
Camille Gruhier
Nos tests en laboratoire nous incitent à déconseiller l’achat de l’Urban Kanga et du Walser Noemi, deux sièges auto pliants. Explications.
Légers et plutôt faciles à ranger, les sièges auto pliants séduisent autant les parents qui changent souvent de voiture que les grands-parents ne transportant leurs petits-enfants qu’occasionnellement. Mauvaise idée ! Nous avons testé deux de ces modèles compacts, l’Urban Kanga et le Walser Noemi, et leurs notes sont catastrophiques. Le premier obtient 2,9/20, le second, 2/20. Un tel fiasco nous pousse à vous les déconseiller, mais nous devons vous expliquer pourquoi.
Notre comparatif de sièges auto porte sur différents critères. Le plus important est, bien sûr, celui de la sécurité, que nous évaluons en simulant des chocs frontaux et latéraux. Bonne nouvelle, la plupart des sièges auto remplissent leur mission. Mais pas l’Urban Kanga. D’abord, son installation est compliquée et le risque d’erreur, réel. Ensuite, ce modèle est dépourvu d’ailes latérales. Conséquence, le thorax du bambin subit des forces trop élevées en cas de collision. Sa tête risque, en outre, de heurter la portière, car elle peut être projetée en dehors du volume de l’appuie-tête. L’Urban Kanga joue mieux son rôle en cas d’impact frontal, mais les mesures enregistrées au niveau du cou et du thorax indiquent que la protection est tout juste acceptable.
Autre défaut, et non des moindres, nous avons détecté de grandes quantités d’une substance potentiellement cancérogène (interdite dans les jouets depuis 2015) dans sa housse. Sa présence entraîne la disqualification des modèles en contenant. Il s’agit du TDCPP, un retardateur de flamme, dont le contact répété peut s’avérer très néfaste sur le long terme. La majorité des fabricants de sièges auto parvient à s’en affranchir, prouvant ainsi qu’il est possible de ne pas y exposer les enfants, une population particulièrement vulnérable aux composés chimiques. Le Walser Noemi écope d’un score encore plus bas pour le même motif : sa housse renferme un autre retardateur de flamme, le TCPP, lui aussi potentiellement cancérogène, à une dose plus de 2 800 fois supérieure à la limite autorisée (5 mg/kg).
Ces mauvais résultats gomment malheureusement plusieurs points sur lesquels l’Urban Kanga et le Walser Noemi ne déméritent pas. Bien sûr, ils se distinguent par leur facilité d’emploi : pliants, légers (respectivement 3,1 kg et 3 kg) et compacts, ils sont très pratiques à transporter. Et bien que fines, leurs mousses offrent un bon confort à l’enfant, par ailleurs maintenu sur une assise ergonomique. Mais la sécurité de nos petits n’a pas de prix.
Camille Gruhier
Lars Ly
Rédacteur technique
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