Yves Martin
Sièges autoLes appuie-têtes réhabilités
Alors que les constructeurs automobiles conseillent généralement de retirer les appuie-têtes arrière lors de l’installation d’un siège auto, nos tests montrent que ces derniers contribuent à la sécurité de l’enfant.
Le manuel d’utilisation présent dans chaque voiture est censé prêcher la bonne parole et donner les instructions aux propriétaires pour une utilisation optimale. Si c’est globalement le cas, les conseils d’installation d’un siège auto ne sont pas toujours opportuns.
Meilleure protection en cas de choc arrière
Beaucoup de constructeurs automobiles recommandent noir sur blanc de retirer les appuie-têtes. La raison invoquée ? L’appuie-tête peut gêner l’installation et empêcher que le siège auto soit bien plaqué contre le dossier du siège de la voiture, impactant potentiellement le confort et la sécurité. Pourtant nos récents tests de sièges auto montrent qu’au contraire, l’appuie-tête peut apporter un bénéfice en cas d’accident. La protection en cas de choc arrière est en effet bien meilleure lorsque l’appuie-tête est présent. En outre, aucun inconvénient majeur ni risque particulier n’a été constaté par l’espace qui peut se créer entre le dossier de la banquette ou du siège arrière et le système de retenue de l’enfant. Mieux, nos mesures montrent que l’appuie-tête permet de réduire, selon le type et la marque du siège enfant et de la voiture, de 57 à 74 % les forces de tension sur la partie supérieure du cou pendant un choc arrière. Et sur route, même dans les cas extrêmes (manœuvres d’évitement d’obstacle par exemple), nous n’avons constaté aucune différence en termes de maintien latéral.
Enfin, le comportement lors d’un freinage d’urgence est quant à lui inchangé, que les appuie-têtes soient en place ou retirés. Seul bémol, notre test a confirmé que le confort d’assise diminue très légèrement, mais pas dans tous les cas, si on laisse l’appuie-tête en place, car l’enfant peut se retrouver assis dans une position un peu plus verticale, donc moins confortable.
À vérifier au cas par cas
Mais si nos tests ont bien montré que la présence de l’appuie-tête n’est pas systématiquement néfaste, il se peut qu’un type de siège et un modèle de voiture en particulier soient incompatibles. Il faudra donc commencer par faire un essai de mise en place avant d’y installer l’enfant. Et s’il apparaît clairement que la présence de l’appuie-tête puisse être préjudiciable (siège enfant beaucoup trop vertical ou basculant latéralement dans les virages), nous recommandons de faire pivoter ce dernier de 180° comme cela est possible sur de nombreux modèles. Sur 213 voitures examinées, nous n’avons relevé que 5 % d’impossibilité de dégager l’appuie-tête au niveau de la banquette arrière soit parce qu’il était intégré à la banquette soit parce que non escamotable.
Dernier conseil, si le dossier du véhicule est réglable en inclinaison, réglez-le de sorte que l’angle d’inclinaison du haut du corps de l’enfant soit au moins à un angle de 30° par rapport à la verticale. Dans tous les cas, mieux vaut se fier aux conseils des fabricants de sièges, beaucoup plus fiables, plutôt qu’à ceux promulgués par les constructeurs automobiles.
Lars Ly
Rédacteur technique