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Renseignements téléphoniquesSilence sur les tarifs

D'après les éditeurs des principaux services de renseignements téléphoniques, le ministère de l'Économie et des Finances serait en train de préparer une réforme des numéros surtaxés. Parmi les mesures envisagées, Bercy étudierait la possibilité de les obliger à annoncer leurs prix au début de chaque appel. Hors de question, pour les « 118 », de mettre en lumière leurs tarifs de plus en plus élevés.

D'accord pour la transparence, mais pas trop... Alors qu'un arrêté les obligeant à indiquer le prix de la communication au début de chaque appel serait sur le point d'être publié, les services de renseignements téléphoniques montent au créneau. Selon les « 118 », une telle décision serait difficilement applicable tant le prix réel de la communication peut varier selon que l'on appelle d'un téléphone fixe, d'une box ou d'un portable, mais aussi en fonction de l'opérateur et du type de forfait souscrit. Toujours selon eux, cela créerait même de l'insatisfaction chez la plupart de leurs utilisateurs : « Une telle annonce prendrait environ une dizaine de secondes qui seraient facturées aux clients, car nous ne sommes pas en mesure techniquement de rendre gratuite cette partie de l'appel, notamment lorsque celui-ci est émis d'un portable, explique Charles Tonlorenzi, le président du 118 000. D'accord pour plus de transparence, mais pas de cette manière-là. »

Ils freinent des quatre fers

Certes, le prix réel d'un appel vers un numéro en 118 est difficile à évaluer. Néanmoins, rien n'empêcherait les services de renseignements d'indiquer au début de chaque appel le tarif de base, c'est-à-dire le prix appliqué par la plupart des opérateurs, comme le font les numéros en 08 (« Ce service vous sera facturé XX euros depuis un poste fixe »). En fait, dès qu'il est question de transparence sur leurs tarifs, les services de renseignements freinent des quatre fers. Et on les comprend. Le 118 218, le leader du marché, ne souhaiterait certainement pas que ses clients sachent que, depuis le 1er avril dernier, tous ses tarifs ont une fois de plus été revus à la hausse. Il en coûte désormais 1,46 euro l'appel + 0,225 euro la minute pour demander un renseignement (contre 1,35 euro + 0,112 euro la minute auparavant). Le 118 007 veut garder pour lui le fait que les appels passés depuis un mobile sont désormais facturés 1,35 euro + 0,34 euro la minute (avant le 5 janvier, ils étaient de 1,01 euro + 0,23 euro la minute). Quant au 118 000, il ne veut pas crier sur les toits que, depuis décembre 2008, il en coûte 1,35 euro pour obtenir un renseignement de base depuis un fixe (prix des 2 premières minutes) contre 1,12 euro (la minute) auparavant. Comme l'avait prévu l'UFC-Que Choisir au moment de la libéralisation du marché des renseignements téléphoniques en 2006, les « 118 » augmentent régulièrement leurs tarifs et se gardent bien d'en informer clairement leurs clients. C'est le cas par exemple avec le coût des communications après la mise en relation, qu'ils doivent désormais indiquer. Plutôt que d'avoir à l'annoncer systématiquement, les opérateurs préfèrent inviter les clients à appuyer sur une touche s'ils veulent en savoir plus. Décidément, la transparence ne sera jamais leur fort.

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