RecyclagePetits pots, grosses conséquences

Évitez les barquettes…

Si certains pots individuels (pots familiaux de fromage blanc, desserts individuels non liés entre eux) sont constitués de polypropylène plutôt bien recyclé, la majorité de ceux accrochés entre eux par lots de 4 ou 8 (compotes, yaourts, crèmes desserts…) sont constitués de polystyrène, un matériau bien pratique (léger et facilement sécable), mais qui n’est actuellement quasiment pas recyclé. Une filière pourrait cependant voir le jour dans les prochaines années.

... le verre non consigné…

Plusieurs marques commercialisent actuellement de petits pots en verre. Ce dernier a l’avantage d’être très bien recyclé, cependant, sa fabrication, son transport et son recyclage pèsent lourd en termes d’émissions de gaz à effet de serre. À moins que les pots en verre ne soient consignés, mieux vaut donc aussi les limiter.

... la céramique…

Quelques crèmes brûlées, crèmes caramel et crèmes aux œufs sont proposées dans des pots en céramique. Or, non seulement cette matière n’est pas recyclée, mais la fabrication et le transport de ces emballages très lourds sont extrêmement énergivores, et donc émetteurs de gaz à effet de serre. Passez votre chemin !

... et l’aluminium.

Clafoutis, flans, riz au lait… de nombreux desserts individuels sont proposés dans des emballages en aluminium. Ce dernier « est plutôt bien recyclé », d’après Valentin Fournel, directeur en charge de l’écoconception chez Citeo (organisme créé par les entreprises productrices de déchets pour gérer et financer le traitement de leurs emballages). Malheureusement « sa production est très énergivore, environ cinq fois plus que le plastique », poursuit-il. Pas idéal non plus, donc…

Privilégiez les gros pots en carton…

Il est préférable d’acheter ses yaourts et fromages blancs dans des emballages en carton. Ce dernier s’avère bien mieux recyclé que le plastique, ne pose pas de problème de pollution à long terme, et son transport comme sa fabrication émettent moins de gaz à effet de serre que celles du verre. La marque Malo l’emploie pour ses pots individuels, mais les formats familiaux demeurent préférables : à quantité de yaourt égal, cela nécessite moins d’emballage. Danone et Les 2 Vaches, notamment, proposent ce format pour leur skyr (une sorte de fromage blanc). On regrette seulement l’ajout de couvercles, pas indispensables, par-dessus leurs opercules… Au rayon compotes, en l’absence de carton, on préférera les gros pots en verre aux petits pots et gourdes en plastique (pour les pique-niques, pensez aux gourdes rechargeables… et aux fruits frais !).

… la consigne, le vrac et le fait maison.

Les compotes, comme de nombreux autres desserts, sont très faciles à faire soi-même. C’est l’idéal, surtout si l’on achète ses ingrédients en vrac. Mais pour les yaourts, l’avantage de les faire soi-même, par rapport à l’achat d’un gros pot en carton, semble moins évident. Certes, cela évite la consommation d’énergie liée au transport et au stockage au frais de ces produits par les fabricants et les distributeurs, mais en termes de déchets, il faudra toujours acheter des briques de lait… et s’équiper d’une yaourtière qui finira, elle aussi, un jour, à la benne. Pour les yaourts, on trouve parfois, dans certains circuits de distribution alternatifs, des pots en verre consignés.

Pensez au contenu avant le contenant !

Limiter ses déchets, c’est bien. Mais pour l’environnement, ce n’est pas le plus important. Pensez à privilégier les desserts bio (y compris pour les yaourts, car cela évite que les vaches soient nourries avec du soja importé du Brésil et arrosé de pesticides), à base de produits frais, locaux et de saison, et surtout évitez la surconsommation de produits laitiers, dont la production est très lourde pour l’environnement. Deux par jour suffisent (trois pour les enfants et adolescents). Au-delà, mieux vaut privilégier les alternatives végétales : un dessert au chocolat à base de soja émet par exemple 2 fois moins de gaz à effet de serre qu’un équivalent à base de lait de vache, d’après l’Agence de la transition écologique (Ademe).