Anne-Sophie Stamane
SurendettementDes pistes à suivre
Selon Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République, 6 millions de personnes en France ont des difficultés pour rembourser leurs dettes. Seule solution pour sortir de l'impasse : limiter l'octroi de crédits « revolving », à la fois chers et trop facilement accordés.
C'est une revendication portée de longue date par l'UFC-Que Choisir. Le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, propose de s'attaquer au « malendettement » en encadrant l'octroi des crédits « revolving », ces réserves d'argent faciles à obtenir en cas de coup dur ou de fin de mois chaotique, mais très coûteuses au final, puisque les taux d'intérêt sont de l'ordre de 20 %. Dans un communiqué publié hier, il rappelle que 6 millions de personnes en France disent avoir des difficultés à rembourser leurs dettes, et qu'un autre million ont, depuis 1989, eu recours aux procédures de surendettement.
Concrètement, Jean-Paul Delevoye suggère d'interdire purement et simplement les crédits « revolving » dans les magasins, en particulier les grandes surfaces, où l'offre est totalement débridée. Seuls les crédits « affectés », c'est-à-dire destinés à couvrir un achat précis comme un téléviseur ou une cuisine équipée, pourraient être proposés sur les lieux de vente. Autre préconisation : obliger les organismes de crédit à consulter le fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers avant d'accorder un prêt, faute de quoi des sanctions seraient appliquées.
Cette dernière recommandation pourrait profiter de la transposition en France, d'ici à mai 2010, de la directive européenne du 23 avril dernier consacrée aux contrats de crédit. Cette dernière contraint les organismes à s'assurer de la solvabilité des consommateurs.