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TiquesUne maladie peut en cacher une autre

Le risque d’attraper la borréliose de Lyme après une piqûre de tique est bien connu. Une autre maladie pourrait se développer avec la prolifération des tiques : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo.

Chaque année, les messages de prévention sur le risque d’attraper la maladie de Lyme (ou borréliose) suite à une piqûre de tique sont répétés, à raison, dès l’arrivée des beaux jours. Sans être alarmiste, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de publier une expertise sur l’émergence possible d’une autre maladie portée et transmise par les tiques : la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Des cas chez les humains ont été diagnostiqués en Espagne depuis 2010, et en Turquie depuis 2002. En fonction de la qualité de la prise en charge, le taux de létalité de cette affection peut atteindre les 30 %.

Jusqu’alors, il n’y a pas eu de malade déclaré de la FHCC en France. Mais plusieurs éléments poussent à anticiper : d’une part, sous la pression de l’augmentation des températures estivales, la tique capable de transmettre le virus, Hyalomma Marginatum, est observée depuis 2015 dans les départements du Sud et en Corse, sans doute amenée par des oiseaux migrateurs ; d’autre part, des analyses sérologiques réalisées sur la faune sauvage ou domestique ont montré que les animaux avaient été au contact du virus de la FHCC. La propagation étant caractérisée par un long temps de latence, mieux vaut se préparer à une éventuelle survenue de cas. Mais pour le moment, il manque un chaînon : les tiques Hyalomma récoltées en France affichent une prévalence d’infection par le virus très faible. Parallèlement, les humains sont peu actifs dans les zones d’estive où le virus semble circuler le plus. La transmission en cas de piqûre par une tique Hyalomma est donc, en l’état, possible, mais le risque est faible.

Précautions d’usage

L’Anses note toutefois une forte incertitude, et n’exclut pas une évolution de la probabilité à la faveur du réchauffement climatique. Elle recommande donc de poursuivre les observations sur les populations de tiques, afin de détecter une hausse de la prévalence virale. Elle estime aussi nécessaire une sensibilisation de la population, telle qu’elle a été menée pour Ixodes Ricinus, la tique responsable de la diffusion de la maladie de Lyme.

Sachant que Hyalomma procède différemment d’Ixodes Ricinus pour se nourrir : elle n’attend pas sagement sa proie juchée sur une herbe haute ou au sol, mais la repère et la prend en chasse ! Pour s’en prémunir, les mesures de protection classiques sont valables : vêtements couvrants et de couleur claire, utilisation d’un répulsif antimoustiques, inspection de la peau et du cuir chevelu au retour d’un pique-nique ou d’une sortie nature.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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