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Smart EQPremières impressions

La Smart électrique devient la Smart EQ. Un changement de nom qui ne s’accompagne malheureusement d’aucune modification technique. Les défauts de confort et d’ergonomie perdurent également.

Smart l'a annoncé lors du Mondial de l'auto en octobre, le constructeur va abandonner totalement les motorisations thermiques en Europe d'ici 2020, comme c’est déjà le cas aux États-Unis, au Canada et en Norvège. La Smart électrique, qui devient Smart EQ (appellation de la division électrique du groupe Daimler-Benz), est disponible dans les trois carrosseries : Fortwo (2 portes et 2 places), Fortwo Cabrio et Forfour (4 portes, 4 places), cousine de la Renault Twingo issue de la collaboration entre Daimler et Renault.

Qualité de vie à bord

L'habitacle s'avère aussi original que compliqué à maîtriser.

Pas de modification dans cet intérieur qui reste bien fini mais qui utilise parfois des matériaux durs et sujets à de légères vibrations, notamment au niveau du couvercle de la boîte à gants.

Smart n’a pas jugé nécessaire de simplifier les commandes de sa citadine qui demandent pourtant un certain temps d’adaptation pour en maîtriser toutes les fonctions. Le volant, avec ses commandes peu claires, illustre parfaitement cette lacune. De même, le système de navigation est loin d’être un modèle du genre et manque cruellement de précision. Attention, à l’approche d’un rond-point, à bien visualiser la route à prendre, l’anticipation doit impérativement être de mise. Enfin, la prise USB, placée sous l’accoudoir central, est, pour celui qui a réussi à la dénicher, presque inaccessible.

Par contre, Smart innove avec une nouvelle application (disponible depuis août 2018) baptisée smart EQ control. Grâce à cette dernière, l’utilisateur accède en temps réel sur son smartphone à une série d’informations personnalisées. Il peut par exemple consulter l'état de charge, la pression des pneus et gérer la mise en température de l’habitacle (climatisation ou chauffage). Des aides ludiques qui peuvent s’avérer très pratiques au quotidien.

L’appli smart EQ control permet entre autres de vérifier l’état de charge de la batterie.

Au volant

La Smart EQ reçoit la même mécanique que sa devancière, un moteur électrique de 60 kW/h (81 ch). Bien qu’assez faible sur le papier (une Renault Zoé dispose d’au moins 88 ch), la puissance du moteur est suffisante pour fournir de bonnes accélérations vu le faible poids de la voiture, principalement en version Fortwo. Question autonomie, c’est plutôt une mauvaise surprise : le constructeur annonce seulement 139 km (Forfour) et 159 km (Fortwo) d’autonomie, soit des valeurs parmi les plus basses du marché de l’électrique. Et encore, il s’agit de mesures NEDC corrélées, qui devraient donc baisser avec l’obligation de communiquer les valeurs du protocole WLTP à partir de janvier 2019. Lors de notre prise en main, après avoir parcouru 65 km, l’ordinateur de bord nous indiquait une autonomie de 40 km, soit un total de 105 km. Certes, l’autonomie n’est pas vraiment un frein à l’utilisation pour un automobiliste qui souhaite rouler en électrique (lire l’encadré) mais cette capacité est un peu juste et obligera à gérer les recharges avec anticipation. Même le mode Éco ne permet pas de gagner sensiblement en autonomie. Pourtant, celui-ci offre une récupération d’énergie au freinage qui se traduit par un « frein moteur » très puissant mais ne semble pas recharger notablement les batteries.

Sur route, nous avons pu conduire les deux carrosseries et avons noté une véritable différence de comportement. Alors que la Fortwo se montre très sèche au niveau de la suspension, à la limite de l’inconfort, la Forfour est beaucoup plus agréable. Avec elle, les nids-de-poule et les routes pavées se négocient sans souci.

Les modèles Fortwo, Fortwo Cabrio et Forfour.

La Smart EQ en résumé

En termes de tarifs, la Smart Fortwo, en version classique (23 250 à 28 800 €) ou cabriolet (26 650 à 32 100 €), n’a pas vraiment de concurrente. Impossible donc de la comparer. Par contre, la Forfour peut éventuellement être mise en face d’une Renault Zoé. À ce jeu-là, l’allemande gagne la bataille avec une fourchette comprise entre 24 150 et 29 700 € (hors bonus) alors que la française revient à 32 100 € (hors bonus). La Smart, qui dispose d’un capital sympathie très élevé, est ainsi la voiture électrique la moins chère du marché.

Les +

  • Confort de la Forfour
  • Agrément moteur
  • Variété de carrosseries
  • Maniabilité (Fortwo)
  • Ligne (Fortwo Cabrio)

Les -

  • Prise USB mal placée (sous l’accoudoir)
  • Suspensions sèches (Fortwo)
  • Coffre ridicule (Cabrio)

Temps de charge et autonomie

Bien que ce soit la hantise de beaucoup d'automobilistes, le temps de charge n'est, en réalité, pas un vrai problème. En effet, comme nous l'évoquions dans notre enquête, les utilisateurs réguliers de voitures électriques la branchent dès que possible, sans attendre de se retrouver dans une situation critique. Un peu comme on recharge son smartphone sur la première prise accessible. Pour la Smart EQ, qui embarque un chargeur de 4,6 kW, il faut compter 6 heures pour passer de 10 à 80 % sur une prise classique. Le délai passe à 3 h en utilisant une Wallbox (boîtier mural renforcé). En option, un chargeur de 22 kW (nécessitant du courant triphasé) permet de descendre le temps de charge à 40 minutes.

À noter que le constructeur fait réaliser gratuitement l’installation électrique de la prise dite classique (à hauteur de 15 mètres de câbles) et prend partiellement en charge le coût d'installation d'une Wallbox. Et ce même si vous habitez dans une copropriété.

La Wallbox à installer chez soi.
Yves Martin

Yves Martin

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