Yves Martin
Toyota Corolla Hybride (2019)Premières impressions
En redevenant Corolla, la compacte de Toyota adopte un style dynamique, reçoit de nouveaux équipements et inaugure une nouvelle motorisation hybride de 180 ch. Si son tarif est abordable, cette compacte pèche par quelques défauts d’ergonomie.
Elle s’est appelée Corolla pendant 40 ans, de 1966 jusqu’en 2006, date à laquelle elle s’est vue remplacée par l’Auris. Deux générations de ce modèle plus tard, en 2019, la compacte de Toyota redevient Corolla. Ce retour aux origines est d’autant plus étrange que l’Auris avait bien rempli sa mission et s’était imposée dans le segment en arrivant 5e des ventes de compactes en France en 2018 (voir ci-dessous).
Qualité de vie à bord
La Corolla a bénéficié d’une attention particulière : sa finition intérieure est d’un très bon niveau. Les matériaux, bien rembourrés, sont très bien assemblés. L’ambiance générale est agréable, même si, par endroits, on peut trouver la réalisation légèrement compliquée, notamment au niveau de l’écran central. Mais c’est surtout l’ergonomie générale qui nous a interpellés. Nous avons trouvé le volant assez chargé et l’utilisation de ses nombreux boutons demande un peu de pratique. Mais on arrive assez bien à prendre ses marques, rien de rédhibitoire. À l’inverse, nous avons pesté à maintes reprises contre l’ergonomie de l’écran central. La programmation du GPS nous a valu quelques grincements de dents ! Il manque cruellement de clarté et son affichage n’occupe qu’une partie de l’écran. Résultat : les détails sont peu lisibles et nous avons apprécié à plusieurs reprises l’aide précieuse d’un passager pour les changements de direction. Heureusement, le combiné d’instruments, désormais entièrement numérique, est clair et relativement simple à programmer. Le conducteur peut en effet afficher en son centre diverses informations comme la consommation moyenne, le flux d’énergie entre le moteur thermique, les roues et la machine électrique… Notre modèle disposait également d’un affichage tête haute clair et très lisible. Dommage, il est un peu chargé en information. Nous avons finalement découvert qu’il est possible de sélectionner le type d’information que l’on souhaite y voir.
Nous avons apprécié à sa juste valeur le confort global de l’habitacle. Les sièges sont agréables et assurent un bon maintien, à l’avant comme à l’arrière. Attention toutefois : seules les places latérales sont dignes de ce nom, la place centrale devant être réservée à un usage occasionnel.
La Corolla manque de volume de chargement. La boîte à gants est très petite et les espaces de rangement dans les portières restent assez exigus. Le coffre du modèle 2.0 Hybride perd également en capacité par rapport aux autres versions, car la batterie est placée en dessous. Finalement, il ne propose qu’un volume de 313 dm3 (au lieu de 361), ce qui s’avère vraiment juste pour voyager en famille.
Au volant
Nous avons conduit la Corolla avec la nouvelle mouture hybride : un moteur à essence de 2 litres de cylindrée pour une puissance de 180 ch (132 kW) associé à une machine électrique de 72 ch (53 kW). Le tout est accouplé à une transmission à variation continue (type CVT). C’est presque le seul véritable reproche à faire au modèle que nous avons pris en main : lors des fortes accélérations, pour s’insérer dans le trafic ou réaliser un dépassement, le moteur devient très bruyant et semble patiner comme celui d’un scooter. Heureusement, en temps normal, cet effet « Mobylette » désagréable pourra être évité si on a le pied léger. Dans ces conditions, le moteur est même très silencieux et n’émet aucune vibration. Un vrai plaisir en ville. C’est d’ailleurs là que l’hybridation prend tout son sens. En effet, cette solution permet de réduire la consommation (cette compacte dispose même d’une touche « EV » qui permet de fonctionner en mode tout électrique, sur une courte distance) : l’ordinateur de bord nous a indiqué une moyenne de 6,5 l/100 km. Une valeur qui passe, en roulant tranquillement, à 7 l/100 km sur l’autoroute. Il y a fort à parier que la consommation augmente encore sur des routes sinueuses ou en roulant en charge.
Sur route, nous avons apprécié le silence de fonctionnement (malgré quelques bruits de roulement sur route dégradée), le confort des suspensions et la précision du châssis. Les amortisseurs filtrent parfaitement les défauts de la route. La transmission de la puissance est très bien gérée ; même en cas de fortes accélérations, aucun patinage n’est à déplorer. La direction, très assistée en ville, devient plus dure sur route, mais n’offre pas un excellent ressenti. Le conducteur aura parfois une sensation de flou dans certaines manœuvres.
Nous avons regretté que le régulateur de vitesse ne puisse être programmé que par paliers de 5 km/h. Ou du moins, nous n’avons pas réussi à trouver la solution pour faire autrement. À l’inverse, nous avons apprécié la présence sur le volant du bouton d’inhibition du système de maintien dans la file (LTA), ce qui permet de gérer cette fonction très facilement.
Sécurité
La Corolla reçoit les dernières évolutions du système Safety Sense qui regroupe tous les dispositifs de sécurité et d’aide à la conduite. En série, l’auto est dotée du système de sécurité précollision (PCS, actif de 10 à 180 km/h), du régulateur de vitesse adaptatif (ACC), de l’alerte de franchissement de ligne (LDA, à partir de 50 km/h), de la lecture des panneaux de signalisation (RSA) et de l’allumage automatique des feux de route (AHB). Selon les finitions, elle peut recevoir un régulateur adaptatif intelligent (ACC, intelligent Adaptive Cruiser Control), un système de contrôle de trajectoire (LTA, Lane Trace Assist), des détecteurs d’angle mort (BSM, Blind Spot Monitor)… En matière de sécurité passive, la Corolla inaugure une nouvelle garniture interne au niveau du capot moteur qui améliore les performances en matière de protection des piétons.
La Toyota Corolla hybride en résumé
La Corolla 2019 propose un niveau de prestation et d’équipement globalement un cran au-dessus des concurrentes du segment, qui accusent un peu le poids des ans. Les tarifs de cette japonaise débutent à 26 950 € en finition 1,8 l Active. Pour s’offrir la motorisation hybride avec le nouveau moteur 2 litres de 180 ch, il en coûtera au minimum 30 950 € (pour une finition Design). Un tarif comparable à celui de modèles de puissance équivalente mais qui, eux, ne seront pas hybrides.
Les +
- Confort
- Agrément du moteur en conduite souple
- Qualité de fabrication
- Comportement routier
Les -
- Volume de rangement et coffre
- Visibilité
- Effet « Mobylette »
- Ergonomie
- GPS
Ventes de voitures compactes en France en 2018
(Source : Comité des constructeurs français d’automobiles [CCFA])
Classement général | Nombre d'immatriculation | % | ||
---|---|---|---|---|
Peugeot 308 | 1 | 8e | 63 218 | 2,9 |
Renault Mégane | 2 | 11e | 45 434 | 2,1 |
Volkswagen Golf | 3 | 17e | 26 736 | 1,2 |
Mercedes Classe A | 4 | 33e | 15 514 | 0,7 |
Toyota Auris | 5 | 36e | 13 064 | 0,6 |
Fiat Tipo | 6 | 37e | 12 829 | 0,6 |
BMW Série 1 | 7 | 45e | 10 362 | 60,5 |
Audi A3 | 8 | 57e | 8 970 | 0,4 |
Citroën C4 | 9 | 63e | 8 287 | 0,4 |
Seat Leon | 10 | 93e | 5 485 | 0,2 |