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SurpoidsDormir fait maigrir

On savait que le manque de sommeil favorise la prise de poids. Pour la première fois, des chercheurs montrent que c’est réversible : allonger la durée de ses nuits allège le chiffre de la balance.

Le manque de sommeil est un facteur de risque reconnu d’obésité. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, on ne dépense pas beaucoup plus de calories en restant éveillé qu’en dormant. Moins dormir perturbe le métabolisme (c’est-à-dire la façon dont on brûle les calories) et pousse à manger davantage. La réciproque serait-elle vraie ? Dormir plus longtemps permet-il de perdre du poids ? Jusque-là, ce n’était pas démontré.

500 g en moins

Pour le faire, des chercheurs américains ont recruté 80 personnes en surpoids qui dormaient moins de 6,5 heures par nuit. À la moitié d’entre elles, ils ont prodigué des conseils personnalisés pour augmenter la durée de leur nuit. Il pouvait s’agir par exemple d’une réduction du temps d’écran avant le coucher. Leur étude a été publiée en février dans la revue Jama Internal Medecine. Au bout de 2 semaines, les personnes ainsi accompagnées dormaient effectivement 1 h 10 de plus par nuit ! Pendant ce temps, leurs apports énergétiques ont décru de 270 kcal par jour par rapport au groupe contrôle qui, lui, n’avait pas reçu de conseils et avait continué sur le rythme de nuits écourtées. Ces 270 kcal représentent plus de 10 % des apports énergétiques journaliers communément conseillés. Résultat chez les « bonnets de nuit » : environ 500 g en moins s’affichaient sur la balance ! Alors que du côté des oiseaux de nuit, c’est une prise de 400 g qui était constatée. Dans l’hypothèse où un tel rythme se maintiendrait – ce qui n’est pas certain – cela représenterait une perte de 12 kg en 3 ans.

Le sommeil, outil de santé publique ?

Il est à noter que les personnes atteintes de troubles du sommeil (insomnie médicalement établie, apnées du sommeil, consommation de somnifères…) étaient exclues de cette étude. C’est une limite à la généralisation des résultats. Mais ils valident quand même l’importance d’explorer le sommeil comme un outil, sain et peu cher, pour favoriser la perte de poids à titre individuel.

Dans le même esprit, d’autres équipes de chercheurs étudient les liens entre manque de sommeil et dépression. Là encore, les deux phénomènes sont très liés sans que l’on sache précisément quelles sont les influences réciproques. Un essai récent a montré que la réduction de l’insomnie grâce à une thérapie comportementale et cognitive réduisait le risque de dépression. Là encore, le sommeil semble avoir un effet thérapeutique là où les médicaments échouent souvent.

Perrine Vennetier

Perrine Vennetier

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