Yves Martin
Premières impressions
Deuxième grosse nouveauté dans le segment des SUV à 7 places, après le Peugeot 5008, le Skoda Kodiaq affiche une grande qualité de fabrication et un bon niveau d’équipement pour un prix assez raisonnable. Il ne lui manque qu’un style un peu plus aguicheur.
Le segment des grands SUV à 7 places n'existait quasiment pas il y a quelques mois. Aujourd'hui, après la récente sortie du Peugeot 5008, c'est au tour de Skoda de présenter son Kodiaq. Mais son style plus classique le place un peu entre deux mondes, celui des grands monoplaces (comme le Renault Espace) et celui des SUV. Le Kodiaq possède toutefois un argument qui le fait pencher vers la seconde catégorie : il est disponible en quatre roues motrices.
Qualité de vie à bord
Le premier SUV de Skoda place la barre assez haut en termes de finition et de qualité de fabrication. L'intérieur, très sobre et « bien rangé », est assez agréable à l'œil et au toucher. Les matériaux sont globalement de très bonne qualité et bien rembourrés. Seule ombre au tableau : les habillages de portes situés au-dessus des poignées sonnent creux et dénotent véritablement par rapport à l'ensemble. Et, en étant un peu tatillon, le couvercle de la boîte à gants supérieure (le Kodiaq en possède deux mais de formes peu pratiques) est de finition perfectible. En effet, sur l'une des versions prises en main, il semblait mal fixé et avait un peu de jeu.
Pour le reste, rien à signaler de particulier. Et, s'il est bien fini, l'habitacle est aussi très bien agencé. Les commandes sont bien placées et facilement accessibles. Le volant n'est pas trop chargé de commandes et on comprend assez rapidement la fonction de chaque bouton. Le conducteur pourra alors aisément changer l'affichage central du combiné d'instruments. Ce dernier est très lisible et clair, mais classique. Dommage qu’il ne soit pas entièrement numérique comme celui qu'utilise parfois le groupe Volkswagen pour ses nouvelles voitures comme c'est le cas sur la nouvelle Volkswagen Golf 7. L'écran tactile est efficace et possède une bonne réactivité mais lui non plus ne reçoit pas les dernières innovations comme la commande gestuelle, elle aussi proposée sur la Golf. Sa gestion n’en demeure pas moins assez simple et la programmation du système de navigation, dont le menu de réglage des paramètres n’est pas d’une évidence absolue, est rapide. On regrettera un GPS qui manque parfois de précision et/ou qui donne des indications avec un temps de retard. Ce qui nous aura imposé quelques tours de ronds-points improvisés pour que l’on se remette sur la bonne sortie.
Côté habitabilité, le Kodiaq fait un peu mieux que le nouveau Peugeot 5008 en termes d'espace (ce qui confirme sa filiation au monde des monospaces) mais fait moins bien en ce qui concerne la modularité. En effet, le Skoda possède une banquette arrière alors que le Peugeot reçoit trois sièges indépendants. Certes, cette dernière est fractionnable en deux parties mais l'accès aux places de la troisième rangée s'en trouve un peu plus compliqué, même si la banquette peut avancer de 18 cm. Ce déplacement permettra toutefois d'offrir un peu plus d'espace aux jambes pour les occupants des places du fond. Mais ces places sont, comme d'habitude, peu confortables pour des adultes.
En ce qui concerne le coffre, le Skoda fait aussi un peu moins bien en volume avec ses 720 litres contre 780 dm3 pour le 5008.
Au volant
La première version que nous avons prise en main était le diesel haut de gamme 2.0 TDI de 190 ch associé à la boîte de vitesses DSG 7 et disposant de quatre roues motrices. Bien que l'insonorisation du SUV soit d'un bon niveau, le moteur s'est montré un peu bruyant au ralenti et à haut régime et les bruits de roulement sont également audibles. Nuançons toutefois car notre véhicule était équipé de pneus hiver, ce qui explique peut-être un niveau sonore un peu plus élevé.
Sur ce moteur, nous avons également été étonnés par le fonctionnement du système Stop & Start un peu lent à réagir au redémarrage. Il engendre alors un à-coup désagréable au moment de repartir.
En conduite sur autoroute, le moteur se fait facilement oublier et sa puissance permet de gérer au mieux toutes les situations de conduite. La réactivité de la boîte est appréciable et même sur les routes de montagne elle se montre performante. Toutefois, pour une meilleure reprise, il peut être judicieux de passer en mode sport avant d’éviter ses rares hésitations, notamment lors des sorties d’épingles très serrées.
Lors de notre parcours, nous avons relevé via l’ordinateur de bord une consommation moyenne de 7,5 litres/100 km (Skoda annonce 5,7 l/100 km), ce qui est néanmoins raisonnable vu le poids de l’engin (plus de 1 670 kg).
L'autre configuration que nous avons conduite était le bloc essence 1.4 TSI de 150 ch, lui aussi équipé de la boîte de vitesses DSG mais, cette fois, à 6 rapports et en 4 x 2. Le moteur s'est toujours montré très discret et très agréable à conduire. Même sur les routes de montagne, il assure de bonnes reprises. Sans être un foudre de guerre, cette version ne nous a jamais déçus et permet de s’affranchir aisément des principales contraintes (dépassement, insertion…). Elle s’avère un très bon compromis pour ceux qui roulent peu. Là encore, l’appétit réel reste supérieur aux chiffres annoncés : 9 l/100 km affichés à l’ordinateur de bord contre 7,1.
Sur route, le Kodiaq est globalement très confortable et on imagine bien faire de longs trajets sans ressentir de fatigue. Un petit regret sur la fermeté des suspensions sur les petites bosses ou sur les routes pavées, qui engendrent quelques secousses dans l'habitacle. Mais rien de rédhibitoire. À noter que nous avons trouvé les suspensions légèrement plus souples avec le bloc essence.
Le Kodiaq s'est montré agréable et précis à conduire, même sur des routes sinueuses. Le poids important et les 4,7 mètres de longueur passent quasiment inaperçus et le SUV se révèle agile. La direction est globalement précise et bien assistée mais nous l’avons trouvée parfois un peu trop souple, au détriment du ressenti de la route, sur les routes de montagne. Par contre, en ville, elle permet de manœuvrer le véhicule sans aucun souci. Il faudra tout de même se méfier vu le gabarit de l’auto et les aides au stationnement s'avéreront alors précieuses. Les manœuvres dans les parkings seront tout de même délicates et les alarmes, qui retentiront alors de toute part, prouveront leur efficacité.
Sécurité
Le Kodiaq embarque les aides à la conduite désormais courantes sur ce niveau de gamme de véhicule comme l'avertissement involontaire de franchissement de ligne, la détection d'angle mort ou encore le freinage automatique d'urgence. Par contre il prend le dessus avec sa gestion de conduite automatique en embouteillage et ses aides associées aux quatre roues motrices. Dans ce cas, il reçoit le système d'assistance à la descente et un mode « neige » qui permet de faciliter la conduite dans les conditions d'adhérence difficiles.
Le plein de bonnes astuces
Skoda a équipé son SUV de nombreuses petites astuces (solutions baptisées Simply Clever) très appréciables au quotidien, dans la lignée de ce qu'on trouve, par exemple, sur sa compacte, la Rapid. Par exemple, le constructeur a intégré des parapluies dans des logements spécifiques dans les portes avant, il propose une lampe de poche amovible dans le coffre et un grattoir de givre est même intégré dans la trappe à carburant. Mais le Kodiaq inaugure d'autres solutions pratiques comme des protections d'arrêtes de porte qui se déploient automatiquement à l'ouverture et évitent d'abîmer la peinture contre un mur. En option, il proposera prochainement un pack voyage avec couverture et appuie-tête complémentaire.
Le Skoda Kodiaq en résumé
Le Skoda Kodiaq affiche un style très sobre et s’avère bien moins fun que son principal concurrent, le Peugeot 5008, en termes de design. Même à l'intérieur, on ne peut pas dire qu’il soit vraiment original. Mais il est très bien fini (excepté quelques détails) et est disponible en deux ou quatre roues motrices, alors que le Peugeot n’est proposé qu’avec l’option de motricité renforcée (Advanced Grip Control). Le Skoda dispose également d'un niveau d’équipement technologique plus important. Avec des tarifs plus attractifs compris entre 24 950 et 42 470 € (le 5008 débute à 26 400 € pour atteindre les 43 750 €), c’est donc surtout pour son rapport qualité-prix que le Kodiaq pourrait séduire.
Les +
- Qualité de fabrication
- Moteurs performants
- Confort
- Tenue de route
- Garde au toit à l'arrière
Les –
- Ligne peu originale
- Pas de sièges indépendants à l'arrière
- Accès aux places du 3e rang
- Détails de finition