Perrine Vennetier
Régimes amaigrissantsIls allègent surtout votre porte-monnaie
« Perdez du poids ! », promet la publicité des régimes « Comme J’aime », en mettant en avant les 44 kg perdus par Louise en 9 mois. Des publicités qui tombent à point nommé après les excès des fêtes mais qui ne doivent pas faire oublier que ces régimes amaigrissants sont dans leur immense majorité voués à l’échec.
Mise à jour du 15 octobre 2019
La société « Comme J'aime » a été condamnée en septembre dernier par le tribunal de grande instance de Paris pour pratique commerciale trompeuse en raison de la mention concernant la semaine gratuite de son régime. Selon le tribunal, « la première semaine ne peut être considérée comme gratuite au sens de l'article L. 121-4 du code de la consommation puisque le consommateur doit payer à la souscription trois semaines de programme, outre les frais de port s'il ne souhaite pas le poursuivre tout en demandant le remboursement des sommes qu'il a initialement versées ». La société doit donc supprimer de tous ses supports publicitaires la mention relative à la semaine gratuite.
Louise a perdu 44 kg en 9 mois. Photos avant/après à l’appui, la jeune femme blonde s’expose dans sa nouvelle robe et sa silhouette affinée sur les affiches vantant les bénéfices du régime « Comme J’aime ». Vous aussi, « Perdez du poids ! », promet la publicité. Sauf qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Le cas de Louise, aussi impressionnant soit-il en apparence, ne constitue pas une garantie de succès.
Des résultats pas garantis
Après les fêtes et ses excès, ce début du mois de janvier est propice à la promotion de méthodes d’amaigrissement. Outre les compléments alimentaires censés brûler les graisses et les cures de détox à base de jus, on trouve aussi des publicités pour des régimes tels que « Comme J’aime », Kitchendiet ou Dietbon. Ces programmes fonctionnent sur un principe commun de livraison de repas minceur tout prêts à domicile. Les promesses sont également comparables avec une perte de poids annoncée de 3 à 5 kilos par mois. Annoncée mais pas garantie ! Les conditions générales de vente sont explicites : « Comme J’aime ne pourrait être tenu responsable de résultats éventuellement décevants pour le Client ».
Ces programmes, qui se basent sur le vieux principe de la restriction calorique (manger moins), n’ont pas fait la preuve de leur efficacité à long terme. Comme nous l’expliquions dans une vidéo, la baisse des apports énergétiques est souvent efficace dans un premier temps (on maigrit) mais ensuite, le corps réagit aux privations, se met à dépenser moins (donc on ne maigrit plus) et on finit souvent par reprendre du poids. C’est même plutôt la règle : à terme, 8 personnes sur 10 reprendront du poids. Ce risque de « rebond » est d’autant plus à craindre que les programmes basés sur du tout prêt n’apprennent pas franchement à adopter de bonnes habitudes puisque l’on ne cuisine pas. De plus, les packs ne contiennent ni fruits ni légumes dont la consommation est pourtant la base d’une alimentation santé.
Un compte en banque bien dégraissé
Ah oui, parce qu’en dépit des centaines d’euros facturés par mois par « Comme J’aime », tout n’est pas compris dans les packs ! Les clients doivent acheter par ailleurs tout ce qui est frais : produits laitiers, fruits, légumes à cuire ou à manger en crudités… Ce genre de petit détail a toute son importance et rappelle qu’il faut lire plutôt deux fois qu’une les conditions de vente avant de s’engager. En effet, il ne s’agit pas d’un simple achat ponctuel de pack mais d’une formule d’abonnement. Si vous vous engagez sur 8 mois, le tarif sera de 349 €/mois contre 509 € si vous ne prenez qu’un mois. En conséquence, si vous résiliez plus tôt, la société vous facturera la différence de prix. De même, la mention « une semaine gratuite », mise en avant sur fond rouge, est accompagnée de mentions en petits caractères qui méritent d’être lues. Pour en « bénéficier », vous devez quand même payer un pack d’un mois (au moins) et, si au bout d’une semaine vous arrêtez, vous serez remboursé à condition de renvoyer les biscottes, plats, soupes, desserts, compotes et collations correspondant aux 3 semaines restantes. À vos frais bien sûr ! Pour renvoyer par la Poste plus de 10 kg de nourriture, comptez une trentaine d’euros.