Arnaud de Blauwe
TNTY voir plus clair !
La question des zones blanches, ces territoires non couverts par un émetteur de la télévision numérique terrestre, suscitent des inquiétudes chez nombre d'élus locaux. Une récente loi vise à les rassurer en leur fournissant quelques garanties.
La loi relative à la lutte contre la fracture numérique du 17 décembre 2009 (« Journal officiel » du 18 décembre 2009) contient plusieurs dispositions concernant la télévision numérique terrestre (TNT). Elles résonnent comme une réponse aux inquiétudes des élus locaux à propos de la délicate question des zones blanches.
Nombre d'élus redoutent en effet que le passage de la télévision analogique, le mode de diffusion historique, à la télévision exclusivement numérique se traduise par une extension des territoires non couverts par un émetteur terrestre [NDLR : on passera de 3 400 à 1 600 relais]. Les habitations situées dans ces zones dites blanches, et qui reçoivent les programmes de télévision uniquement par voie hertzienne (via une antenne râteau), pourraient dès lors se retrouver face à un écran noir lorsque le signal analogique s'éteindra.
À l'heure actuelle, le nombre de personnes qui pourraient entrer dans ce cas de figure n'est toujours pas précisément établi, les projections variant de 150 000 à 1,3 millions de foyers selon les sources ! Le risque pèse essentiellement sur les régions montagneuses, mais pas seulement. Des « poches d'ombre » situées en plaine et même en milieu urbain ont d'ores et déjà été recensées.
Une aide sans conditions de ressources
Pour les téléspectateurs installés en zone blanche, la diffusion se fera par voie satellitaire. Mais encore faut-il qu'ils soient équipés pour cela le jour J ! À ce sujet, la loi confirme une annonce faite par les services du Premier ministre, il y a quelques semaines. Ces foyers pourront bien accéder sans conditions de ressources à une aide financière (250 euros) pour l'achat de la parabole et du décodeur nécessaires (soit un investissement réel de 300 à 350 euros).
Le texte oblige également le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) à informer rapidement les élus des territoires qui ne seront plus arrosés par un émetteur terrestre. Ainsi, avant la mi-mars, « une commission de transition vers la télévision numérique » devra avoir été créée dans chaque département, avec pour mission « d'identifier les zones habitées qui ne seront plus couvertes » et d'analyser l'équipement existant en paraboles. Les communes situées en zones blanches qui prendront l'initiative de financer leur propre relais de télévision terrestre pourront en outre obtenir une compensation de l'État.
Cette loi a pour ambition de faire sortir les zones blanches du flou relatif qui les entoure. Reste maintenant à mettre les dispositions prévues en musique. Pas forcément simple, ni forcément efficace !