Yves Martin
Toyota Prius Hybride rechargeablePremières impressions
Désormais uniquement proposée en version hybride rechargeable, et disposant d’une autonomie conséquente, la Toyota Prius adopte un style très aérodynamique. Au risque de ne pas plaire au plus grand nombre. Tout comme l’ergonomie perfectible et son prix en hausse.
Et de cinq pour la pionnière des voitures hybrides commercialisée pour la première fois en 1997. La Toyota Prius devient pour l’occasion exclusivement une hybride rechargeable et arbore un style particulier étudié pour favoriser l’aérodynamisme. Le nez est plongeant, la ligne abaissée et l’arrière fuyant : un design clivant. L’intérieur ne fera pas non plus l’unanimité.
Qualité de vie à bord
L’installation à bord de la nouvelle Prius est un peu particulière car la ligne étant très basse, on descend dans la voiture plutôt qu’on y monte. Heureusement, l’accès est facile grâce à une bonne ouverture de porte et on s’assoit dans un siège confortable qui assure un très bon maintien.
La planche de bord de la compacte est agréable à l’œil et offre un bonne sensation d’espace malgré le pare-brise très plongeant. De même, la garde au toit est suffisante et le réglage en hauteur du siège permet de s’installer sans difficulté. On regrette que les plastiques qui encadrent le combiné d’instruments soient durs et sonnent un peu creux, tout comme ceux des contre-portes et ceux situés en partie basse de la planche de bord.
Pour le reste, la qualité d’assemblage est d’un bon niveau. Les deux écrans sont numériques : 7" pour le combiné d’instruments et un généreux 12,3" pour l’écran central tactile. Mais là, c’est le drame ! L’ergonomie de l’ensemble est complexe et il faudra se familiariser non seulement avec les innombrables touches présentes sur le volant mais aussi avec tous les menus disponibles depuis l’écran central. Chaque modification nécessite alors de nombreuses pressions sur l’écran pour arriver à la fonction souhaitée. Méfiance en conduisant. Heureusement, les commandes de chauffage/climatisation sont accessibles par des touches physiques installées sous l’écran. On retrouve aussi un peu le même travers que chez Peugeot et son i-Cockpit car le volant, de très petite taille, cache une partie du bas du combiné d’instruments. Impossible d’avoir une vision complète du combiné malgré plusieurs tentatives pour trouver la position de conduite qui le permettrait.
Si à l’avant la place pour les deux passagers est appréciable, c’est un peu moins vrai pour l’arrière où trois occupants seront légèrement à l’étroit en largeur, notamment au niveau des épaules. Dommage car l’espace aux jambes est généreux. Ils auront aussi un peu plus de mal pour s’installer à bord à cause de la ligne plongeante à l’arrière. Il faudra se méfier pour ne pas se cogner la tête !
Côté coffre, malgré le positionnement des batteries sous la banquette, le volume reste restreint pour le segment. Avec un maximum de 284 litres, on est plus proche de ce que proposent les citadines (301 litres pour la Renault Clio full hybrid E-Tech 145 par exemple) mais assez éloigné du volume habituellement rencontré pour une compacte comme la Mercedes Classe A 250e qui propose 345 litres de chargement.
Au volant
L’unique motorisation hybride rechargeable de la nouvelle Prius se compose d’un moteur à essence, un 4 cylindres de 2 litres développant une puissance de 152 ch (112 kW), associé à une machine électrique de 163 ch (120 kW). Cela procure une puissance cumulée de 223 ch (164 kW). C’est quasiment le double de ce que proposait la précédente génération qui affichait une puissance totale de 122 ch ! Cela se ressent immédiatement à l’usage et la mécanique s’avère très réactive, offrant des accélérations importantes pour s’insérer sans difficulté dans le trafic. Et cela, même lorsque le véhicule est chargé avec 4 personnes à bord et leurs bagages.
Alimenté par une batterie de 13,6 kWh (seulement 8,8 kWh pour l’ancienne Prius), le moteur électrique permet de rouler, selon le cycle d’homologation WLTP, jusqu’à 86 km en mode 100 % électrique ou 72 km si le véhicule est équipé de jantes de 19" comme notre modèle pris en main. Une distance que nous n’atteindrons pas et qui, sur des routes urbaines et interurbaines, se limitera à un très honorable 60 km. La compacte fait mieux qu’un Citroën C5 Aircross limité à 56 km, qu’un Kia Niro PHEV qui ne permet de rouler que 55 km dans ces conditions ou même que la Peugeot 408 avec 47 km d’autonomie en électrique. Mais si la Prius brille par cette performance, on prend un peu la douche froide quand on la branche : il faut compter 4 h pour une recharge complète. En cause, un petit chargeur embarqué de 3,3 kW, contre 7,4 kW pour une Peugeot 308 hybride rechargeable.
Une fois la batterie vide, le moteur thermique s’enclenche assez discrètement mais il le deviendra beaucoup moins lors des fortes accélérations (insertion dans le trafic, démarrage après un péage…). Sur route, fort heureusement, il sera assez silencieux. À noter qu’à vitesse stabilisée, il est même possible de rouler en mode électrique si la charge de la batterie le permet. Concernant sa consommation, la Prius est plutôt bonne élève car même lorsque la batterie est vide, le moteur thermique ne demande que 6 l/100 km en moyenne sur autoroute. En ville, son appétit sera encore réduit avec une moyenne relevée à 5,4 l/100 km grâce à l’aide apportée par l’hybridation.
La compacte se montre agréable à conduire et très confortable. Les suspensions officient bien et filtrent toutes les irrégularités de la route sans broncher. De même, la direction est devenue précise et offre un très bon ressenti au conducteur. Enfin, les systèmes d’aide à la conduite sont assez bien calibrés. Par exemple, le dispositif de maintien dans la voie et le régulateur de vitesse adaptatif interviennent sans brutalité ni à-coups. En revanche, le système de surveillance du conducteur est un peu sensible et dès que ce dernier tourne la tête pour regarder l’écran de navigation (ou y faire une quelconque manipulation), il émet un signal sonore. Agaçant sur un long trajet.
Sécurité
La dernière Prius utilise la nouvelle plateforme (GA-C) du constructeur qui s’avère plus légère et, surtout, plus rigide. Toyota revendique ainsi une meilleure résistance à la torsion (30 %) de la partie arrière de la voiture. Les aides à la conduite ont aussi bénéficié d’améliorations. Avec ses 4 caméras panoramiques et ses 12 capteurs à ultrasons, la Prius peut manœuvrer seule, sans intervention du conducteur, pour se garer. La caméra de surveillance de vigilance du conducteur de nouvelle génération permet un avertissement plus (trop ?) précis lors de la perte d’attention. Idem pour la reconnaissance des panneaux de signalisation plus précise grâce à une caméra modernisée.
La Toyota Prius Hybride rechargeable en résumé
Cette cinquième génération de Toyota Prius, uniquement disponible en version hybride rechargeable, évolue sensiblement. La ligne est clivante et l’ergonomie est loin d’être irréprochable mais l’agrément de conduite est bien réel et la performance en mode tout électrique est d’un bon niveau. Affichée à partir de 43 900 €, elle n’est pas vraiment donnée. En comparaison, une Peugeot 308 hybride rechargeable, presque deux fois moins performante en électrique et moins puissante (180 ch), est plus abordable et proposée à partir de 39 050 €. De son côté, une Volkswagen Golf Style hybride rechargeable est facturée 46 975 € minimum, ce qui donne l’avantage à la japonaise en termes de prix.
Les +
- Confort de conduite
- Habitabilité
- Consommation
- Tenue de route
Les -
- Ergonomie perfectible
- Moteur bruyant à haut régime
- Visibilité moyenne
- Temps de charge