Morgan Bourven
RéparabilitéLe bonus réparation bientôt doublé et élargi
Le dispositif d’aide à la réparation lancé le 15 décembre 2022 n’a pas trouvé son public. Pour le rendre plus attractif, le gouvernement a décidé de doubler son montant au 1er janvier 2024. De nouveaux appareils et types de pannes seront aussi concernés, notamment le remplacement des écrans de téléphones portables.
Cette fois, c’est la bonne ! D’abord annoncé pour le 1er juillet 2023, le doublement du bonus réparation entrera finalement en vigueur dès le 1er janvier 2024, a annoncé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
Pour rappel, la loi antigaspillage de 2020 a prévu un fonds destiné à alléger les frais de réparation payés par les consommateurs. Effectif depuis le 15 décembre 2022, il concernait, dans un premier temps, une cinquantaine de biens, du réfrigérateur à la tondeuse à gazon en passant par les bouilloires, les caves à vin et les trottinettes électriques. Malheureusement, le dispositif a du mal à décoller : sur ses quatre premiers mois d’existence, uniquement 20 000 personnes en ont bénéficié, pour un montant de 500 000 €, alors qu’en 2023, l’enveloppe dédiée à cette opération est de 43 millions d’euros.
Le doublement de la somme allouée vise donc à convaincre plus de Français d’utiliser ce coup de pouce. En effet, en 2019, seuls 10 % des équipements électriques et électroménagers tombés en panne hors garanties ont été remis en état. Dommage que cette mesure ne touche que certains produits. Les lave-linge, les lave-vaisselle et les sèche-linge verront cette aide passer de 25 à 50 €, les aspirateurs, de 15 à 40 € et les téléviseurs, de 30 à 60 €.
Pour une vingtaine d’autres appareils, le bonus n’augmentera que de 5 € à compter du 1er janvier 2024. Par exemple, il grimpera à 50 €, avec une baisse du seuil de déclenchement de 180 à 150 €, lorsque vous ferez réparer un ordinateur portable. S’agissant des cuisinières, des fours, des hottes et des plaques de cuisson, il s’élèvera à 25 €. Quant aux produits électroniques, tels que les barres de son ou les drones, et au petit électroménager, il atteindra respectivement 20 € et 15 €.
Si vous souhaitez profiter de ce dispositif, rien de plus simple : il suffit de vous rendre chez un réparateur agréé. Le montant est automatiquement déduit de la facture, de manière lisible. Le professionnel se fait ensuite rembourser auprès des deux éco-organismes qui gèrent ce fonds.
De nouveaux produits et pannes concernés
Outre cette hausse du bonus, le ministère a prévu son application à 24 nouveaux types de produits liés au soin du corps (épilateurs, lisseurs, rasoirs électriques, tondeuses, sèche-cheveux), à la cuisine (robots, fours en pose libre, micro-ondes, friteuses), à l’équipement de la maison (nettoyeurs vapeur, humidificateurs, déshumidificateurs, climatiseurs mobiles, ventilateurs, purificateurs d’air), à l’électronique (ordinateurs fixes, imprimantes, scanners, moniteurs, téléphones fixes) et à l’outillage. L’aide variera entre 15 et 50 €.
Bonne nouvelle pour les maladroits : les réparations dues à un accident du quotidien (comme une poignée de lave-linge cassée) seront progressivement éligibles à ce dispositif. À dater du 1er janvier 2024, un bonus de 25 € sera versé pour le remplacement des écrans de téléphones portables endommagés – l’une des réparations les plus fréquemment demandées.
À partir du 1er février, les personnes faisant appel à un technicien à distance labellisé pourront également recourir à cette aide. Jusqu’à présent, seules les réparations réalisées directement sur le produit par un professionnel, en atelier ou à domicile, étaient concernées. Or, l’arrivée des appareils connectés dans nos foyers rend certaines interventions possibles en ligne. C’est d’ailleurs bien souvent leur principal intérêt !
Enfin, les consommateurs se tournant vers des réparateurs proposant des composants issus de l’économie circulaire (telles que les pièces reconditionnées) recevront un bonus majoré de 20 %, précise le ministère.
Dans le but de mieux couvrir le territoire, le nombre de réparateurs agréés – 1 200 actuellement recensés sur l’annuaire QualiRépar (1) – sera revu à la hausse, le coût du label, abaissé, pour le rendre plus accessible, le délai de labellisation, réduit – il ne pourra pas excéder trois mois après l’envoi par le professionnel de son dossier complet. Quant aux metteurs sur le marché de produits électriques et électroniques dotés d’un service de réparation intégré (à l’instar de Fnac Darty ou d’Apple), ils devront désormais se faire labelliser, afin de permettre à leurs clients de bénéficier, eux aussi, du bonus réparation.