Arnaud de Blauwe
SNCFTrain de services
Des TGV low cost et une nouvelle offre fidélité : la SNCF annonce ses dernières offres commerciales pendant que son médiateur interne critique ses règles tarifaires, pas suffisamment claires et accessibles.
Des TGV low cost (à bas coûts), c’est la dernière trouvaille de la SNCF, révélée le 4 juin par la radio RTL. Singeant le transport aérien, avec qui elle est en concurrence frontale sur plusieurs liaisons, l’entreprise ferroviaire va expérimenter la formule l’année prochaine. Le coût du billet devrait être inférieur à 25 € et la réservation se fera obligatoirement sur Internet.
En contrepartie, la SNCF va quelque peu « dégrader » le niveau de service offert aux clients. Pour rallier depuis l’Île-de-France Marseille ou Montpellier via Lyon-Saint-Exupéry, les trajets visés par cette offre low cost, les passagers ne partiront pas de la gare de Lyon, déjà très encombrée, mais d’une gare secondaire, celle de Marne-la-Vallée-Chessy, à une grosse vingtaine de kilomètres au sud de Paris. Autres signes distinctifs par rapport aux TGV classiques : la suppression de la voiture-bar, des espaces réduits dans les rames afin d’y installer davantage de sièges et un seul bagage autorisé à bord. Bref, il ne manquerait plus que la SNCF propose aux usagers de voyager debout pour payer encore moins cher, ou qu’elle rende les toilettes payantes !
La société nationale a en outre lancé début juin son nouveau programme de fidélité, nommé Voyageur. Applicable aux TGV et aux trains Intercités, il repose, selon la SNCF, « sur une double logique de récompense pour tous les voyageurs et de reconnaissance pour les clients les plus fidèles ». La carte remise sur demande (et « gratuitement », précise bien l’entreprise) fait également office d’e-billet : son détenteur n’a dès lors plus besoin d’imprimer et de composter de billet. La SNCF annonce d’autres avantages attachés à cette carte. Rien de bien fracassant toutefois, le plus important d’entre eux étant une réduction de 10 % sur un voyage en train après dix trajets, « soit l’équivalent de cinq allers/retours ».
Et tandis que la SNCF lance de nouveaux services, comme elle le fait à un rythme régulier, son médiateur interne, Bernard Cieutat, sort son rapport annuel. Comme c’est souvent le cas avec ce type d’exercice, les critiques restent « mesurées ». « Les règles sur les tarifs existent quelque part et sont accessibles, mais pas suffisamment, c’est ce qu’il faut améliorer », écrit notamment le médiateur de la SNCF. Qu’en termes diplomatiques ces choses sont bien dites ! Les usagers prennent pour leur part moins de précautions oratoires lorsqu’ils décrivent – depuis maintenant longtemps – la jungle des tarifs dans laquelle ils se perdent si fréquemment…