Arnaud de Blauwe
TNTLa fin d’un feuilleton
L’aventure a commencé avec l’Alsace, en février 2010. Elle vient de se terminer en Languedoc-Roussillon. Conformément au calendrier initialement fixé, le signal analogique a été définitivement éteint en France, le 30 novembre. Les foyers qui reçoivent la télévision par leur antenne râteau peuvent désormais tous accéder aux 19 chaînes gratuites diffusées en qualité numérique. Bref, la TNT (télévision numérique terrestre) est devenue la norme !
La fin d’une grande aventure, d’une révolution audiovisuelle en douceur, diront certains. Aujourd’hui mercredi 30 novembre, le signal analogique, le mode de diffusion historique de la télévision, a été officiellement éteint en France. Place à la seule télévision numérique terrestre, la TNT ! Le basculement s’est fait progressivement, par région. Après quelques expérimentations, l’opération a réellement commencé en février 2010 en Alsace. Elle vient de s’achever avec le Languedoc-Roussillon.
Selon le CSA (Conseil supérieur audiovisuel), les objectifs fixés au départ ont été atteints : 97 % du territoire est couvert par la TNT et le calendrier initialement fixé a été respecté. Désormais, les foyers français qui reçoivent encore la télévision par leur antenne râteau peuvent accéder à 19 chaînes nationales en qualité numérique (plus quelques chaînes locales).
Le défi était de taille. Dans l’ensemble, ce passage de l’analogique vers le tout-numérique s’est correctement déroulé. Certes, un certain nombre de foyers n’étaient pas concernés. Il s’agit de tous ceux qui bénéficient de la télévision via une box, le satellite ou le câble. Pour beaucoup de ces consommateurs, le numérique était déjà une réalité.
Il reste que quelques couacs sont venus perturber ce passage. Lorsque leur région a basculé, des téléspectateurs ont été privés de télévision ou n’ont reçu qu’une partie des chaînes. Des problèmes généralement imputables au mauvais réglage des émetteurs qui ont touché des zones limitées en Alsace, Normandie, Franche-Comté ou encore en Bretagne, et qui ont mis du temps à être résolus.
Mauvaises surprises
La couverture TNT exacte a aussi été à l’origine de soucis. Entre les cartes théoriques et la réalité du terrain, il y a parfois eu des mauvaises surprises. Des zones ont par conséquent fini par être reconnues comme étant des zones blanches (non couvertes), obligeant leurs habitants à s’équiper d’une parabole et d’un décodeur pour recevoir la télévision par le biais du satellite. Une aide de 250 € leur était bien accordée par l’État sans condition de ressources. Mais, dans de nombreux cas, ce montant ne couvrait pas la facture réellement payée (300 à 350 €).
Avec le passage à la TNT, on redoutait aussi les arnaques. Il y en a eu, mais le phénomène est resté contenu. Des démarcheurs peu scrupuleux ont réussi à convaincre des particuliers qu’ils devaient changer toute leur installation moyennant une dépense de plusieurs milliers d’euros. Or, ils leur suffisaient bien souvent de s’équiper d’un simple adaptateur (vendu à partir de 30 €) à brancher sur leur « vieux » téléviseur, voire d’un réglage de leur antenne râteau (150 €). À ce sujet, des antennistes ont su habilement profiter de la situation. Débordés, certains d’entre eux en ont profité pour gonfler leur devis.
Le passage à la TNT étant aujourd’hui achevé, nul doute que ses concepteurs auraient signé des deux mains pour que les choses se passent ainsi ! À Que Choisir, nous nous étions préparés à recevoir des plaintes sur le sujet. Elles auront finalement été très rares.
Les mécontents de TNTSat
Les téléspectateurs qui n’habitent pas dans des zones couvertes par des émetteurs TNT reçoivent la télévision par voie satellitaire. Et des consommateurs ayant opté pour l’offre TNTSat, du groupe Canal+, manifestent leur mécontentement auprès de Que Choisir. Objet de leur courroux ? L’obligation de changer tous les 4 ans la carte à insérer dans le décodeur, soit un coût de 15 € à la charge du consommateur. « Lorsque j’ai acheté mon décodeur, il était convenu que la carte d’origine aurait une durée de vie fixée à 4 ans, s’agace Pierre-Jean R., de Moissey (39). Ce n’était écrit nulle part. » Pour ce lecteur des Alpes-Maritimes, « TNTSat aurait les moyens de prolonger la durée de vie de ces cartes en téléchargeant automatiquement un nouveau programme via son canal satellite. Et dire que la publicité annonce toujours la TNT comme étant gratuite ! ». Selon l’opérateur audiovisuel, le renouvellement régulier des cartes vise à « s’assurer qu’il n’y aura pas de piratage ou de vol ». Apparemment, ces arguments ne convainquent pas tout le monde !