Perrine Vennetier
Santé cardiovasculaireComment la colère nuit aux artères
Les personnes colériques sont-elles plus à risque de problèmes cardiovasculaires ? C’est probable quand on voit les effets très concrets de cette émotion sur la santé de nos vaisseaux sanguins.
Le stress est un facteur de risque d’infarctus ou d’AVC désormais bien établi. Il semblerait que les émotions négatives, comme la colère ou l’anxiété soient, elles aussi, néfastes à la santé cardiovasculaire. Une étude récente, parue dans le Journal of the American Heart Association (1), montre que c’est le cas pour la colère qui a un impact réel, délétère et durable sur nos artères !
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont demandé à des volontaires de se remémorer un épisode de leur vie les ayant fait sortir de leurs gonds. C’est un bon moyen de provoquer la colère car les déclencheurs de ce sentiment sont propres à chacun. Chez les personnes ainsi « encolérées », ils ont constaté une perte de la capacité de dilatation de leurs vaisseaux sanguins. Or cette rigidification est une situation propice aux accidents cardiovasculaires. Et cet effet néfaste durait 40 minutes après l’épisode de colère ! En revanche, ils n’ont pas constaté un tel effet avec l’anxiété et la tristesse.
Pas que dans la tête
Ces travaux s’inscrivent dans un courant de compréhension des effets, bien réels, sur le corps de ce qui se passe dans la tête. Les états psychiques ont en effet de nombreuses répercussions physiologiques. Une autre étude, parue début juin dans eLife (2), a ainsi consisté à faire avaler à des volontaires un mini-capteur d’acidité puis à leur montrer des vidéos inspirant du dégoût. Celui-ci s’est effectivement traduit par une hausse de l’acidité dans l’estomac. Nos boyaux sont décidément des petits êtres sensibles.