUV 4x4 s'en est alors plutôt bien sorti là où, à coup sûr, une version à deux roues motrices se serait embourbée. Mais, même si nous avons été agréablement surpris par sa motricité, il ne faut quand même pas escompter faire du franchissement comme avec un véritable tout-terrain. Sur des routes humides de montagne, la transmission intégrale prend également le dessus avec une tenue de route supérieure. Cette version 4x4 dispose d’une transmission intégrale intelligente (AWD-i) qui gère automatiquement la répartition de la puissance entre les essieux avant et arrière afin d’apporter une motricité optimale en toute circonstance. Le mode « Trail », sélectionnable via le bouton situé sur la console centrale, est alors à utiliser hors des sentiers battus.
Une fois revenus sur des routes goudronnées, nous avons véritablement apprécié le confort du SUV. Les suspensions sont relativement souples tout en maîtrisant bien la prise de roulis en virage. Les bosses et autres dos-d’âne sont bien négociés et les passagers ne seront pas trop secoués à leur passage. Revers de la médaille : un léger manque de sensation de conduite. Un phénomène amplifié par une direction très assistée qui manque parfois de retour d'information.
En ville, le nouveau Rav4 est un peu handicapé par sa visibilité moyenne et son gabarit assez imposant mais les différentes aides (radars et caméras) apportent une assistance précieuse. Le Rav4 possède un mode EV qui permet d’imposer le fonctionnement en mode tout-électrique pendant quelques kilomètres. Espérons que le constructeur ne tarde pas à proposer une version rechargeable capable de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres comme c’est le cas sur la compacte Prius. Seul véritable regret sur la conduite du nouveau Rav4 : l’effet « mobylette » dû à sa boîte de vitesses CVT. En effet, à la moindre accélération un peu vive, pour dépasser ou démarrer à un feu tricolore, on ressent une désagréable sensation de patinage.
Sécurité
Tous les Rav4 reçoivent de série la dernière version du Safety Sense introduit en 2015. Ainsi, le champ de détection des dangers est amélioré grâce aux évolutions de la caméra et du radar avant. En outre, la taille du module a été réduite afin d’élargir le champ de vision du conducteur. Le Toyota Safety Sense de deuxième génération comprend donc des versions évoluées du système de sécurité précollision (PCS) désormais capable de détecter les piétons, du régulateur adaptatif intelligent (iACC), de l’alerte de franchissement de ligne (LDA) avec aide au maintien dans la voie, de la lecture des panneaux de signalisation (RSA) et de la gestion automatique des feux de route (AHB). De plus, il inaugure une fonction d’assistant de trajectoire (LTA, Lane Tracing Assist). Ainsi, dans les embouteillages, l’iACC et le LTA coopèrent en « surveillant » le véhicule précédent, en maintenant une distance et une vitesse de sécurité, en arrêtant au besoin le Rav4 et en repartant en douceur lorsque le trafic avance.
Le Toyota Rav4 en résumé
Entièrement nouveau, le Rav4 dispose d’un style résolument particulier. S’il ne plaira pas à tout le monde, le moins que l’on puisse dire est qu’il se différencie des autres SUV plus consensuels. Avec une fourchette de prix comprise entre 34 950 € et 47 050 €, le Rav4 a l’avantage de ne pas être éligible au malus écologique. Il est alors le concurrent direct du Honda CR-V hybride (de 34 600 € à 45 970 €). À puissance équivalente, les autres SUV comme les Peugeot 5008, Hyundai Santa Fe ou Volkswagen Tiguan Allspace sont proposés à des prix similaires mais avec des mécaniques diesels ou essence plus gourmandes.
Les +
- Confort
- Habitabilité
- Consommation
- Équipement de sécurité
- Pas de malus écologique
Les -
- Visibilité
- Bruit moteur dû à l’effet « mobylette »
- Défauts d’ergonomie