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Tabac et vapotageDes produits bourrés d’additifs

Plus de 850 additifs dans les clopes, et près de 1 200 substances dans la vape ! L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a analysé plus de 3 173 produits du tabac (cigarettes, tabac à rouler, cigares et cigarillos) et plus de 33 813 produits du vapotage (surtout des e-liquides conditionnés en flacons ou cartouches de recharge). Résultat : ces objets sont bourrés d’ingrédients insoupçonnés, dont certains s’avèrent peu recommandables.

Si les cigares contiennent en général un seul additif, les cigarettes en affichent une trentaine, et davantage encore pour le tabac à pipe. La majorité sont des renforçateurs d’arôme ou de goût destinés à « faciliter l’initiation à la consommation de tabac, en dissimulant le goût naturellement âpre du tabac », comme le menthol (interdit depuis mai 2020) et divers extraits de plantes, explique l’Anses.

Du côté des e-liquides à vapoter, c’est une véritable recette de bonbon bien chimique ! Dans un liquide faisant office de « support de dilution » (propylène glycol ou glycérol), on trouve de la nicotine à une teneur moyenne de 6 mg/ml environ, et jusqu’à 15 substances aromatisantes – dérivés de la vanilline, maltol, menthol, esters aux odeurs fruitées… On y trouve aussi des sucres et édulcorants (glucose ou fructose, sucralose), des acides utilisés dans les sels de nicotine, ou encore des extraits de plantes.

Substances cancérogènes

La directive européenne qui oblige à donner des informations aux utilisateurs sur la composition, les émissions ou encore la toxicité de ces produits est en vigueur depuis mai 2016. Pourtant, les fabricants sont peu rigoureux, voire négligents vis-à-vis de cette réglementation. L’Anses relève « des incohérences et non-conformités dans [leurs] déclarations » : informations sur la composition manquantes, incohérences dans les informations, émissions supérieures au seuil réglementaire pour certaines cigarettes, concentration trop élevée en nicotine dans certains produits de vapotage… Quelques « rares cas » d’additifs interdits (vitamines, caféine, taurine) et de substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques ont aussi été repérés, dans respectivement 0,2 % et 0,4 % des produits du tabac, et dans respectivement 3,5 % et 0,06 % des produits de vapotage (chiffres 2019-2020).

L’Anses doit désormais évaluer les risques pour la santé liés à l’inhalation de tous ces produits, sachant que le tabac est à l’origine du plus grand nombre de morts évitables (environ 75 000 décès par an en France métropolitaine). Les conséquences sanitaires à long terme du vapotage ne sont pas encore connues. Même si les produits utilisés sont sans doute moins nocifs que le tabac fumé, ce sont des substances chimiques dont on connaît mal les risques potentiels, d'autant qu'elles recouvrent une grande diversité d'ingrédients, de mélanges, de fabricants et de pratiques de consommation. Seule inquiétude levée : aucun décès ni problème pulmonaire similaire à l’épisode de décès constatés aux États-Unis fin 2019, dû à des extraits de cannabis frelatés ajoutés au liquide de la e-cigarette, n’a été signalé en France.

Où s’informer ?

Pour connaître la composition des produits du tabac ou de vapotage (sauf les e-liquides sans nicotine, non concernés par la réglementation), les consommateurs peuvent consulter le site de l’Anses (pour les produits de vapotage et pour les produits du tabac) ou Data.gouv.fr.

Mais même ainsi, il est difficile de suivre le rythme : chaque mois, environ 500 nouveaux produits de vapotage et une dizaine de nouveaux fabricants arrivent sur le marché !

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