Yves Martin
Skoda Enyaq 85XPremières impressions
Le Skoda Enyaq évolue légèrement avant un restylage plus profond à venir. La nouvelle version s’accompagne d’un nouveau moteur et d’une interface plus conviviale. L’autonomie et l’agrément d’utilisation y gagnent mais les prix restent élevés.
Pas la peine de chercher les modifications esthétiques par rapport au Skoda Enyaq commercialisé depuis 2021 (2022 pour la version coupé), il n’y en a pas. Les modèles 2024 offrent surtout des améliorations techniques. Déjà produit à 200 000 exemplaires, l’Enyaq continue d’évoluer en recevant cette fois de nouveaux moteurs et batteries apportant une autonomie accrue, une recharge plus rapide et un système d’infotainment amélioré.
Qualité de vie à bord
Comme pour l’extérieur, l’intérieur du SUV ne réserve aucune surprise par rapport à l’ancienne mouture et aucun changement visible n’apparaît sans avoir mis le contact. La nouveauté se passe en effet au niveau du système d’infotainment et de sa nouvelle interface dotée d’un menu plus intuitif. Elle permet par exemple de définir des raccourcis facilement accessibles en haut et en bas de l’affichage de l’écran pour les paramètres et les applications les plus fréquemment utilisés. Le système de navigation est désormais plus lisible grâce à l’affichage d’une zone de cartographie plus grande. Le logiciel est aussi désormais équipé de la fonction de préconditionnement de la batterie qui permet de préchauffer cette dernière afin d’optimiser la future recharge à venir. Et, si le conducteur n’utilise pas le système de navigation intégré, il a la possibilité d’enclencher lui-même ce préchauffage. Attention alors à bien l’anticiper car cette opération peut prendre jusqu’à 25 minutes.
Le GPS est facile à programmer mais on note toutefois de petits désagréments lors des annonces : les liaisons trop accentuées comme « tournez Zà droite » ou des mauvaises prononciations comme « prendre la direction CergUy-Pontoise » ou « sortir à Bois-Colbes » (au lieu de Bois-Colombes) écorchent un peu les oreilles !
Parmi les autres nouveautés du logiciel, on retrouve la fonction « walkaway » disponible avec le système de déverrouillage sans clé. Cette fonction verrouille automatiquement le véhicule lorsque le conducteur s’éloigne de 2 à 2,5 mètres de la voiture avec la clé.
Le Skoda Enyaq demeure agréable à vivre. Si on regrette quelques rangements étriqués, comme ceux des portières ou même la boîte à gants, on apprécie les divers espaces situés dans la console centrale ou même dans l’accoudoir arrière. Du côté du volume de coffre, le SUV fait assez bonne figure avec ses 585 litres de volume de chargement (1 710 l avec les sièges arrière rabattus). Des valeurs identiques pour toutes les versions, à deux ou quatre roues motrices. En comparaison, une Volkswagen ID4 propose 543 l et 1 775 l et un Mercedes EQC est à 500 l et 1 460 l.
Au volant
Pour 2024, les versions de 285 ch baptisées 85 et 85X (modèle 4x4) font leur apparition en remplacement des versions 80 et 80X. Quant à la version RS, elle développe désormais jusqu’à 340 ch. Enfin, reste au catalogue la petite version 60, qui ne change pas, et développe toujours une puissance de 180 ch. Les nouvelles versions reçoivent donc un nouveau groupe motopropulseur plus puissant avec un moteur synchrone sur l’essieu arrière. Ainsi, pour l’Enyaq 85, la puissance augmente de 60 kW (81 ch) par rapport à la version 80, pour atteindre 210 kW (285 ch). C’est aussi la même puissance pour la version à transmission intégrale 85X qui délivre alors 15 kW (20 ch) de plus que son prédécesseur.
Quant à l’Enyaq RS, il offre désormais une puissance de 250 kW (340 ch), soit une augmentation de 30 kW (40 ch). Enfin, le montage d’une batterie optimisée avec une gestion thermique encore plus avancée porte l’autonomie à plus de 560 km pour la version 85 et à plus de 575 km pour sa déclinaison coupé. Grâce à ces nouvelles batteries, les performances de charge progressent avec une puissance de recharge sur les bornes rapides allant jusqu’à 175 kW en courant continu (borne de recharge rapide) pour les versions 85X et RS. Charger leur batterie de 82 kWh (77 kWh net) de 10 à 80 % ne prend plus que 28 minutes, soit 8 minutes de moins qu’auparavant. À noter que la puissance de recharge de l’Enyaq 85 reste à 135 kW maxi et à 120 kW pour l’Enyaq 60 avec sa batterie de 62 kWh (58 utiles).
Nous avons pris en main l’Enyaq 85X et avons constaté, lors de différentes recharges, un pic de puissance, sur un chargeur d’autoroute à 300 kW, à seulement 167 kW (avec une batterie alors à 14 %), soit 8 de moins que la puissance promise. C’est d’autant plus étonnant que le SUV intègre désormais une nouvelle version du logiciel d’infotainment qui permet de préconditionner la batterie à la recharge. Cela permet de préchauffer la batterie en vue d’une charge en courant continu à des températures ambiantes basses et d’optimiser la vitesse de charge et cela jusqu’à 22 % de sa capacité. Nous étions donc bien dans cette configuration. Il nous aura fallu 39 minutes pour passer de 10 % de niveau de charge à 86 %, nous offrant alors une autonomie de 383 km.
Côté autonomie, notre version est annoncée pour 537 km. Nous n’avons jamais pu couvrir cette distance et, selon l’ordinateur de bord, nous n’aurions pu rouler que 496 km avec une batterie chargée à bloc. Et encore, cela baisse lors de notre trajet sur autoroute réalisé à 120 km/h avec le régulateur de vitesse enclenché. Mais même lorsque nous avons emprunté des routes de campagne, notre consommation s’est établie à 20 kWh/100 km, ce qui laisse supposer une autonomie de 385 km. Sur route, nous avons apprécié le système de récupération d’énergie au freinage ajustable par les palettes situées derrière le volant. Cela permet d’évoluer quasiment sans jamais toucher à la pédale de gauche.
L’Enyaq s’est avéré confortable et agréable à conduire. Doté de suspensions efficaces, il offre un bon confort à tous les passagers. Reste que le passage des dos d’âne peut s’avérer chaotique car elles se montrent alors un peu trop sèches.
Autre regret, notamment en ville : une visibilité vers l’arrière qui est un peu juste et peut compliquer certaines manœuvres. Il faudra donc être vigilant.
Sécurité
De série, le Skoda Enyaq est équipé du freinage automatique d’urgence incluant la protection des piétons avec assistance anticollision ; de l’aide au maintien dans la voie (Lane Assist) ; des radars de stationnement avant et arrière avec caméra de recul et du freinage antimulticollision. Les différents packs d’équipements proposés permettent d’obtenir le régulateur de vitesse adaptatif et prédictif (grâce à la lecture des panneaux de signalisation), le détecteur d’angle mort (jusqu’à 70 m) avec l’alerte de sortie de place de stationnement, le Travel Assist 2.5 qui comprend l’assistant de maintien au centre de la voie (Lane Assist Plus), l’assistant d’évitement de collision en milieu urbain ou encore le Traffic Jam Assist qui arrête automatiquement la voiture et redémarre tout en respectant la distance avec les autres usagers dans les embouteillages.
Le Skoda Enyaq 85X en résumé
S’il ne reçoit pas d’évolution esthétique, le Skoda Enyaq 2024 fait le plein de technologies. Le nouveau système d’infotainement, avec préchauffage de la batterie, est plus facile à utiliser et l’écran central est plus lisible grâce à une plus grande surface utile. La nouvelle mécanique, plus performante et offrant une meilleure autonomie (sauf pour le modèle de base Enyaq 60), place le SUV dans le haut du panier. Reste que son prix, si on exclut la version de base (46 460 €), qui débute à 53 500 € et grimpe jusqu’à 66 140 €, n’est pas des plus abordables. La nouvelle ID4 (bientôt en concession) s’affiche à 45 990 € dans sa version Pro 286 ID et une Tesla Model Y Grande Autonomie à 51 990 €.
Les +
- Habitabilité
- Qualité de fabrication
- Performances
- Confort de conduite sur route
Les -
- Poids
- Tarifs
- Annonces vocales du GPS