Camille Gruhier
Salles de fitnessHygiène et santé à revoir
Soucieux de leur santé et de leur bien-être, les Français sont de plus en plus nombreux à s'inscrire dans une salle de fitness. La Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) s'inquiète du manque d'hygiène et d'informations santé apportées aux pratiquants.
Pour être en forme, il suffit de suivre deux règles d'or : manger équilibré et pratiquer une activité physique régulière. Pour la première, tout se joue derrière les fourneaux. La seconde, de plus en plus de Français l'appliquent en s'inscrivant dans une salle de fitness. Les 3 000 clubs comptent aujourd'hui entre 3 et 5 millions de fidèles, soit 6 à 8 % de la population. Cours collectifs, cardio-training, musculation, activités aquatiques, hammam, sauna... Chacun y trouve chaussure à son pied. Mais la sécurité, l'hygiène et la prise en compte de la santé des usagers laissent à désirer, selon la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC).
Auto-saisie du sujet en janvier 2009, puis alertée sur les pratiques d'une salle parisienne en avril, la Commission a décidé de lancer une enquête destinée à évaluer l'offre de service et les conditions de sécurité offertes aux utilisateurs. Elle l'a confiée au Centre régional d'innovation et de transfert de technologie (CRITT), qui a enquêté durant l'été 2009 en deux volets. Un questionnaire sur Internet a d'abord permis de mesurer le degré de satisfaction des pratiquants. Puis une trentaine de clients mystère ont visité 32 salles en passant par le processus « normal » d'inscription et de première séance de découverte des locaux, des équipements et du personnel d'encadrement.
Des salles... sales
Au tableau des résultats, un constat peu reluisant : seuls 24 % des clients sont « tout à fait satisfaits » de la propreté générale de la salle fréquentée (56 % « plutôt satisfaits »), et 21 % sont « tout à fait satisfaits » de la propreté des sanitaires (52 % « plutôt satisfaits »). Près de la moitié des sportifs sont donc globalement mécontents de l'hygiène. Par ailleurs, concernant la procédure d'inscription, la CSC regrette que les professionnels n'exigent pas toujours de « certificat médical de non-contre-indication » à la pratique sportive envisagée, même s'ils n'y sont pas légalement tenus. Par ailleurs, moins de la moitié des salles visitées donnent des informations sur les précautions à prendre ; elles sont à peine plus nombreuses à questionner le client sur son état de santé et son niveau d'entraînement. À noter enfin que la moitié des salles n'informent pas suffisamment des modalités d'utilisation des appareils.
Actuellement, ces clubs de gym sont régis par le code du sport et doivent respecter un arrêté du 3 janvier 1966 (hauteur minimum de plafond de 2,80 m, capitonnage de tout obstacle, système d'aération ou de ventilation assurant un renouvellement d'air d'au moins 30 m3 par personne et par heure, etc.). Pour renforcer la sécurité, ce dispositif réglementaire devrait être complété prochainement ; une proposition d'avant-projet de norme relative aux salles de remise en forme est en cours d'élaboration sous l'égide de l'AFNOR.
En attendant, la CSC recommande aux professionnels d'installer dans chaque salle un défibrillateur, un sonomètre, et de mettre à disposition un cardiofréquencemètre pour contrôler le pouls des pratiquants.