Roland-GarrosDes abonnés hors jeu
Ces quinze derniers jours, seuls les abonnés à Orange auront pu regarder les matchs de Roland-Garros sur leur téléphone mobile, grâce à l'exclusivité qu'a obtenue leur opérateur. Les clients des autres opérateurs ne peuvent même pas envisager d'obtenir le moindre dédommagement.
Roland-Garros se termine et les abonnés à SFR et Bouygues vont enfin pouvoir retrouver leurs programmes de télé habituels sur leur mobile. Pendant les 15 jours qu'a duré le tournoi du tennis, ils n'ont pas eu accès aux programmes de certaines chaînes publiques. En cause, l'accord signé par l'opérateur Orange avec la Fédération française de tennis (FFT) et France télévisions afin de retransmettre en exclusivité des matchs sur les téléphones mobiles.
À la demande d'Orange et de France télévisions, SFR et Bouygues ont dû se résigner à couper l'accès de leurs clients aux flux vidéos de France 2, France 3 et France 4. Face à la colère de ses abonnés, SFR a décidé de faire machine arrière et de ne plus couper l'accès qu'au moment des matchs (Voir notre visuel ci-dessous). Aujourd'hui, l'opérateur se dit « très irrité » et prêt à saisir l'Autorité de la concurrence. De l'autre côté, la FFT et Orange s'appuient sur l'accord qu'ils ont signé. « En contrepartie, l'application Roland-Garros sur iPhone, qui permet d'accéder à toutes sortes de contenus (résultats, informations sur les joueurs...), a été rendue disponible pour tous les abonnés, y compris ceux de nos concurrents », précise l'opérateur, seule la partie vidéo n'étant accessible qu'aux abonnés Orange.
Le message d'indisponibilité sur un téléphone SFR au moment de la diffusion de Roland-Garros.
Pas la moindre compensation
Mais le fait est là : alors qu'ils paient entre autres pour ce service, de nombreux consommateurs n'ont pu accéder à certains programmes de télé sur leur téléphone portable. Si l'exclusivité de diffusion est compréhensible (une chaîne de télé qui produit un documentaire est en droit d'être la seule à le diffuser), l'exclusivité de transport, elle, est inacceptable en ce qu'elle oblige le client à changer d'opérateur pour regarder tel ou tel programme.
Derrière cette histoire de gros sous, le consommateur est mis devant le fait accompli. Il ne peut même pas envisager la moindre compensation, les opérateurs ayant pris soin d'inclure dans leurs conditions générales des clauses prévoyant ce genre de situation. Des situations qui pourraient être amenées à se reproduire lors de la Coupe du monde de football.