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TiquesLa maladie de Lyme persistante reconnue

La prise en charge de la maladie de Lyme, transmise par piqûre de tique, change : un syndrome persistant malgré un premier traitement est désormais pris en compte. Il sera pris en charge dans les centres spécialisés.

Dans sa récente mise à jour des recommandations de prise en charge de la maladie de Lyme, transmise par piqûre de tique, la Haute Autorité de santé (HAS) reconnaît, pour la première fois, l’existence d’une « version longue » de la maladie. Quand des symptômes persistent au-delà du 1er traitement par antibiotiques, il peut s’agir d’un syndrome de la maladie de Lyme post-traitement, soit un PTLDS (pour « post-treatment Lyme disease syndrome »). Il se manifeste par « une fatigue inhabituelle et invalidante, des douleurs musculosquelettiques ou encore des troubles cognitifs (mémoire, concentration) se prolongeant pendant plus de 6 mois après la fin du traitement », souligne la HAS. Entre 6 % et 20 % des patients traités pour une borréliose de Lyme seraient concernés par ces séquelles de la maladie.

Au grand dam des associations de patients, la HAS ne recommande pas d’antibiothérapie au long cours dans cette situation, car il ne s’agit pas, a priori, d’une récidive de l’infection, mais d’un syndrome post-infectieux. En outre, selon la HAS, les preuves d’efficacité d’un nouveau traitement, rares et parcellaires, ne font pas le poids face aux effets indésirables. Seuls de rares cas de neuroborréliose ou arthrite récurrente peuvent justifier une 2e prescription d’antibiotiques. En attendant que des études plus poussées soient menées sur la meilleure façon de traiter le PTLDS, les patients seront adressés à un centre de compétences ou de référence des maladies vectorielles liées aux tiques, où ils seront suivis et pris en charge spécifiquement.

Autre nouveauté, la HAS donne la conduite à tenir quand il manque un élément diagnostic. Normalement, trois sont nécessaires pour conclure : symptômes (érythème migrant, manifestations neurologiques ou articulaires, etc.), analyse sérologique positive, environnement à tiques. Quand deux seulement sont présents, par exemple, s’il y a eu exposition aux tiques et sérologie positive, mais des symptômes peu marqués, ou si la sérologie est négative, en présence de signes manifestes, la maladie de Lyme ne doit pas être écartée. L’hypothèse d’autres pathologies compatibles avec les symptômes est explorée, mais les examens (analyse du liquide cérébrospinal ou du liquide articulaire, nouvelle sérologie) se poursuivent pour rechercher la maladie de Lyme.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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