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Sécurité des jouetsGuère mieux

Poussée par les incidents et nombreux retraits de jouets des derniers mois, la Commission européenne a entrepris une révision de la réglementation sur la sécurité des jouets. Quelques mesures vont dans le bon sens, mais Bruxelles n'est pas allé assez loin concernant les substances chimiques toxiques.

Selon Günter Verheugen, le commissaire chargé de la politique industrielle, l'adoption par le Parlement européen de la directive sur la sécurité des jouets devrait rassurer les citoyens de l'Union et les inciter à passer les fêtes sereinement : « Tout ce que les législateurs peuvent faire pour que les enfants puissent utiliser leurs jouets en toute sécurité a été fait », a-t-il assuré à l'issue du vote. La réalité est loin d'être aussi rose. Selon le Beuc, qui fédère les associations de consommateurs au niveau européen, la nouvelle réglementation ne résoudra pas tous les problèmes et n'assainira pas totalement le marché.

Certes, les contraintes des fabricants avant la commercialisation seront plus strictes. Mais les carences restent nombreuses. La plus inquiétante concerne les produits chimiques cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction. Malgré leurs effets nocifs reconnus, ils pourront toujours entrer dans la composition des jouets. Seule restriction : ils ne devront pas être présents dans les parties accessibles. Même demi-mesure pour les parfums allergisants : les plus dangereux sont évincés, mais pour les autres, les fabricants pourront se contenter d'une étiquette qui les exonérera de toute responsabilité. Enfin, la plupart des jouets - même ceux ayant posé des problèmes par le passé, comme les petits aimants ! - ne seront pas contrôlés par un organisme tiers indépendant. « Le texte reflète davantage les intérêts de l'industrie du jouet que ceux des enfants », regrette le Beuc. Qui prédit qu'étant données les lacunes, « une nouvelle révision du texte sera bientôt nécessaire et inévitable ».

Quelques points de la directive constituent cependant un progrès. Les jouets enrobés dans un chocolat ou un gâteau devront impérativement être protégés par un emballage, pour éviter les ingestions accidentelles. Et les avertissements sur les jouets seront visibles et plus cohérents : on ne verra plus d'étiquettes interdisant aux moins de 3 ans l'usage de jouets manifestement destinés à cette tranche d'âge !

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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