Lars Ly
Rédacteur technique
Britax Römer commercialise depuis cet été un nouveau siège Isofix du groupe combiné 1/2/3, le Xtensafix. Ce siège possède la particularité de pouvoir être utilisé avec le harnais de sécurité jusqu’à ce que l’enfant pèse 25 kg, c’est-à-dire pour les groupes 0+, 1 et 2, alors que cette méthode de retenue était jusqu’alors réservée aux groupes 0+ et 1 (enfants de moins de 18 kg). Le fabricant présente d’ailleurs le Xtensafix comme étant « le seul siège qui grandit avec l’enfant ». En attendant les résultats détaillés de nos tests en laboratoire et des crash tests, voici nos premières impressions sur ce siège novateur.
Lourd et compliqué, ce siège auto demande une attention particulière lors de l’installation. Il ne possède pas moins de 4 modes d’installation distincts, dont le choix est fonction du poids de l’enfant. La qualité de fabrication est de haut niveau et l’utilisation d’un harnais en groupe 2 laisse présager une bonne protection en cas de choc frontal pour les enfants pesant jusqu’à 25 kg. Le réglage du harnais et de l’appuie-tête en groupe 3 est très aisé et se fait d’une seule main. Par contre, l’installation du siège n’est pas simple, notamment à cause de la sangle antirotation qui doit être arrimée derrière la banquette arrière du véhicule, et le nombre important de façons d’installer le siège peut être déroutant.
Question sécurité, le point fort de ce siège est l’utilisation étendue du harnais jusqu’au groupe 2 (jusqu’à 25 kg). Mais les multiples possibilités d’installation et la couverture de 3 groupes (1, 2 et 3) sont autant de difficultés auxquelles le Xtensafix doit faire face, car il doit se monter irréprochable quelle que soit la manière dont il est utilisé.
Premier constat lors de la prise en main : ce siège est lourd. La balance indique en effet 12 kg. Le système Isofix et l’utilisation de matériaux solides et de qualité y sont pour beaucoup. Le Xtensafix est constitué d’une coque rigide garnie de polystyrène dense dans les ailes et recouvert d’un habillage légèrement rembourré. La coque est solidaire d’une base contenant le système d’attaches Isofix et peut être inclinée.
Une fois le siège déballé, la première chose à faire est d’étudier scrupuleusement le mode d’emploi, plutôt long du fait des 4 possibilités d’installation, mais très complet. Une installation intuitive est à proscrire vu la complexité du siège. Munissez-vous d’une loupe car les schémas sont un peu trop petits.
En groupe 1, c’est-à-dire pour les enfants qui pèsent entre 9 et 18 kg, le siège est exclusivement Isofix et universel (il peut être installé dans tous les véhicules modernes équipés d’attaches Isofix avec point d’ancrage supérieur pour la sangle antirotation) et ne peut pas être attaché avec la ceinture de sécurité. Quant à l’enfant, il est maintenu par le harnais de sécurité à 5 points.
En groupe 2, c’est-à-dire pour l’intervalle de poids de 15 à 25 kg, trois méthodes d’installation sont possibles :
le siège est attaché avec la ceinture de sécurité et la sangle antirotation, et l’enfant est maintenu par le harnais de sécurité « étendu » (sa boucle de verrouillage est dans une position spécifique adaptée à la morphologie des enfants du groupe 2). C’est le mode d’installation novateur du Xtensafix : il est semi-universel, ce qui signifie qu’il n’est pas utilisable dans certains véhicules (la liste des véhicules compatibles est fournie avec le siège et sur Internet) ;
installation avec Isofit (1) – utilisation des crochets Isofix sans la sangle antirotation – et maintien de l’enfant par la ceinture de sécurité adulte (mode semi-universel) ;
le siège et l’enfant sont maintenus par la ceinture de sécurité adulte, à la manière classique d’un siège du groupe 2/3 ceinturé. Cette installation est universelle.
En groupe 3, les deux modes d’installation possibles sont les deux derniers du groupe 2, à savoir :
installation Isofit (1) et maintien de l’enfant par la ceinture de sécurité adulte (mode semi-universel) ;
le siège et l’enfant sont maintenus par la ceinture de sécurité adulte (à la manière classique d’un siège du groupe 2/3 ceinturé, mode universel).
Utilisation avec le harnais
Le harnais peut être utilisé en groupe 1 et 2, c’est-à-dire de 9 à 25 kg. Avant d’être installé dans la voiture, celui-ci doit être réglé à la taille de l’enfant.
Le réglage en hauteur du harnais et de l’appuie-tête se fait simultanément grâce à un système d’ajustage rapide situé au dos du siège. Il possède 6 positions.
Attention, la boucle du harnais située entre les jambes de l’enfant possède 2 positions de réglage : l’une pour le groupe 1, l’autre pour le groupe 2.
Utilisation sans harnais
L’utilisation sans harnais peut se faire à partir de 15 kg (groupes 2 et 3). Le réglage du siège se résume au réglage en hauteur de l’appuie-tête et se fait d’un seul geste en actionnant une poignée située au dos du siège. L’opération peut se faire alors que le siège est déjà installé dans la voiture.
Démontage/remontage du harnais
Démonter le harnais ne pose pas de problème particulier mais le mode d’emploi est malgré tout nécessaire. Certains gestes sont en effet obligatoires, à commencer par régler le harnais en position haute avant de le retirer, faute de quoi l’appuie-tête ne pourra pas être réglé dans la position la plus haute par la suite.
Nous avons apprécié la présence d’une poche en tissu destinée à y loger le harnais, les coussinets d’épaule, les guides d’attaches Isofix et la sangle antirotation quand ils ne sont pas utilisés. La platine qui relie les deux sangles constituant le harnais possède également un logement spécifique : elle ne risque donc pas d’aller se loger dans un endroit indésirable.
Le remontage du harnais est plus compliqué et nécessite une grande attention pour être fait correctement. Une erreur de remontage peut en effet diminuer ou supprimer la protection de l’enfant, voire le mettre en danger.
Le siège auto Xtensafix peut être installé de quatre manières.
Groupe 1
Le siège est exclusivement Isofix pour le groupe 1. L’arrimage des deux crochets aux points d’ancrages inférieurs du véhicule est facilité par l’emploi des deux pièces de guidage livrées avec le siège.La sangle antirotation est d’un usage simple et classique. Un témoin de tension vert indique que la sangle est suffisamment tendue.
L’installation en groupe 1 ne pose donc aucun problème et se fait aisément, mais nécessite d’accéder au point d’ancrage de la sangle antirotation, situé dans le coffre, au dos du siège de la voiture ou au niveau de la plage arrière.
Groupe 2 avec harnais de sécurité
C’est le mode d’installation le plus compliqué. Le siège est d’abord attaché avec la ceinture de sécurité adulte qui doit passer non pas devant mais derrière le dossier, avant d’être tendue et verrouillée avec une pince. Si l’accès est suffisamment dégagé pour passer les mains, l’ouverture de la pince est plutôt étroite.
Ceci fait, il faut arrimer et tendre la sangle antirotation.
Groupes 2 et 3 avec Isofit
L’installation du siège dans la voiture est la même qu’en groupe 1 sans l’utilisation de la sangle antirotation. C’est donc une opération simple et rapide.
Groupes 2 et 3 avec ceinture de sécurité
Aucun souci puisque le siège est simplement posé sur la banquette arrière et attaché avec la ceinture de sécurité lorsqu’il n’est pas utilisé.
Remarque : les crochets Isofix au niveau du siège sont protégés par un cache. Celui-ci doit être retiré pour l’utilisation en mode Isofix ou Isofit, mais il ne faut surtout pas l’égarer, sinon, il ne sera plus possible par la suite d’escamoter le système Isofix et le siège ne pourra plus être utilisé dans une voiture démunie de points d’ancrage Isofix.
Pas de souci pour cette opération.
Utilisation avec le harnais
Pour installer l’enfant, le harnais doit être desserré. Une fois l’enfant assis, le harnais est bouclé puis tendu grâce à une sangle située de manière classique entre les jambes de l’enfant. Le réglage et l’utilisation du harnais ne posent aucun problème, mais il n’est pas suffisamment grand pour accueillir les enfants du groupe 2 dont le poids avoisine les 25 kg.
Installation sans le harnais
Un fois l’enfant assis, la ceinture de sécurité adulte est passée devant lui et verrouillée après avoir été placée correctement. Elle doit notamment passer dans un guide de couleur rouge solidaire de l’appuie-tête.
La notice est longue et compliquée et les schémas sont trop petits, mais elle contient toutes les informations nécessaires pour une utilisation correcte. Présentée sous la forme d’un dépliant de 24 pages, elle possède un ordonnancement qui ne nous a pas paru logique.
La liste des véhicules compatibles pour les modes semi-universels donne des explications claires et précises.
L’assise du Xtensafix possède un relief marqué et très ergonomique. La grande ouverture des passages de ceinture de sécurité adulte au niveau du bassin facilite le positionnement de celle-ci.
La housse légèrement molletonnée procure un confort suffisant.
Trois positions d’inclinaison sont possibles et le dossier est réglable en hauteur.
Le siège est déhoussable assez facilement mais pour démonter les coussinets d’épaule et la housse de l’appuie-tête (et surtout pour la remonter), il faut démonter le harnais. En effet, les points d’attache de la housse de l’appuie-tête sont inaccessibles tant que celui-ci n’est pas en butée haute, chose impossible à faire si le harnais est installé.
La housse est lavable en machine.
Le harnais de sécurité à 5 points retient mieux l’enfant que la ceinture de sécurité adulte : c’est pour cette raison que Römer a étendu son utilisation au groupe 2, c’est-à-dire jusqu’à 25 kg. Mais une question vient immédiatement à l’esprit : pourquoi utilise-t-on la ceinture de sécurité adulte pour retenir le siège en groupe 2, et non plus les attaches Isofix, comme en groupe 1 ? Réponse : parce que les attaches Isofix sont conçues pour retenir une masse de 33 kg. Le siège Xtensafix pesant 12 kg, le poids maximum de l’enfant en mode Isofix ne peut donc excéder 21 kg. Or, le groupe 2 s’étend de 15 à 25 kg. C.Q.F.D.
Mise à jour du jeudi 14 novembre 2013
Britax Römer a finalement décidé d’arrêter la fabrication et la vente du siège auto Xtensafix.
(1) L’appellation « Isofix » ne s’applique qu’aux groupes 0, 0+ et 1. En groupes 2 et 3, l’utilisation des crochets Isofix est donc appelée autrement… Dans le cas présent, Römer a choisi le terme « Isofit ».
Lars Ly
Rédacteur technique
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