Réduction des déchetsLes enseignes qui proposent le plus souvent un rayon vrac
Nous avons visité plus de 1 300 magasins partout en France pour voir s’ils étaient dotés d’un rayon vrac. Certaines enseignes de la grande distribution proposent des rayons bien fournis, là où l’offre est inexistante chez d’autres. Notre enquête.
Un Français produit en moyenne 525 kg de déchets ménagers chaque année, un chiffre qui ne baisse pas depuis 15 ans. La réduction des déchets est pourtant un enjeu écologique majeur, pour lutter contre l’épuisement des ressources, la pollution de l’environnement ou encore le réchauffement climatique. Dans le domaine alimentaire, l’un des principaux axes de progression est la réduction des emballages en privilégiant les produits vendus en vrac. Encore faut-il que cette option soit disponible !
Moins de 60 % des magasins proposent un rayon vrac
Nous avons visité 1 300 supermarchés et hypermarchés pour mesurer la réalité de l’offre de produits en vrac proposée par enseigne. Notre enquête porte sur les produits secs vendus en vrac, ce qui correspond au rayon épicerie (fruits à coque, pâtes, riz, légumineuses, céréales…). Nous avons exclu les fruits et légumes frais, le plus souvent vendus dans un espace différent. Notre constat est édifiant : seulement 57 % des magasins enquêtés proposent un rayon épicerie en vrac, soit à peine plus d’un sur deux.
Le hard discount à la traîne
Mais cette moyenne cache d’importantes disparités entre les enseignes. Du côté des bons élèves, E.Leclerc se démarque, suivi par Intermarché et U. Ces enseignes proposent un rayon vrac dans plus de 80 % de leurs magasins. À l’inverse, le vrac est presque inexistant chez les hard discounteurs Lidl et Aldi, et moins d’un Casino sur deux en propose.
Nous avons également analysé la taille du rayon vrac proposé. Là encore, les écarts sont notables. Chez E.Leclerc, vous trouverez en moyenne 56 produits d’épicerie vendus en vrac, là où Casino ne vous en proposera que 11 en moyenne. Et si la taille des magasins joue beaucoup sur ce critère, certaines enseignes font plus d’efforts que d’autres : Monoprix ou Intermarché parviennent à proposer un rayon vrac conséquent compte tenu de leur taille.
Et le prix dans tout ça ? Nous avons comparé les produits vendus en vrac avec leurs équivalents de marque distributeur sous emballage. Résultat, les prix au kilo sont globalement similaires (et même un peu moins chers en vrac chez Carrefour). Et bonne nouvelle pour la santé des consommateurs et pour l’environnement : près de 90 % des produits vendus en vrac sont des produits bios. Mais le bio étant en moyenne 65 % plus cher que le conventionnel en grande surface, les produits non bios sous emballage restent nettement moins chers que les produits bios vendus en vrac.
Des fruits et légumes frais vendus en vrac… dans du plastique !
Pour récupérer les produits vendus en vrac, les magasins mettent à disposition des sachets. Au rayon épicerie, les sachets en papier sont la norme dans toutes les enseignes. Mais du côté des fruits et légumes frais, ils sont en plastique dans 60 % des magasins enquêtés ! Chez Lidl, Aldi, Casino ou Monoprix, plus de 80 % des lieux de vente proposaient des sachets en plastique. Auchan et E.Leclerc privilégient au contraire les sachets en papier dans la grande majorité de leurs magasins.
Certains de ces sachets en plastique sont tout ou en partie d’origine végétale. Cela permet de moins recourir au pétrole, mais il s’agit toujours de polymères pouvant former des microplastiques. La meilleure solution est d’utiliser un contenant réutilisable. Et mieux vaut l’amener soi-même, car moins de 10 % des enseignes vendaient des sacs en toile réutilisables au rayon vrac.