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Elsa Casalegno
Santé publique France a publié début juillet de nouvelles données sur l’exposition des adultes et des enfants à 27 métaux (cadmium, arsenic, chrome, cuivre, mercure…). Toute la population est imprégnée, à des niveaux parfois supérieurs aux limites recommandées par les autorités de santé. Or, ces molécules peuvent avoir des « effets néfastes sur la santé », rappelle Santé publique France. L’une des sources principales de contamination est l’alimentation.
Les Français sont riches en métaux… dans leur organisme ! Selon Santé publique France (SPF), l’ensemble de la population hexagonale, adultes comme enfants, est imprégnée de diverses molécules, en particulier le cadmium, le cuivre, le nickel, le mercure, le chrome et l’arsenic. Ces niveaux de contamination sont supérieurs à ceux observés dans la plupart des pays d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord (sauf pour le nickel et le cuivre). Or, certains de ces métaux ont des conséquences délétères pour la santé : cancérogènes, neurotoxiques, entraînant des effets osseux, rénaux, cardiovasculaires…
Ces résultats préoccupants ont été publiés début juillet par SPF. Ils sont issus de l’étude nationale de santé publique Esteban, menée en 2016-2017 sur 1 104 enfants et 2 503 adultes. Ils ont aussi montré que la situation s’est dégradée pour l’arsenic, le cadmium et le chrome par rapport à la précédente étude (2006-2007). Au point que SPF appelle à « diminuer les expositions de la population à ces substances, en agissant sur les sources d’exposition ».
Ces métaux nous arrivent principalement dans les aliments que nous consommons :
D’autres sources y contribuent aussi :
Les enfants présentaient dans l’étude des teneurs préoccupantes en cadmium. Les chercheurs soupçonnent leur consommation plus importante de céréales du petit-déjeuner, dont la culture (en conventionnel) requiert des épandages d’engrais phosphatés riches en cadmium. De plus, ils sont davantage exposés que les adultes au cuivre, car ils consomment davantage de légumes bio. SPF rappelle toutefois que le cuivre est un oligoélément indispensable pour l’humain.
Pour les fumeurs, c’est simple : arrêter la cigarette réduirait leur imprégnation au cadmium tout en baissant le risque d’un cancer du poumon, de la gorge ou encore du tube digestif. Pour ce qui est des sources de contamination alimentaires, l’exercice est plus difficile, en particulier en ce qui concerne les produits de la mer : du fait de leurs qualités nutritionnelles (richesse en vitamine D, en oméga 3…), les autorités de santé recommandent de manger du poisson deux fois par semaine (en alternant un gras et un maigre). Compte tenu de leur teneur en cadmium, en arsenic, en mercure et en chrome, il est néanmoins judicieux de diversifier les espèces et les lieux de pêche, et réduire les quantités – les Français étant de gros consommateurs.
100 % de la population exposée (en hausse par rapport à la précédente étude Esteban de 2006-2007), dont 28 % des adultes et 2 à 3 % des enfants dépassent le seuil de surexposition. L’arsenic est présent naturellement dans l’environnement. Il provient aussi d’activités industrielles et agricoles.
Sources d’exposition :
Risques pour la santé :
De 96 à presque 100 % de la population exposée (semblable à l’étude précédente), dont 2,4 % des enfants et 2 % des femmes en âge de procréer dépassent le seuil recommandé.
Sources d’exposition :
Risques pour la santé :
100 % de la population exposée (en hausse), dont presque la moitié des adultes dépassent le seuil d’exposition critique proposé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Sources d’exposition :
Risques pour la santé :
Presque 100 % de la population exposée (en hausse) ‒ pas de seuil limite déterminé.
Sources d’exposition :
Risques pour la santé :
Plus de 97 % de la population exposée ‒ pas de seuil limite déterminé. Il s’agit néanmoins d’un oligoélément essentiel.
Sources d’exposition :
Risques pour la santé :
Plus de 98 % de la population exposée (semblable) ‒ pas de seuil limite déterminé.
Pas de source principale identifiée.
Risques pour la santé :
100 % de la population exposée (en baisse). Parmi les enfants de l’étude, 24 (soit 2,9 %) présentaient un niveau supérieur au seuil de vigilance, 1 atteignait la limite du seuil d’intervention, et 1 le dépassait très largement.
Sources d’exposition :
Risques pour la santé :
Elsa Casalegno
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