Yves Martin
Seat AtecaPremières impressions
Avec l'Ateca, son tout premier SUV, Seat ne prend pas de risques et joue la carte de la sobriété et de la qualité de fabrication. Le tout proposé à un prix souvent plus intéressant que la concurrence.
Premier SUV compact de Seat, l’Ateca débarque dans un segment très concurrentiel où les nouveautés foisonnent. À commencer par son cousin, le Volkswagen Tiguan dont la nouvelle mouture est arrivée courant 2016 et dont il reprend de nombreux organes mécaniques. Il adopte aussi le même style classique, au risque de passer pour un véhicule austère devant le novateur Peugeot 3008 tout juste élu voiture de l’année 2017.
Qualité de vie à bord
L’intérieur de l’Ateca donne aussi dans le très classique et l’on retrouve la même ambiance stricte et le même manque de fantaisie qu’à l’extérieur. Cela n’empêche pas que la planche de bord, traitée d’un seul tenant, soit toutefois très bien conçue et très agréable à l’œil. Elle utilise des matériaux agréables au toucher et bien rembourrés. Seules les parties latérales de la console centrale et les bas des portières (qui intègrent les bacs de rangement) sont conçus avec des plastiques rigides qui sonnent creux. Si visuellement, cela ne choque pas vraiment, c’est surtout dès que l’on s’y cogne, ou qu’un objet se balade dans le vide-poche d’une porte, qu’on remarque le bruit déplaisant qu’ils émettent.
Autre détail perfectible sur notre modèle pris en main : le réglage du siège conducteur manque de précision. Lorsqu’on le manœuvre, il n’est pas rare de devoir le « secouer » afin d’enclencher correctement les crans de sécurité.
Pour le reste, le niveau de qualité est assez élevé et Seat atteint certainement ici son meilleur niveau. On regrette cependant que l’Ateca manque de rangements : la boîte à gants et les bacs de rangement des portières sont tous de petite taille et il faudra alors faire preuve d’imagination pour réussir à ranger tout son attirail. Heureusement, le volume de coffre est d’un bon niveau pour le segment des SUV et l’Ateca se place dans la moyenne haute du segment avec un volume de chargement de 510 dm3. Au-delà de son volume, c’est surtout l’ouverture du coffre qui est appréciable : la forme dégagée est en effet très pratique et le seuil de chargement est placé plutôt assez bas, ce qui évite de se fatiguer pour placer les bagages.
Sans fioriture ni effet de style, l’habitacle du SUV espagnol est donc facile à prendre en main et il est facile de s’approprier les différentes fonctionnalités proposées. L’ergonomie générale est assez bonne avec des commandes bien placées qui tombent facilement sous la main. Seule celle du régulateur de vitesse adaptatif, trop petite, est un peu plus complexe à gérer en raison des différentes possibilités offertes par le dispositif (programmation de la vitesse, de la distance avec le véhicule qui précède…). Le combiné d’instruments est très classique (l’Ateca ne dispose pas du combiné numérique comme sur la dernière Volkswagen Golf 7) et lisible, tout comme l’écran central. La gestion des différentes fonctionnalités multimédias et GPS est simple et les touches de raccourcis permettent d’accéder rapidement au menu concerné.
Nous avons noté un très bon point avec une interaction approfondie entre les différents systèmes qui permet au constructeur de proposer des solutions intéressantes. Par exemple, le système de navigation propose automatiquement de vous guider vers une station-service lorsque le niveau de carburant est trop bas (allumage du témoin de réserve). Une aide simple et utile.
Au volant
Nous avons roulé avec une motorisation 1.4 EcoTSI 150 ch associée à la boîte de vitesses à double embrayage DSG 7 : un duo qui cumule les bienfaits et s’avère, à notre avis, l’un des plus performants de la gamme. À commencer sur les trajets urbains où il prend tout son sens : absence de vibrations et de bruit (le moteur est d’ailleurs si silencieux que le constructeur a fait l’impasse sur toute forme d’insonorisation sous le capot) et, surtout, aucune vitesse à passer laissant au repos la jambe gauche. L’Ateca est ainsi très agréable à conduire en circulation urbaine. D’autant plus que la visibilité, y compris de trois quart arrière, est assez bonne, ce qui permet au conducteur de bien appréhender le gabarit de la voiture. Les manœuvres ne poseront pas de souci et le SUV est relativement maniable. De toute façon, les différents radars installés sur la voiture veillent au grain et avertiront de la proximité d’un obstacle partout autour de la voiture.
Sur route, nous avons globalement apprécié l’agrément de fonctionnement du moteur. La puissance est largement suffisante et le moteur dispose d’un répondant appréciable. Dès lors, l’Ateca ne pose aucun souci pour effectuer un dépassement ou s’insérer dans le trafic. Au besoin, il est même possible de sélectionner le mode sport qui permettra de repousser les passages des rapports afin de disposer d’une meilleure reprise. Enfin, sur autoroute, le Seat s’est montré un peu moins agréable en raison de la présence de bruits aérodynamiques apparus dès les 110 km/h. Sans être véritablement rédhibitoires, ces perturbations deviennent quand même vite prenantes. Après notre parcours mixte de route, autoroute et ville, le seul véritable grief que nous retiendrons sur ce moteur est sa consommation moyenne relevée sur l’ordinateur de bord. Il nous a en effet été impossible de descendre sous la barre des 8,5 l aux 100 km alors que le constructeur l’affiche à 5,5 l/100 km. Les trajets se feront dans de bonnes conditions et les suspensions, bien qu’un peu fermes sur les petites bosses ou les routes en mauvais état, offrent un bon confort. On notera tout de même une certaine sensibilité au vent latéral à laquelle il faudra s’habituer.
Sécurité
Entré dans le giron de Volkswagen depuis de nombreuses années, Seat dispose aujourd’hui d’un arsenal important d’équipements technologiques dernier cri. L’Ateca peut ainsi recevoir ce qui se fait de mieux en matière d’aide à la conduite et de sécurité. Comme par exemple, le Traffic Jam Assist qui permet une conduite assistée, avec gestion de la vitesse et de la direction, jusqu’à 60 km/h. Il dispose aussi de la détection de piéton, de la lecture des panneaux de signalisation, des détecteurs d’angles morts, de l’assistant de sortie en marche arrière, d’une vision « vue du ciel » de l’environnement de la voiture, du système de parking automatique (parallèlement ou perpendiculairement à la chaussée) ou encore des feux de route intelligents.
Le Seat Ateca en résumé
Bien fini, bien équipé et bien motorisé, le premier SUV de Seat semble plutôt bien né pour affronter la rude concurrence de son segment. Sur la route, il est aussi efficace et sa conduite s’avère plutôt agréable. Côté tarif, Seat réalise un bon coup avec notre version 1.4 EcoTSI 150 DSG 7 Xcellence proposée à partir de 31 335 €. Cette finition haut de gamme bien équipée n’est certes pas donnée, mais est plus abordable qu’un Volkswagen Tiguan de motorisation équivalente disponible à partir de 38 170 € en finition Carat. Elle est aussi plus intéressante qu’un Peugeot 3008 1.2 l PureTech 130 S&S EAT6 en finition Allure qui demande 32 350 €. Par contre, le Seat est beaucoup plus classique que ce dernier et dispose d’un style beaucoup moins aguicheur.
Les +
- Qualité des matériaux
- Finition
- Agrément de conduite
- Confort
Les –
- Manque d’originalité
- Bruits aérodynamiques
- Manque de rangements intérieurs