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Rénovation énergétiqueLes changements des aides MaPrimeRénov’ pour 2025

Si le projet de loi de finances 2025 n’a toujours pas été voté, on y voit tout de même plus clair sur les futurs contours de MaPrimeRénov’, principale aide publique à la rénovation énergétique. Petit tour d’horizon.

C’est l’une des zones de flou qui persistent alors que le parlement n’a toujours pas voté de projet de loi de finances pour 2025, censé fixer le cadre des recettes et des dépenses de l’État pour l’année à venir. Quels seront, l’an prochain, les contours de MaPrimeRénov’, principale subvention publique à la rénovation énergétique  ?

Tout de même, on y voit un peu plus clair au moins sur le dispositif tel qu’il pourrait commencer l’année. Le 5 décembre dernier, le gouvernement a publié un arrêté mettant à jour les montants des aides qui seront versées l’an prochain.

Toujours un parcours par geste et un parcours accompagné

On reste sur un découpage de MaPrimeRénov’ en deux parcours d’aides, l’un dédié à la rénovation par geste et permettant la réalisation d’un seul poste de travaux (isolation des murs, changement de fenêtre, installation d’une VMC, etc.) et l’autre dédié aux rénovations d’ampleur. Ce deuxième parcours est plus drastique : pour y entrer, le chantier doit prévoir plusieurs gestes de travaux, dont 2 au minimum d’isolation, faire gagner au moins 2 classes énergétiques au logement (en passant par exemple de F à D), être aidé par un accompagnateur Rénov’, etc. En contrepartie, les aides sont importantes, jusqu’à couvrir 90 % du coût total des travaux (plafonnées à 70 000 €) pour un revenu modeste, lorsque le chantier permet un saut de 4 classes dans le diagnostic de performance énergétique (DPE).

Les taux d’aide diminuent pour les revenus supérieurs

En revanche, au sein de chaque parcours, il y a tout de même quelques évolutions majeures, qui sont loin d’aller toutes dans l’intérêt des particuliers. Sur le parcours accompagné, par exemple, les taux d’aides pour les ménages aux revenus supérieurs sont nettement revus à la baisse. Jusqu’alors, l’aide pouvait couvrir 30 % du budget des travaux lorsque le chantier permettait de sauter 2 classes énergétiques, et 35 % au-delà. Au 1er janvier, on passe à 10 % dans le premier cas, puis à 15 % si le gain est de 3 classes, et 20 % si le gain est de 4 classes. Le parcours MaPrimeRénov’ accompagné devient ainsi nettement moins intéressant pour cette catégorie de ménages.

Concernant la rénovation par geste aussi, il y a des revirements de taille. Début 2024, le gouvernement a prévu de restreindre petit à petit l’accès à ce programme d’aide, notamment en en excluant les passoires énergétiques (logements F et G) à compter du 1er juillet dernier. « L’idée, bonne à nos yeux, était de pousser ces logements très énergivores à s’orienter vers des rénovations d’ampleur dont ils ont vraiment besoin, explique Damien Barbosa, chargé de campagne à Rénovons, collectif d’organisations engagées en faveur de l’efficacité énergétique du bâtiment. Ou au moins d’arrêter de financer avec l’argent public l’installation de pompes à chaleur dans des logements mal isolés, comme on l’a trop fait par le passé, ce qui est contre-productif. »

À la mi-mars, craignant un effondrement plus prononcé encore du nombre de chantiers de rénovation énergétique engagés, le gouvernement a repoussé à fin 2024 l’impossibilité pour les passoires énergétiques d’aller sur le parcours de rénovation par geste. L’arrêté du 5 décembre dernier repousse de nouveau l’échéance… Cette fois-ci à 2026. Les autres changements introduits en mars dernier sur ce parcours de rénovation par geste sont également maintenus en 2025. Il n’y aura ainsi pas d’obligation de joindre un DPE à sa demande d’aide, et il n’est pas non plus obligatoire de remplacer son système de chauffage pour entrer sur ce parcours. Un geste d’isolation peut suffire.

Nouveau coup de rabot sur les appareils de chauffage au bois

Autre changement, toujours sur le parcours par geste : les ménages aux ressources très modestes ne pourront plus se faire avancer, avant le début des travaux, que 50 % maximum du montant prévisionnel de l’aide, contre 70 % jusque-là. Ce n’est pas anodin, pour Damien Barbosa : « Bien souvent, pour ces ménages, l’impossibilité d’avancer les frais sans toucher la subvention empêche de concrétiser le projet de rénovation. »

Enfin, dernière mauvaise nouvelle, les aides à l’installation d’appareils de chauffage au bois (poêles, inserts, chaudières…) seront de nouveau rabotées au 1er janvier. Elles ont déjà diminué de 30 % au 1er avril 2024. L’arrêté gouvernemental du 5 décembre acte une nouvelle baisse de 30 % au 1er janvier.

Tout de même, tant que le budget 2025 de l’État n’est pas voté – François Bayrou espère que cela se produira d’ici la mi-février–, les lignes peuvent encore bouger. Comme souvent sur la rénovation énergétique. La preuve en 2024 : le gouvernement a réajusté le dispositif MaPrimeRénov’ dès la mi-mars.

Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

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