Micaëlla Moran
Faites de beaux rêves
La Commission européenne vient de fixer de nouvelles normes de sécurité pour quelques articles de puériculture. En ligne de mire, les gigoteuses, les couettes et les matelas. Objectif : prévenir les (trop) nombreux accidents du sommeil.
Les petits passent plus de la moitié de la journée au lit, la plupart du temps sans surveillance. Les nouveau-nés dorment en moyenne 16 h par jour, les 3 à 5 ans de 11 à 13 h. Ce lieu que l'on croit sans danger ne l'est pas. Une étude menée dans l'Union européenne de 2007 à 2008 a recensé quelque 17 000 accidents touchant les moins de 4 ans, une autre réalisée aux États-Unis corrobore ces résultats.
L'étude européenne a permis de dresser le « hit-parade » des produits les plus souvent mis en cause :
- les matelas, dont les principaux risques sont le coincement (un matelas trop petit laisse des ouvertures où l'enfant peut rester coincé et étouffer) et l'inflammabilité ;
- les gigoteuses et les tours de lit : les lanières trop longues des tours de lit, les boucles, les éléments de décoration ou de rembourrage qui se détachent peuvent provoquer l'étranglement, la suffocation et l'étouffement. Une gigoteuse trop grande fait courir à l'enfant le risque de glisser au fond ;
- les couettes : le danger de ces articles avait été mis en lumière dès 1992 par la Commission de sécurité des consommateurs, qui recommandait aux parents de ne pas trop chauffer la chambre. Un conseil valable aussi si l'enfant porte une gigoteuse. Il faut savoir qu'une très forte élévation de la température (au-delà de 40-41 °C) peut conduire au décès, le danger est encore plus grand lorsque l'enfant a de la fièvre ;
- les hamacs : attention aux chutes (défaut de structure ou de stabilité), coincements et autres blessures (erreurs de conception).
Ces divers articles n'étaient couverts par aucune norme spécifique. Désormais, de nouvelles exigences de sécurité vont leur être appliquées, incluant la rédaction de modes d'emploi très clairs avec avertissements et instructions en matière d'hygiène des duvets d'origine animale. Il s'agit d'une première étape. Car cette proposition doit à présent être examinée par le Parlement européen et le Conseil avant d'être transmise au Comité européen de normalisation. Entrée en vigueur prévue dans 2 ans. En attendant, soyez vigilants.