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Elsa Casalegno
Bonne nouvelle pour les salariés bénéficiant de tickets-restaurants : il sera possible de payer ses courses alimentaires avec ces titres pendant encore deux ans. Cette extension au-delà du paiement dans les restaurants avait été mise en place en 2022, à la suite des confinements liés au covid.
Confinements, télétravail imposé, restaurants fermés pendant de longs mois, couvre-feux… Conséquence du covid, les jours de présence au bureau se sont drastiquement raréfiés entre 2020 et 2022, et la fréquentation des restaurants s’est effondrée, le midi comme le soir. Dans le même temps, les six millions de salariés bénéficiant de titres-restaurants ont continué à les percevoir, alors que les possibilités de sortie étaient réduites, et ils se sont retrouvés avec des montants de tickets impossibles à dépenser.
Une loi a donc été adoptée en août 2022, puis prolongée en décembre 2023, afin d’étendre leur utilisation au-delà des restaurants et du snacking (sandwichs, plats préparés, etc.), et de pouvoir payer ses achats de produits alimentaires en grande surface avec. En période d’inflation alimentaire, cela a également soulagé les finances des ménages – au grand dam des restaurateurs, qui ont vu une partie de cette manne leur échapper pour se reporter vers la grande distribution.
Mais la mesure dérogatoire prenait fin au 31 décembre 2024. Depuis le début de l’année, c’est donc un retour aux règles qui prévalaient avant 2022, c’est-à-dire la possibilité d’acheter des plats préparés, des sandwichs, des produits laitiers et des fruits et légumes frais, destinés à un repas immédiat. Mais plus question de les utiliser pour faire ses courses de la semaine.
La quasi-totalité des salariés concernés étant favorables à une plus grande souplesse, le gouvernement a donc proposé de reconduire cette extension d’utilisation pour encore deux ans, jusqu’à fin 2026, « avant une réforme plus ambitieuse » destinée à « moderniser ce dispositif », selon Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de l’Économie sociale et solidaire. En attendant, le texte de loi reconduisant la mesure est paru au Journal officiel du 21 janvier 2025. Les heureux bénéficiaires de tickets-restaurants peuvent donc recommencer à payer leurs courses alimentaires en grande surface, au-delà d’un sandwich ou d’une salade prête à consommer.
Un bon point pour le porte-monnaie des Français concernés. Pour autant, il est dommage que cette extension n’ait pas été réservée à des produits alimentaires sains, en particulier les fruits et légumes (dont la consommation recule avec la crise inflationniste), mais aussi par exemple aux produits étiquetés d’un Nutri-Score favorable. Le ministère explique qu’il « s'agissait de parer à l'urgence », mais que « le projet de modernisation recouvre différents axes qui seront sur la table lors des concertations à venir : dématérialisation, contrôle des émetteurs, panier éligible, etc. ». Espérons qu’un fléchage vers des aliments sains sera bien à l’esprit des négociateurs, à l’heure où l’obésité et les pathologies liées à une alimentation déséquilibrée affichent des niveaux inquiétants.
Vous pouvez payer avec vos tickets-restaurants une vaste gamme de produits alimentaires :
Produits non éligibles : alcools, confiseries, alimentation infantile ou animale et tout produit non alimentaire.
Elsa Casalegno
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