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Arnaud Murati
La capitale des Gaules instaurera en 2024 un système totalement novateur pour facturer le stationnement : l’automobiliste paiera en fonction de l’énergie de son véhicule et de sa masse. Une manière de lutter contre les grosses voitures, surtout lorsqu’elles sont thermiques.
À sa manière, la ville de Lyon entend batailler contre la pollution atmosphérique générée par les véhicules. Plutôt que de continuer à facturer le stationnement en surface en fonction de la durée d’occupation de l’espace public, Lyon va changer de paradigme : « Les critères pris en compte sont la motorisation et le poids à vide, en complément de la situation du foyer, en ce qui concerne la tarification familiale et solidaire », indiquent les services de la ville.
Le système fonctionnera de la manière suivante : lorsqu’un automobiliste se gare, il entre nécessairement son immatriculation dans un horodateur. La machine sera bientôt en capacité de communiquer avec le système d’immatriculation des véhicules (SIV), qui le renseignera sur l’énergie et la masse de l’auto. Ainsi, le tarif à payer sera adapté en fonction de ces deux critères. La ville précise que « les véhicules électriques (Critair verte) bénéficieront automatiquement du tarif réduit à 15 € par mois », à l’exception toutefois « des véhicules particulièrement encombrants et impactants ». Ce sont ceux dont la masse dépasse 2,2 tonnes : les Tesla Model S et X, la Porsche Taycan, etc., devront s’acquitter du tarif maximal. Idem pour les hybrides rechargeables à partir du moment où leur masse est supérieure à 1,9 tonne.
Selon la ville, « le poids est un indicateur particulièrement pertinent, car directement lié aux émissions de CO2, à la consommation de métaux et d’énergie, aux émissions de particules fines ».
Les familles nombreuses (à partir de 3 enfants) ou à revenus modestes bénéficieront enfin des conditions les plus avantageuses, soit d’un abonnement à 15 € par mois. Les professionnels auront aussi le droit à un régime adapté.
Reste à savoir si le système se révèlera plus ou moins rentable que celui à l’œuvre à l’heure actuelle. La ville indique que cela dépendra « du taux de respect du stationnement payant par les visiteurs, aujourd’hui estimé à environ 20 % ».
Lyon ne sera pas la première ville au monde à instaurer un paiement du parking au poids. Dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal (Canada), un système parfaitement identique entrera en application au mois de juillet prochain.
Arnaud Murati
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