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Seat LeonPremières impressions

À défaut de changer radicalement de style, la nouvelle Seat Leon voit son niveau d'équipement amélioré et quelques défauts corrigés. Dommage que certains persistent.

Changer dans la continuité : c’est en substance le résumé du restylage de la Leon. La compacte étant le second modèle le plus vendu en France par Seat, derrière la citadine Ibiza (dont une nouvelle mouture fera son apparition dans quelques semaines), le constructeur a apparemment préféré ne pas prendre de risques. Pour dénicher les modifications de style, il faudra donc un œil expert capable de repérer les nouveaux projecteurs, antibrouillards et feux arrière intégrant la technologie LED ainsi que la calandre et les pare-chocs légèrement modifiés.

Qualité de vie à bord

Disponible seulement en noir, l'habitacle de la Leon est très bien réalisé.

Comme pour l'extérieur, seul un œil averti s’apercevra rapidement des nouveautés à bord de la Leon. Exit la couleur grise, qui laisse place à un habitacle uniquement disponible en noir, « plus qualitatif » selon le constructeur. Si la couleur change, la qualité reste et l’assemblage des matériaux demeure très soigné. On découvre ensuite l’absence de clef de contact (de série sur les finitions FR et Excellence) et de levier de frein de stationnement, qui disparaît au profit d’une version électrique.

L'ergonomie est simplifiée avec l’adoption d’un nouvel écran tactile de 8 pouces intégrant les commandes des différents dispositifs (radio, téléphone, navigation…). Les boutons, jusqu’alors placés sur la console centrale, disparaissent et offrent alors un espace plus dégagé et plus pratique. Enfin, dernière nouveauté, totalement invisible, la Leon bénéficie d’une amélioration de l’acoustique avec l’ajout d’insonorisant et un travail sur différentes liaisons mécaniques de la carrosserie. Une évolution attendue et qui devrait corriger un défaut que nous reprochions à la précédente version dans nos tests, comme sur la Leon ST 1.8 TSI 180 pour laquelle nous ne donnions qu’une étoile sur le critère du bruit intérieur. À voir si nos futures mesures confirmeront cette amélioration.
 

La commande de frein de stationnement est désormais électrique.

Pour le reste, rien ne change et on trouve facilement ses marques dans cet intérieur un peu trop classique. Dommage que Seat n'ait pas corrigé le problème des reflets dans les vitres latérales. En effet, l'entourage chromé des ouïes d'aération se reflète au niveau des rétroviseurs, ce qui gêne le conducteur.

Côté navigation, nous avons été très désagréablement surpris par le GPS qui s'est avéré très décevant lors de notre prise en main. En effet, il est imprécis dans ses indications, souvent même en retard et donne des informations perturbantes. Par exemple, il est capable d’annoncer dans un rond-point « sortir maintenant à la troisième sortie » ! Une autre fois, il nous intimera de faire demi-tour sans raison. Toutefois, nous lui accordons le bénéfice du doute car il s'agit peut-être d'une erreur lors de la programmation de l’itinéraire et de l’organisation des points de passage. Enfin, dans les réglages du système de navigation, nous n'avons pas réussi à trouver un affichage qui nous convienne (orientation de la carte, échelle, zoom automatique...) alors que des icônes sont censées permettre de modifier ces critères.
 

Le GPS a montré de sérieuses lacunes lors de notre prise en main.

Au volant

Nous avons conduit la Leon avec deux moteurs à essence : le 1.4 TSI de 150 ch (avec système de désactivation des cylindres ACT) et le petit trois cylindres 1.0 EcoTSI de 115 ch. Tous deux étaient associés à une boîte de vitesses à double embrayage DSG à 7 rapports. Le premier s'est avéré très performant et capable d’offrir des sensations presque sportives. La boîte de vitesses, très réactive, permet au conducteur de maîtriser totalement les changements de rapports grâce au mode « sport » et aux palettes situées derrière le volant. Nous avons toutefois regretté que celles-ci soient solidaires du volant et non de la colonne de direction. En effet, sur les routes sinueuses, lors des braquages importants, le conducteur n’a plus accès à ces dernières lorsqu’il a changé la position de ses mains. Le second bloc, plus modeste sur le papier, n’a pas démérité et s’est avéré plutôt agréable à conduire. Même sur les routes de montagne, il n'a pas déçu et sait répondre présent en cas de besoin. Son plus gros défaut est qu'il s'avère très bruyant à haut régime. Au-dessus de 4 000 tr/min, il émet même un bruit de crécelle très désagréable et on a presque l'impression d'avoir affaire à un diesel.
 

Le moteur TSI 150 ch se révèle très agréable à conduire.

Côté consommation, sur des trajets très variés comprenant aussi bien des routes sinueuses que des voies rapides et urbaines, les deux moteurs se sont montrés quasiment aussi gourmands ou sobres l'un que l'autre. Ainsi, l'ordinateur de bord affichera respectivement 8,2 et 8 litres de moyenne aux 100 km. Rien de rédhibitoire étant donné la topologie du tracé emprunté. En ce qui concerne la tenue de route, nous avons conduit la première version en finition FR, donc avec un châssis sport dédié. S’il est en phase avec la philosophie de la finition à caractère sportif, ce dernier s’est vraiment montré très ferme. Les suspensions se sont révélées nettement plus agréables en version « normale ». Même si le comportement routier perd un peu en caractère, les passagers seront beaucoup secoués lors des passages sur des ralentisseurs ou autres bosses. Nous conseillons donc de faire un essai avant de passer commande d’une finition FR pour s’assurer que la fermeté du châssis convient bien. En tout cas, dans les deux versions, la Leon dispose en toutes circonstances d'une très bonne tenue de route et ne pose aucun souci particulier.

Sécurité

C’est certainement l’un des domaines où la Leon progresse le plus en adoptant de nouveaux systèmes de sécurité et d’aide à la conduite. La compacte peut ainsi recevoir, de série selon les finitions ou en option, des feux de route intelligents, un régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au freinage d’urgence avec détection des piétons, la détection de changement involontaire de voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation, et le système Traffic Jam Assist. Ce denier permet une conduite semi-automatique dans les embouteillages qui annonce les prémices de la voiture autonome.
 

Le Traffic Jam Assist contrôle l'accélération et la décélération du véhicule.

La Seat Leon en résumé

Les quelques changements apparus sur la nouvelle Leon ne révolutionnent pas la voiture. Elle reste confortable, ou à caractère sportif en finition FR, spacieuse et très bien finie. Par rapport à sa devancière, le tarif ne progresse pas énormément alors que le niveau d’équipement s’accroît. Cela permet à la compacte de garder généralement un avantage financier par rapport à la concurrence. Attention toutefois à ne pas comparer uniquement le prix facial mais à bien détailler la dotation de série avec la concurrence. Ainsi, la Leon 5 portes demande de 19 990 € à 31 885 € alors qu’une Renault Megane se vend entre 19 200 et 32 200 €, une Ford Focus est comprise entre 18 300 et 39 700 € et une Opel Astra entre 20 400 et 27 000 €. À noter enfin que la Leon est l’une des seules de son segment à être encore proposée avec trois carrosseries différentes : 3 portes (SC), 5 portes et break (ST). Reste que l’une des stars du segment, la Peugeot 308, va elle aussi bénéficier prochainement d’un restylage, ce qui risque de changer un peu la donne dans le paysage des voitures compactes.

Les +

  • Finition
  • Agrément de conduite
  • Confort
  • Habitabilité
  • Niveau d’équipement

Les -

  • Intérieur classique
  • GPS
  • Bruit à haut régime du moteur 1.0 TSI 115
Yves Martin

Yves Martin

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